Hélobiales (suite)
Ce sont des plantes vivant le plus souvent totalement dans l’eau douce ou salée. Les fleurs, solitaires ou en cyme, sont trimères et possèdent un périanthe à deux verticilles bien distincts. Ces plantes présentent de nombreuses particularités biologiques, surtout en ce qui concerne la reproduction. Ainsi, chez les Vallisnéries, les petites fleurs mâles (plusieurs centaines) se détachent de leur inflorescence, émergent et flottent au fil de l’eau ; elles s’épanouissent, et leurs étamines explosent, projetant le pollen sur les fleurs femelles, qui, longuement pédonculées, sont à la surface de l’eau. La fécondation faite, la fleur femelle est de nouveau immergée (spiralisation du pédoncule), et la maturation du fruit se fait sous l’eau, comme chez la plupart des espèces de cette famille. Elodea canadensis, introduite accidentellement en Europe, n’existe dans nos ruisseaux que sous la forme de pieds femelles. Comme genres principaux, il faut citer Elodea, Vallisneria, Hydrocharis. Quelques-unes de ces plantes sont employées pour décorer les aquariums, Elodea canadensis pouvant servir à la nourriture du bétail.
Potamogétonacées
Cette famille à un seul genre, Potamogeton (100 espèces), est représentée en France par plus d’une vingtaine d’espèces aquatiques submergées ou nageantes, dont les fleurs sont groupées en épis aériens.
Zostéracées
Deux genres (Zostera et Phyllospadix) composent cette famille ; les Zostéracées sont des plantes marines à feuilles linéaires. Deux espèces sont présentes le long des côtes françaises : Z. marina et Z. nana ; elles forment des peuplements serrés (herbiers) en des stations rarement émergées, où de nombreuses espèces animales se reproduisent.
Posidoniacées
C’est une autre petite famille (1 seul genre, 2 espèces) qui vit dans les eaux salées du Bassin méditerranéen et de la côte sud de l’Australie. Les feuilles mortes s’agglomèrent en pelotes fibreuses brunâtres de la grosseur d’un œuf et sont rejetées sur les côtes, où elles peuvent parfois être très abondantes.
Comme familles voisines, il faut citer celle des Apogétonacées, tropicales, dont une espèce d’Afrique du Sud est fréquemment cultivée, les tubercules étant riches en amidon, et celle des Scheuchzeriacées, qui habite les tourbières de l’hémisphère Nord. On range souvent dans cette dernière famille les espèces d’une autre famille très voisine, les Juncaginacées, dont un genre (Triglochin) vit en France dans les marais d’eau douce et saumâtre. La famille des Lilacéacées est américaine ; les fleurs ressemblent à celles de certains Scirpus.
Les trois dernières familles, Ruppiacées, Zannichelliacées, Najadacées, sont parfois réunies dans l’ordre des Najadales. Elles vivent entièrement submergées, et la fécondation est hydrophile. Le genre Ruppia vit dans les marais d’eau saumâtre. Les Zannichelliacées, plantes vivaces aquatiques, habitent les eaux douces ou salées des régions tempérées et tropicales. Le genre Najas, cosmopolite, le seul de la famille des Najadacées, possède environ quarante espèces annuelles.
J.-M. T. et F. T.