Art d’exercer, de fortifier et de développer le corps par un certain nombre d’exercices physiques.
Histoire
• Dans le monde antique, que cela soit en Égypte, en Inde ou en Chine, l’éducation physique était pratiquée, et ses bienfaits reconnus. Contrairement à ce qui a été souvent affirmé, la culture physique n’a pas eu la Grèce pour berceau, mais la Chine. Bien avant notre ère, le cong-fou, manuel de gymnastique, révélait tout un système d’éducation physique fondé sur la bonne posture du corps et sur la manière de bien respirer. Beaucoup plus tard, les Grecs commencèrent à cultiver la gymnastique, qui, bien au-delà du simple exercice physique, acquit une haute valeur spirituelle et un sens de discipline collective. Ce sont les Grecs qui ont donné son nom à la gymnastique : l’adjectif gumnos, nu, désignait en effet les exercices pratiqués le corps nu. Ce sont aussi eux qui construisirent les premiers gymnases. L’apparition des idées chrétiennes vit, dans un premier temps, disparaître toute pratique sportive. Il fallut attendre la Renaissance pour qu’apparaisse enfin le premier traité de gymnastique, De arte gymnastica, écrit par Girolamo Mercuriale, un médecin italien reconnu aujourd’hui comme le précurseur de la gymnastique moderne. En France, Rabelais, Montaigne et plus tard Rousseau prônèrent les bienfaits des exercices corporels. Cependant, c’est l’acrobatie, toujours pratiquée par des équilibristes et des saltimbanques, au cirque ou à la foire, qui est directement à l’origine des exercices contemporains aux agrès et au sol. Elle les a marqués d’une empreinte profonde.
• La période qui s’étend de 1800 à 1875 correspond à la naissance des différentes écoles et à l’expansion rapide de la gymnastique proprement dite.
Parmi les différentes écoles, citons :
— l’école allemande, avec le Prussien Friedrich Ludwig Jahn (1778-1852), surnommé le « père de la gymnastique », car c’est lui qui a rendu cette discipline accessible à un plus grand nombre grâce à l’introduction d’un vocabulaire nouveau, et c’est lui aussi qui dessina le cheval, la poutre d’équilibre, la barre fixe et les barres parallèles ;
— l’école suisse, fondée par Phokion Heinrich Clias (1782-1854) [l’inventeur du trapèze], très proche de l’école allemande et qui s’enracina profondément dans le pays ;
— l’école française, avec le colonel espagnol François Amoros (1769-1848), qui, grâce à son gymnase de la plaine de Grenelle, propagea ses idées dès son arrivée en France, en 1814, avant de créer un institut qui fut la première ébauche de l’École de Joinville ;
— l’école suédoise, avec le docteur Per Henrik Ling (1776-1839), maître et poète, fondateur de la gymnastique dite « rationnelle », dont l’influence allait être combattue plus tard par la méthode naturelle du Français Georges Hébert (1875-1957) ;
— les Sokols, société nationale tchécoslovaque d’éducation de la jeunesse par la culture physique, fondée en 1862 à Prague par Miroslav Tyrš (1832-1884), docteur ès lettres, et son disciple Jindřich Fügner (1822-1865).