Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

groupe (suite)

Le problème étudié est celui de l’acceptation d’un nouveau type de calcul de rémunération, et l’expérience paraît, au premier abord, vérifier les conclusions relatives au style de direction : la coopération obtenue en atmosphère démocratique, la participation des agents aux décisions sont des facteurs essentiels de facilitation dans l’innovation. Qui ne voit pourtant que les conditions de l’expérience sont fort différentes de celles qui prévalent dans les groupes « endogènes », voire dans les groupes de discussion et de décision de l’action-research ? Tout le poids de l’institution industrielle ne peut manquer de se faire sentir à propos d’un problème de salaire, et les partenaires de l’action sociale, y compris les psychologues eux-mêmes, en participent inévitablement.

En d’autres termes, la recherche de Coch et French, inscrite dans un champ sociologique qu’elle n’explicite pas, récuse le critère que nous avons associé à la définition même du groupe restreint et qui repose sur la maîtrise expérimentale des variables. Et elle ne fait que prolonger à ce titre les travaux fondamentaux entrepris par Roethlisberger et Dickson entre 1927 et 1932 pour le compte de la Western Electric Company dans son usine Hawthorn, à Chicago. Là encore, le problème posé est un problème de rendement. Par une méthode d’entretiens systématiques, les auteurs font apparaître la structure des groupes, où sont mises à l’épreuve les innovations — par exemple les relations de distance et de proximité sociale des membres du groupe entre eux et avec le contremaître, les rapports de position, etc. —, et y rapportent le jeu des résistances. Le seul rôle du conseiller, dans ce contexte, sera « de guider l’employée vers une claire compréhension de son problème, telle qu’elle réalise elle-même l’action à entreprendre et en assume la responsabilité ». Il est bien clair, pourtant, que la configuration où se reflète la structure du groupe n’est qu’une représentation très partielle de la situation concrète, qui, de proche en proche, devrait envelopper l’ensemble des connexions sociales dont l’agent participe. Les différents domaines d’application de la psychologie des groupes restreints, et en particulier les groupes thérapeutiques, prêteraient à une remarque analogue, dont il appartiendrait à une théorie générale de spécifier systématiquement les incidences.

P. K.

➙ Béhaviorisme / Communication / Culturalisme / Durkheim (E.) / Formalisation / Gestalttheorie / Imaginaire, symbolique et réel / Lewin (K.) / Psychanalyse / Sociométrie / Structuralisme.

 F. M. Thrasher, The Gang (Chicago, 1927). / R. Lippitt, An Experimental Study of the Effect of Democratic and Authoritarian Group Atmospheres (Iowa City, 1940). / E. Maccoby, T. M. Newcomb et E. L. Hartley, Readings in Social Psychology (New York, 1947 ; 3e éd., 1958). / G. Lindzey et E. Aronson, Handbook of Social Psychology (Reading, Mass., 1954 ; nouv. éd., 1968 ; 5 vol.). / J. Griswell, H. Solomon et P. Suppes, Mathematical Processes in Small Group Processes (Stanford 1962). / D. Cartwright et A. Zander, Group Dynamics (New York, 1963 ; 3e éd., 1968). / G. de Montmollin, R. Lambert, R. Pagès, C. Flament et J. Maisonneuve, Psychologie sociale, dans Traité de psychologie expérimentale, t. IX, sous la dir. de P. Fraisse et J. Piaget (P. U. F., 1965). / H. Proshansky et B. Seidenberg, Basic Studies in Social Psychology (New York, 1965). / I. D. Steiner et M. Fishbein, Current Studies in Social Psychology (New York, 1965). / R. B. Zajonc, Social Psychology, an Experimental Approach (Belmont, 1966 ; trad. fr. Psychologie sociale expérimentale, Dunod, 1967). / D. Anzieu et J. Y. Martin, la Dynamique des groupes restreints (P. U. F., 1968 ; 2e éd., 1969). / P. Kaufmann, Kurt Lewin, une théorie du champ dans les sciences de l’homme (Vrin, 1968). / J. Maisonneuve, la Dynamique des groupes (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1968 ; 2e éd., 1969). / M. Pagès, la Vie affective des groupes (Dunod, 1968). / A. Ancelin-Schützenberger, Vocabulaire des techniques de groupe (Epi, 1971).

groupe

Ensemble muni d’une loi de composition interne associative, possédant un élément neutre et telle que tout élément possède un symétrique.



Introduction

Si l’on adopte la notation multiplicative, les axiomes ci-dessus se traduisent par, G désignant le groupe :
x, y et z ∈ G, x (yz) = (xyz ;
e ∈ G tel que, ∀ x ∈ G, ex = xe = x
x ∈ G, ∃ x′ ∈ G tel que xx′ = xx = e
x′ est l’inverse ou le symétrique de x. Le mot inverse est utilisé dans la notation multiplicative, celui de symétrique dans la notation additive.

Exemples. 1. L’ensemble ℤ des entiers relatifs muni de l’addition est un groupe, car cette opération est associative, possède un élément neutre, 0, et tout entier relatif possède un symétrique, son opposé.
2. L’ensemble ℚ des rationnels non nuls muni de la multiplication est un groupe dont l’élément neutre est 1, l’inverse de est
Si l’opération interne est commutative, le groupe est dit commutatif ou abélien.


Propriétés

• L’élément neutre est unique. Il suffit de supposer l’existence de deux éléments neutres e et e′ pour voir que ee′ = e = e′, puisque e et e′ sont neutres.

• L’inverse d’un élément est unique. En supposant que l’élément x a deux inverses x′ et x″, on voit que
xxx″ = x′(xx″) = xe = x′ = (xx)x″ = ex″ = x″,
car la loi est associative. On en déduit que l’inverse de l’inverse est l’élément lui-même.

• Tout élément d’un groupe est régulier : l’égalité xy = xz entraîne y = z ; il suffit de multiplier, à gauche, par x′, inverse de x.

• Dans un groupe, les équations ax = b et ya = b ont une solution unique :
x = a–1b et y = ba–1,
a–1 désignant l’inverse de a.

• L’inverse du produit d’un nombre fini d’éléments x1 x2 ... xn est

car

il suffit d’associer les éléments deux par deux à partir du centre :