Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Hall (effet) (suite)

Moteur asynchrone monophasé

La cage rotorique du moteur est fermée sur un disque semi-conducteur soumis à une induction uniforme B. Ce disque ne présente pas la même impédance pour les courants dus au champ tournant direct que pour les courants dus au champ tournant inverse. De cette dissymétrie, il résulte un couple au démarrage non nul et un couple maximal supérieur à celui du moteur classique.

Edwin Herbert Hall

Physicien américain (Gorham, Maine, 1855 - Cambridge, Massachusetts, 1938). Auteur de travaux sur les conductibilités thermique et électrique de l’acier, il est surtout connu par la découverte de l’effet qui porte son nom.

C. T.

hallucination

Perception sans objet.


Il s’agit d’un phénomène presque toujours pathologique au cours duquel le sujet éprouve une sensation ou une perception alors que les conditions extérieures objectives normales de cette sensation ou de cette perception ne sont pas réalisées.


Les diverses hallucinations

• Les hallucinations visuelles sont de fausses perceptions visuelles (visions), qui peuvent être élémentaires (points lumineux, lueurs) ou complexes (figures, scènes, images mobiles ou immobiles, colorées ou non) ; ces fausses perceptions peuvent être de taille variable, soit grandeur nature, soit lilliputiennes, soit gigantesques.

• Les hallucinations auditives consistent parfois en sons plus ou moins différenciés (sifflet, cloches, sirène, bruits divers) et souvent en perceptions acoustico-verbales. Ce sont alors des voix localisées dans l’espace, féminines ou masculines, volontiers menaçantes, proférant des injures, des critiques ou des commentaires. Les malades ont des attitudes d’écoute, dialoguant avec les voix, ou tentent de s’en protéger en se bouchant les oreilles.

• Les hallucinations olfactives (mauvaises odeurs, odeurs étranges ou ineffables) et les hallucinations gustatives (goûts insolites) ont surtout une tonalité affective très vive et un caractère représentatif.

• Les hallucinations tactiles ont leur siège à la surface de la peau : sensations bizarres de brûlure, de piqûre, de courant électrique, sensations de reptation, de contact avec un insecte ou un serpent, sensations de grouillement sous la peau, etc.

Les hallucinations cénesthésiques intéressent la sensibilité interne du corps (sensations de transformation corporelle, de possession diabolique, de cohabitation avec un animal). Les plus fréquentes d’entre elles concernent le domaine génital : sensation d’orgasme sexuel, d’attouchement, de coït, de viol à distance. Certaines hallucinations portent sur le schéma corporel : illusions de déplacement, de distorsion, voire de disparition d’une partie du corps, de membres fantômes, de métamorphoses d’un segment de membre, des organes génitaux ou du visage. Certains malades ont de véritables hallucinations motrices ou kinesthésiques. Leurs muscles des organes phonateurs leur paraissent animés de mouvements involontaires et ils déclarent qu’on les fait parler à distance, malgré eux, par des appareils compliqués.

• Les hallucinations psychiques sont très particulières. C’est la propre pensée du sujet qui devient le siège de phénomènes hallucinatoires : voix intérieures, transmissions de pensée, vol de la pensée, dévidage automatique de la pensée, idées étrangères où-parasites. Dans ces cas, le malade a le sentiment qu’on agit de l’extérieur sur ses pensées les plus intimes, qui sont dévoilées, distordues, mécanisées. On lui envoie des représentations visuelles et auditives purement intérieures et mentales. Tous ces phénomènes sont fréquents dans l’automatisme mental décrit par Georges Gatian de Clérambault (1872-1934).

La plupart des hallucinations entraînent la conviction absolue du sujet, qui se trouve dans l’incapacité de les critiquer. Néanmoins, certaines sont immédiatement reconnues comme pathologiques par l’individu. On parle alors habituellement d’hallucinose (hallucination critiquée).


Circonstances d’apparition des hallucinations

• Il existe des hallucinations ou des hallucinoses chez le sujet normal qui surviennent surtout au moment de l’endormissement ou du réveil (visions hypnagogiques ou hypnopompiques). Il s’agit là de phénomènes normaux.

• On connaît des hallucinations, ou plutôt des hallucinoses, par atteinte des récepteurs sensoriels périphériques. Elles n’entraînent jamais de croyance de la part du malade. Citons les acouphènes (bourdonnements) des atteintes de l’appareil auditif, les illusions cénesthésiques des amputés (membre fantôme), les hallucinations visuelles de la rétine ou du cristallin, chez le sujet âgé notamment.

• Certaines hallucinations paroxystiques appartiennent au groupe des épilepsies par lésion organique cérébrale. Ces hallucinations, qui sont souvent en fait des hallucinoses — car une fois la crise passée, le malade en fait la critique —, ont une valeur localisatrice fondamentale. Elles se rencontrent dans les tumeurs cérébrales, les accidents vasculaires cérébraux, certaines atrophies, certaines cicatrices du cerveau, etc. La nature même des hallucinations, les signes neurologiques, l’électro-encéphalogramme et d’autres examens complémentaires neuroradiologiques ou isotopiques complexes permettent de faire un diagnostic précis de la lésion responsable.

• Les hallucinations de type onirique (rêves) se produisent dans les confusions* mentales aiguës et parfois au cours de l’évolution des démences* atrophiques. On les rencontre surtout dans toutes les psychoses confusionnelles organiques, toxiques, infectieuses, endocriniennes, traumatiques ou vasculaires. L’exemple le plus frappant de ces hallucinations oniriques est fourni par le delirium tremens alcoolique. Le sujet vit à l’état éveillé dans une sorte de cauchemar permanent avec des hallucinations surtout visuelles, terrifiantes, dramatiques. Il vit intensément son délire onirique sans aucune critique, sans aucune distance, fasciné par le défilé des images qui l’assaillent. Il est pris de réactions violentes parfois très dangereuses. Un autre exemple de ces hallucinations oniriques est celui des drogues hallucinatoires (hachisch, mescaline, L. S. D., psilocybine, etc.). Les drogues provoquent d’abord des modifications de l’humeur, de l’état émotionnel avec exaltation euphorique ; surviennent ensuite des troubles des perceptions et un état de rêve éveillé avec des illusions, puis des hallucinations visuelles, corporelles, auditives, olfactives d’une extrême richesse. En principe, les troubles sont régressifs, mais, chez certains sujets prédisposés, peut se déclencher une véritable psychose durable et grave qui compromet l’équilibre mental ultérieur.