Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Ho-nan (suite)

Les plaines du Henan sont les traditionnelles terres à blé de la Chine : le blé occupe plus de la moitié des terres cultivées de l’ensemble de la province, qui fournit plus de 15 p. 100 de la production nationale. Culture d’hiver, le blé laisse la place en été au kaoliang et surtout au soja sur les terroirs inondables et les terres sablonneuses du nord-est, tandis que le coton est la culture d’été des meilleures terres irriguées : régions de Xinxiang (Sing-siang), de Luoyang (Lo-yang) et de Nanyang notamment. Un des traits les plus remarquables de l’évolution agricole des plaines est le développement de la riziculture (6 p. 100 des terres cultivées en 1957) grâce à l’extension des périmètres irrigués : vallées de la Huai et du Huanghe, bassin de Nanyang.

Les terroirs des collines de l’ouest sont voués essentiellement aux céréales secondaires (kaoliang, millet et surtout maïs [qui y occupe plus de 20 p. 100 des surfaces cultivées]) et aux cultures arbustives (pommiers, poiriers, jujubiers, plaqueminiers, noyers, chênes pour l’élevage du ver à soie, etc.), tandis que les régions de Xuchang (Hiu-tch’ang) et de Nanyang font du Henan le premier producteur de tabac de la Chine.

Riche province agricole, le Henan est, semble-t-il, de toutes les provinces de la Chine du Nord la moins bien pourvue en ressources industrielles : seul le charbon y prend quelque importance, grâce aux gisements qui constituent l’extrémité méridionale du riche bassin houiller du piémont des Taihangshan (T’ai-hang-chang) et dont l’essentiel est localisé sur le territoire de la province du Hebei (Ho-pei). Les deux principaux centres d’extraction au Henan sont Hebi (Ho-pi) près d’Anyang (Ngan-yang) [charbon à coke] et Jiaozuo (Tsiao-tso), plus au sud (près de 4 Mt d’anthracite en 1958). Du minerai de fer est également extrait près d’Anyang et de Jiaozuo, qui, avec le coke de Hebi, alimente la première unité sidérurgique de la province (capacité, 0,6 Mt d’acier), implantée en 1960 à Anyang.

Berceau de la nation chinoise, le Henan vit naître les premières capitales royales (région d’Anyang) de la dynastie Shang (Chang) [IIe millénaire], puis devint province impériale, cœur de la Chine classique, avec Luoyang (Lo-yang), la brillante capitale des Han, et Kaifeng, capitale des Cinq Dynasties et des Song du Nord. Cet antique foyer de la vie urbaine de la Chine, après une très longue éclipse (provoquée par l’invasion mongole au xiiie s. apr. J.-C.), se voit de nouveau valorisé par le développement du réseau ferroviaire, qui fait du Henan le carrefour des deux grands axes transchinois (voie nord-sud Pékin-Canton et voie est-ouest du littoral au Xinjiang [Sin-kiang], qui se croisent à Zhengzhou.

De ce fait, les principales villes de la province ont connu depuis 1949 un renouveau remarquable avec la création de nouvelles activités industrielles et le développement des activités traditionnelles reposant sur le traitement des produits agricoles (industries alimentaires et textiles).

Anyang et Xinxiang au nord du Huanghe, Xuchang et Xinyang (Sin-yang) au sud sont les principaux centres urbains situés sur l’axe nord-sud (ligne Pékin-Canton). Anyang (plus de 160 000 hab.) est devenue la base sidérurgique de la province. Xinxiang (200 000 hab.), reliée par voie ferrée au bassin houiller de Jiaozuo, à l’ouest, et tête de navigation sur le Weihe (Wei-ho) vers Tianjin (T’ien-tsin), est un centre actif de transports qui, en outre, situé au cœur d’une des grandes régions du coton de la province, est devenu une ville textile. L’implantation d’industries textiles et mécaniques est venue renforcer et diversifier les fonctions traditionnelles de Xuchang (grand marché du tabac) et de Xinyang (métropole du sud de la province). Sur l’axe est-ouest (ligne du Longhai), Kaifeng (300 000 hab.) est resté essentiellement un grand centre commercial et artisanal, doté plus récemment de nouvelles activités industrielles (matériel agricole, usine d’engrais, notamment). Luoyang, par contre, est devenue une grande ville industrielle (500 000 hab.) par l’implantation en 1955 de la première usine chinoise de fabrication de tracteurs (15 000 unités par an à partir de 1958), d’une des plus importantes usines de roulements à billes du pays (1959). Diverses branches d’activités y sont également représentées, et notamment la verrerie, l’industrie textile, la fabrication de matériel minier.

Zhengzhou (100 000 hab. en 1949, environ 800 000 actuellement), qui a remplacé Kaifeng en 1954 comme capitale de la province, doit sa fortune à sa position, au croisement des deux axes ferroviaires. Un complexe industriel a été édifié dans sa banlieue occidentale, où dominent les industries textiles (filatures de coton) et les industries métallurgiques (fabrication de métiers à lisser — la plus grande usine chinoise après celle de Shanghai [Chang-hai] —, de turbines, de câbles électriques, de machines-outils, de matériel agricole).

P. T.

Honduras

État d’Amérique centrale ; 112 000 km2 ; 2 582 000 hab. Capit. Tegucigalpa.


Au cœur de l’Amérique centrale, bordé par le Guatemala, le Salvador et le Nicaragua, le Honduras garde son image de « république bananière », soumise à l’exportation d’un produit agricole unique (la moitié des exportations globales). C’est un pays montagneux, peu peuplé (un peu plus de 20 hab. au km2), dont le niveau de vie reste le plus bas de l’Amérique centrale.


Le milieu

Il est composé principalement d’une masse montagneuse de roches volcaniques, entaillée de vallées profondes qui rendent les communications difficiles. Ces vallées se dirigent parallèlement vers le nord-est, et le manteau forestier qui recouvre cet ensemble subsiste presque intact dans la portion nord-est du pays, vers la frontière nicaraguayenne : il s’agit ici de forêt tropicale dense, composée d’arbres à feuilles persistantes. L’intérieur et le sud du pays correspondent à des secteurs d’altitude ou versants débouchant sur le Pacifique : la forêt, souvent composée de pins, est dégradée, et les sols de pente souvent érodés.

C. B.