Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

horticulture (suite)

Les arbres d’ornement, les uns décoratifs par leurs feuilles caduques ou persistantes (Aulne, Charme, Bouleau, Saule, Magnolia, etc.), les autres par leurs fleurs (Cerisiers d’ornement, Arbre de Judée, Lilas des Indes, etc.), assurent le fond des grands massifs, tandis que les arbustes occupent les premiers rangs. Enfin, au jardin d’agrément, le long des palissades, en garniture des murs ou à proximité de l’habitation sont utilisées des espèces grimpantes, décoratives grâce à leurs feuilles (Vigne vierge) ou, en certaines saisons, grâce à leur abondante floraison (Bignonia, Técoma, Bougainvillea, Glycine, etc.).

Citons la végétation particulière des zones méridionales, où les avenues sont peuplées de diverses espèces de Palmiers (Phœnix, Chamærops, Erythrea, etc. et les massifs composés de diverses variétés de Mimosas ainsi que de nombreuses espèces à fleurs et, en général, à feuilles persistantes. On y trouve également de très belles Cactacées* et des plantes dites « succulentes », au développement arborescent.

G. de R. d’E.

➙ Arboriculture fruitière / Fleur / Rosales / Serre.

 R. Bossard, Floriculture (Baillière, 1960 ; 2e éd., 1965). / P. Cuisance, Arboriculture ornementale (Baillière, 1961). / Centre national interprofessionnel de l’horticulture, Statistique (Rungis, 1967). / A. Génin, la Botanique appliquée à l’horticulture (Baillière, 1968).

Hottentots

Ethnie de l’Afrique du Sud et du Sud-Ouest africain.



Généralités

En fait, les Hottentots s’appellent Khoi-Khoi (« les hommes des hommes ») et sont répartis en plusieurs groupes : celui du Cap, celui de la côte nord-est et celui du Sud-Ouest africain (Nama). Le groupe Korana n’existe plus en tant que tel. Il est impossible d’évaluer le nombre actuel des Hottentots, mais on en avait recensé plus de 50 000 dans la région du Cap, au xviie s. Au cours du xviiie s., les envahisseurs bantous entrèrent en contact avec eux et les assimilèrent ou les exterminèrent. Les caractéristiques physiques des Hottentots les rapprochent des Bochimans*, mais des recoupements linguistiques semblent plutôt les apparenter à des populations de l’Afrique orientale.

C’est une ethnie qui pratique la chasse, la cueillette et le ramassage. L’élevage des bœufs et des moutons est assez ancien, alors que celui des chèvres est plus récent. L’absence d’agriculture explique le genre de vie nomade des Hottentots. Dans la mesure où ceux-ci parcourent une région écologique assez pauvre de hauts plateaux vallonnés, à la végétation clairsemée et où les précipitations sont faibles, le contrôle de l’eau et des prairies joue un rôle capital. C’est ainsi que chaque groupe interdit son territoire aux populations étrangères, qu’il s’agisse de pasteurs ou de chasseurs. Par contre, le droit de nomadiser sur la terre tribale est un droit collectif. Mais les troupeaux, dont certains peuvent atteindre 4 000 têtes, les sources et les ruches sont des propriétés familiales et individuelles. Les jeunes gens gardent les bêtes dans le kraal, et la traite des bêtes est réservée aux femmes. Dans l’ensemble, la technologie hottentote est supérieure à celle des Bochimans : la fabrication de la poterie est courante, ainsi que le travail à la forge à partir du fer et du cuivre. Les Hottentots habitent dans des huttes transportables, que l’on couvre de nattes imperméables à la saison des pluies.

Une tribu est divisée en plusieurs clans exogames. C’est le conseil des autorités claniques, présidé par le patriarche, qui dirige la vie sociale et politique. Mais il n’existe pas de signe ou de symbole particuliers du pouvoir. La guerre intertribale provoquait peu de pertes physiques. L’unité résidentielle, le kraal, était constituée par un lignage patrilinéaire que patronnait l’aîné.

La religion hottentote est assez mal connue. On évoque rarement les ancêtres. Le culte central est celui de Tsui//goab, qui est un héros créateur et qui personnifie les forces naturelles qui produisent la pluie. Une fois par an se déroule un sacrifice solennel où l’on éteint un feu avec le lait et l’eau. Une autre divinité, //Gaunab, est la source du mal : mais son influence ne devient efficace qu’à travers l’intervention des sorciers. Dans la mesure où l’eau est à la fois le symbole de la rareté et de la nécessité, elle occupe une place ambivalente dans les rites : elle protège tout autant qu’elle menace selon la situation personnelle de celui qui est en cause (// transcrit le clic latéral).

J. C.


L’histoire

Les Hottentots semblent avoir été présents en Afrique australe dès la fin de l’âge de la pierre. Jan Anthonisz Van Riebeeck (1619-1677), en 1652, et les navigateurs portugais et hollandais les signalent dispersés le long des côtes des océans Atlantique et Indien, entre les rivières Swakop et Buffalo. Les missionnaires allemands de Barmen évangélisèrent en partie les Namas de la région de Windhoek ; leur chef, Joseph Fredericks, signa un traité de protectorat avec Adolf Lüderitz (1834-1886), dont il espérait l’appui contre les Hereros voisins, qui razziaient son bétail (1883).

Le trait le plus frappant de l’histoire des Hottentots est que, même vivant en symbiose avec d’autres groupes bochimans, bantous, voire blancs, ils n’ont jamais été réduits en servitude. Brimés, comme les Noirs en Afrique du Sud au xixe s. — limités dans leurs mouvements par l’obligation du passeport ou contraints au travail dans les fermes où ils étaient nés —, ils se sont en général retirés devant les Blancs plutôt que de se mêler à eux.

Dans le Sud-Ouest* africain, ils ont été décimés par les Allemands, dont la domination bureaucratique et incompréhensive provoqua des révoltes. La peste bovine de 1897, qui anéantit les trois quarts des troupeaux, explique aussi le soulèvement des Hereros, qui fut sauvagement réprimé.

Les Hottentots du Sud se révoltèrent à leur tour, sous la conduite de Hendrik Witbooi, qui fut tué en 1905. Entre 1904 et 1907, les populations hereros et hottentotes diminuèrent respectivement de 75 et de 35 à 50 p. 100. On s’explique, dès lors, que les « hordes » de Hottentots, dispersées entre trois États, ne représentent pas en Afrique une force politique suffisante.

H. B.

 I. Schapera, The Khoisan Peoples of South Africa, Bushmen and Hottentots (Londres, 1965).