Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

Guyenne (suite)

 R. Rey, l’Art gothique du midi de la France (H. Laurens, 1933). / R. Crozet, « l’Art en Guyenne », dans Visages de la Guyenne (Horizons de France, 1953 ; nouv. éd., 1966). / M. Vidal, J. Maury et J. Porcher, Quercy roman (Zodiaque, La Pierre-qui-Vire, 1959). / C. Frégnac, Merveilles des châteaux du Languedoc et de Guyenne (Hachette, 1967). / P. de Gorsse, « l’Art en Gascogne », dans Gascogne, Béarn, comté de Foix (Horizons de France, 1968). / P. Dubourg-Noves, Guyenne romane (Zodiaque, La Pierre-qui-Vire, 1969). / M. Durliat et V. Allègre, Pyrénées romanes (Zodiaque, La Pierre-qui-Vire, 1969).

Guynemer (Georges)

As de la chasse française (Paris 1894 - Poelkapelle, Belgique, 1917).


Fils d’officier, Georges Guynemer passe son enfance à Compiègne, où son père s’était retiré, puis termine ses études au collège Stanislas à Paris, où il prépare en 1914 le concours de Polytechnique. Quand éclate la guerre, il renonce aussitôt à l’X pour s’engager, mais il n’a que dix-neuf ans et sa santé fragile le fait ajourner deux fois au conseil de révision. Grâce à son obstination, il réussit enfin à se faire admettre le 23 novembre 1914 à l’école des mécaniciens d’aviation de Pau. Il y obtient sa mutation pour une école de pilotage et est breveté sous le no 853 le 26 avril 1915. Le 8 juin suivant, il est affecté à l’escadrille no 3 de Morane-Saulnier, que commande sur le front de la Ve armée en Champagne le capitaine Brocard (1885-1950). Le 19 juillet, Guynemer remporte sa première victoire, début d’une étonnante série de succès et d’échecs (il sera blessé deux fois et abattu sept fois avant de disparaître). Engagé à Verdun aux ordres du commandant de Rose, dont Brocard est devenu l’adjoint, Guynemer est bientôt envoyé sur le front de la Somme. À la fin de juillet 1916, sous-lieutenant depuis six mois, il totalise déjà 11 victoires en 350 heures de vol ; son « Spad VII » ayant capoté, sa popularité est telle que les fantassins découpent la toile de ses ailes, qu’ils conservent en guise de porte-bonheur. Guynemer ne fut pas un technicien du combat aérien, mais bien plus un virtuose du risque : rarement il se protège des attaques de son adversaire. Avec son avion, qui, pour lui, est « une mitrailleuse volante », il veut forcer le destin : « Cela fait tellement plaisir aux poilus qui nous guignent d’en bas », répond-il à ceux qui lui reprochent ses imprudences. En 1917, le fameux « groupe des Cigognes », commandé par Heurtaux, où Guynemer est à la S. P. A. 3, est affecté à la Ire armée et basé à Saint-Pol-sur-Mer. Le 25 mai, Guynemer remporte 4 victoires dont deux en une seule minute ; en août, quatre nouvelles en trois jours sur son « Spad XIII » que, comme tous ses avions, il a baptisé Vieux Charles. Le 11 septembre, après 600 combats et 53 victoires homologuées (environ 80 probables), alors qu’à vingt-deux ans il est capitaine, officier de la Légion d’honneur et que sa croix de guerre comporte 21 citations, il disparaît sur le front d’Ypres au-dessus de Poelkapelle. Son vainqueur, le lieutenant allemand Wissemann, sera abattu le 30 septembre par son camarade René Fonck (1894-1953).

En raison peut-être de sa disparition au combat, c’est Guynemer qui, pour les générations suivantes, incarnera l’héroïsme des jeunes aviateurs français de la Première Guerre mondiale. Sa dernière citation est lue chaque année le 11 septembre dans toutes les formations de l’armée de l’air. Un de ses avions, longtemps conservé aux Invalides à Paris, a été transporté dans le hall d’entrée de l’École de l’Air de Salon, qui a adopté sa devise : « Faire face ».

M. F.

 H. Bordeaux, Vie héroïque de Guynemer (Plon, 1938 ; nouv. éd., 1967).

gymnastique

Art d’exercer, de fortifier et de développer le corps par un certain nombre d’exercices physiques.



Histoire

• Dans le monde antique, que cela soit en Égypte, en Inde ou en Chine, l’éducation physique était pratiquée, et ses bienfaits reconnus. Contrairement à ce qui a été souvent affirmé, la culture physique n’a pas eu la Grèce pour berceau, mais la Chine. Bien avant notre ère, le cong-fou, manuel de gymnastique, révélait tout un système d’éducation physique fondé sur la bonne posture du corps et sur la manière de bien respirer. Beaucoup plus tard, les Grecs commencèrent à cultiver la gymnastique, qui, bien au-delà du simple exercice physique, acquit une haute valeur spirituelle et un sens de discipline collective. Ce sont les Grecs qui ont donné son nom à la gymnastique : l’adjectif gumnos, nu, désignait en effet les exercices pratiqués le corps nu. Ce sont aussi eux qui construisirent les premiers gymnases. L’apparition des idées chrétiennes vit, dans un premier temps, disparaître toute pratique sportive. Il fallut attendre la Renaissance pour qu’apparaisse enfin le premier traité de gymnastique, De arte gymnastica, écrit par Girolamo Mercuriale, un médecin italien reconnu aujourd’hui comme le précurseur de la gymnastique moderne. En France, Rabelais, Montaigne et plus tard Rousseau prônèrent les bienfaits des exercices corporels. Cependant, c’est l’acrobatie, toujours pratiquée par des équilibristes et des saltimbanques, au cirque ou à la foire, qui est directement à l’origine des exercices contemporains aux agrès et au sol. Elle les a marqués d’une empreinte profonde.

• La période qui s’étend de 1800 à 1875 correspond à la naissance des différentes écoles et à l’expansion rapide de la gymnastique proprement dite.

Parmi les différentes écoles, citons :
— l’école allemande, avec le Prussien Friedrich Ludwig Jahn (1778-1852), surnommé le « père de la gymnastique », car c’est lui qui a rendu cette discipline accessible à un plus grand nombre grâce à l’introduction d’un vocabulaire nouveau, et c’est lui aussi qui dessina le cheval, la poutre d’équilibre, la barre fixe et les barres parallèles ;
— l’école suisse, fondée par Phokion Heinrich Clias (1782-1854) [l’inventeur du trapèze], très proche de l’école allemande et qui s’enracina profondément dans le pays ;
— l’école française, avec le colonel espagnol François Amoros (1769-1848), qui, grâce à son gymnase de la plaine de Grenelle, propagea ses idées dès son arrivée en France, en 1814, avant de créer un institut qui fut la première ébauche de l’École de Joinville ;
— l’école suédoise, avec le docteur Per Henrik Ling (1776-1839), maître et poète, fondateur de la gymnastique dite « rationnelle », dont l’influence allait être combattue plus tard par la méthode naturelle du Français Georges Hébert (1875-1957) ;
— les Sokols, société nationale tchécoslovaque d’éducation de la jeunesse par la culture physique, fondée en 1862 à Prague par Miroslav Tyrš (1832-1884), docteur ès lettres, et son disciple Jindřich Fügner (1822-1865).