hydrogénation (suite)
Procédé H-Oil
En dépit de son coût élevé, susceptible de doubler l’investissement « procédés » d’une raffinerie, l’hydrocracking prend une importance considérable. La recherche débouche maintenant sur le procédé H-Oil, le seul qui permette de convertir des résidus lourds sulfureux en distillats désulfurés et d’obtenir des combustibles propres, peu visqueux, non figeables et non polluants, même à partir de pétroles bruts lourds ou bitumineux. Il utilise, en effet, des réacteurs où le catalyseur est en ébullition, c’est-à-dire que, au lieu d’être statique en lit fixe, il est en suspension dynamique, donc en meilleur contact avec le produit à hydrogéner. L’emploi de ce procédé plein d’avenir, mais délicat, ne se généralisera que lorsque la conduite automatique à l’aide d’ordinateurs sera bien au point.


La fabrication d’hydrogène en raffinerie
Quoique le raffineur dispose d’hydrogène en provenance du reforming catalytique et, parfois, du steam-cracking, il devra, pour pratiquer l’hydrogénation à grande échelle, se résoudre à en fabriquer lui-même des quantités beaucoup plus importantes.
Les deux méthodes les plus courantes sont :
• le steam-reforming (réformage en présence de vapeur d’eau), qui décompose le méthane à 850 °C :
CH4 + H2O → CO + 3 H2 – 50 mth ;
CO + H2O → CO2 + H2 + 10 mth ;
• l’oxydation partielle, qui nécessite une source d’oxygène provenant de la liquéfaction de l’air :
CH4 + 2 O2 → CO2 + 2 H2O + 190 mth ;
CH4 + CO2 → 2 CO + 2 H2 – 80 mth ;
CH4 + H2O → CO + 3 H2 – 50 mth.
Bien qu’il permette d’utiliser du résidu comme matière première, ce second procédé est plus onéreux.
Le transport de l’hydrogène
Le développement des usages de l’hydrogène en raffinage et en chimie conduit à le considérer comme une utilité que l’on fabriquera dans les grosses usines et que l’on distribuera comme l’eau, le gaz ou l’électricité. Au Texas, il existe déjà un réseau de 320 km reliant plus d’une centaine de consommateurs, et dans la Ruhr un système de 200 km desservant 18 usines.
Entre 1972 et 1980, la consommation d’hydrogène des raffineries européennes va probablement quadrupler, ce qui diminuerait de moitié son prix de revient (1 000 F/t).
A.-H. S.
➙ Ammoniac / Cracking / Désulfuration / Lubrifiant / Pétrochimie / Raffinage / Reforming.

et
le terme de protium n’est d’ailleurs que peu utilisé. On observe que l’hydrogène naturel ne contient en poids que 1,6.10–4 p. 100 de deutérium et 10–18 de tritium (qui est radio-actif). Aussi les propriétés de l’hydrogène sont-elles pratiquement celles du protium, mais le deutérium utilisé provient de la concentration et de l’extraction du deutérium naturel.