Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Hélobiales (suite)

Ce sont des plantes vivant le plus souvent totalement dans l’eau douce ou salée. Les fleurs, solitaires ou en cyme, sont trimères et possèdent un périanthe à deux verticilles bien distincts. Ces plantes présentent de nombreuses particularités biologiques, surtout en ce qui concerne la reproduction. Ainsi, chez les Vallisnéries, les petites fleurs mâles (plusieurs centaines) se détachent de leur inflorescence, émergent et flottent au fil de l’eau ; elles s’épanouissent, et leurs étamines explosent, projetant le pollen sur les fleurs femelles, qui, longuement pédonculées, sont à la surface de l’eau. La fécondation faite, la fleur femelle est de nouveau immergée (spiralisation du pédoncule), et la maturation du fruit se fait sous l’eau, comme chez la plupart des espèces de cette famille. Elodea canadensis, introduite accidentellement en Europe, n’existe dans nos ruisseaux que sous la forme de pieds femelles. Comme genres principaux, il faut citer Elodea, Vallisneria, Hydrocharis. Quelques-unes de ces plantes sont employées pour décorer les aquariums, Elodea canadensis pouvant servir à la nourriture du bétail.


Potamogétonacées

Cette famille à un seul genre, Potamogeton (100 espèces), est représentée en France par plus d’une vingtaine d’espèces aquatiques submergées ou nageantes, dont les fleurs sont groupées en épis aériens.


Zostéracées

Deux genres (Zostera et Phyllospadix) composent cette famille ; les Zostéracées sont des plantes marines à feuilles linéaires. Deux espèces sont présentes le long des côtes françaises : Z. marina et Z. nana ; elles forment des peuplements serrés (herbiers) en des stations rarement émergées, où de nombreuses espèces animales se reproduisent.


Posidoniacées

C’est une autre petite famille (1 seul genre, 2 espèces) qui vit dans les eaux salées du Bassin méditerranéen et de la côte sud de l’Australie. Les feuilles mortes s’agglomèrent en pelotes fibreuses brunâtres de la grosseur d’un œuf et sont rejetées sur les côtes, où elles peuvent parfois être très abondantes.

Comme familles voisines, il faut citer celle des Apogétonacées, tropicales, dont une espèce d’Afrique du Sud est fréquemment cultivée, les tubercules étant riches en amidon, et celle des Scheuchzeriacées, qui habite les tourbières de l’hémisphère Nord. On range souvent dans cette dernière famille les espèces d’une autre famille très voisine, les Juncaginacées, dont un genre (Triglochin) vit en France dans les marais d’eau douce et saumâtre. La famille des Lilacéacées est américaine ; les fleurs ressemblent à celles de certains Scirpus.

Les trois dernières familles, Ruppiacées, Zannichelliacées, Najadacées, sont parfois réunies dans l’ordre des Najadales. Elles vivent entièrement submergées, et la fécondation est hydrophile. Le genre Ruppia vit dans les marais d’eau saumâtre. Les Zannichelliacées, plantes vivaces aquatiques, habitent les eaux douces ou salées des régions tempérées et tropicales. Le genre Najas, cosmopolite, le seul de la famille des Najadacées, possède environ quarante espèces annuelles.

J.-M. T. et F. T.

Helsinki

En suédois Helsingfors, capit. de la Finlande.


Helsinki est établie sur une presqu’île à l’entrée du golfe de Finlande, sur la côte méridionale du pays (région la plus anciennement peuplée et actuellement la plus active du pays). Le climat y est assez rigoureux, avec 4,8 °C de température moyenne annuelle (– 3,2 °C en février et 16,4 °C en juillet) et cinq mois de l’année avec moins de 0 °C de température moyenne.

L’histoire de la ville débute au xvie s. avec la décision du roi de Suède Gustave Vasa de créer en Finlande un centre de commerce maritime capable de rivaliser avec Tallin (Revel), en Estonie. Le site primitif, choisi en 1550, fut l’embouchure du Vantaanjoki, à 4 km au nord-est de la ville actuelle : mais il se révéla vite inutilisable comme port. En 1640, on prit la décision de rebâtir la ville plus au sud, sur son site actuel, le promontoire de Vironniemi. L’essor fut alors rapide. Conquise par les Russes en 1713 et cédée en 1721 au traité de Nystad (Uusikaupunki), la ville fut reprise en 1742 par les Suédois, qui la fortifièrent. En 1748, l’amiral Augustin Ehrensvärd (1710-1772) fit édifier la célèbre forteresse de Sveaborg (auj. Suomenlinna, sur l’archipel du même nom). Après la cession, en 1809, de la Finlande à la Russie, Helsinki devint la capitale du Grand-Duché autonome à la place de Turku (Åbo) et, en 1819, tous les services gouvernementaux s’y trouvèrent réunis. L’incendie de Turku en 1827 entraîna le transfert de l’université à Helsinki en 1828.

En 1830, Helsinki ne comptait que 10 000 habitants. Un comité d’urbanisme décida alors d’en faire une grande et belle ville, et choisit alors comme architecte municipal Johann Carl Ludwig Engel (1778-1840), d’origine allemande. Sous ses directives furent édifiés de nombreux monuments : la cathédrale (Storkyrkan) Saint-Nicolas ou « Grande Église », l’hôtel de ville, les immeubles de la place du Sénat, qu’orne la statue du tsar Alexandre II, ainsi que l’université et sa bibliothèque, riche actuellement d’un million de volumes et de manuscrits.

En 1914, la ville atteignait 140 000 habitants. La révolution de 1917 en Russie et la guerre d’indépendance en 1918 amenèrent la libération de la Finlande. Le 16 mai 1918, les troupes victorieuses du général Mannerheim firent leur entrée à Helsinki, devenue capitale d’une nation libre. La ville prit alors un essor nouveau, qui ne fut ralenti que pendant la Seconde Guerre mondiale. L’agglomération atteignait 300 000 habitants en 1940 et en comptait 531 000 en 1969. De grandes constructions publiques monumentales furent édifiées : la gare centrale avec sa tour de 48 m (1919), œuvre d’Eliel Saarinen (1873-1950), le palais des Expositions (1935), le stade olympique (1938), la poste centrale (1938), devant l’entrée principale de laquelle se dresse la statue équestre de Mannerheim. À l’extrémité de la presqu’île découpée, entourée par les ports, se situe le centre, où alternent les immeubles de style néo-classique du xixe s. et ceux de style moderne du xxe s. Des quartiers résidentiels calmes s’étirent vers le nord-ouest, séparés par le lac Töölö et le parc olympique d’un secteur urbain industriel et des faubourgs ouvriers qui s’étendent vers le nord-est. Les parcs et les jardins sont nombreux à travers l’agglomération.

Helsinki est le centre administratif et culturel de la Finlande. Les jeux Olympiques firent en 1952 la renommée de la ville et marquèrent le début d’un nouvel essor.