Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

Greene (Graham) (suite)

 V. de Pange, Graham Greene (Éd. universitaires, 1953). / J. Atkins, Graham Greene (Londres, 1957 ; nouv. éd., 1966). / R. W. B. Lewis, The Picaresque Saint : Representative Figures in Contemporary Fiction (Londres, 1960). / D. Pryce-Jones, Graham Greene (Édimbourg et Londres, 1963). / J. Dubu, la Poétique de Graham Greene dans « la Puissance et la gloire » (Minard, 1972).

greffe

Intervention chirurgicale consistant à détacher entièrement un fragment de tissu ou d’organe de sa zone d’emprunt et à le mettre en place dans son nouveau siège de telle sorte qu’il puisse continuer à vivre et à assurer sa fonction grâce à la prolifération de nouveaux vaisseaux.


À la greffe proprement dite, on oppose le lambeau-greffe, portion de tissu non entièrement détaché de l’organisme, dans lequel la vascularisation continue à se faire temporairement (trois semaines habituellement) aux dépens de la zone donneuse, le temps pour la greffe de recevoir une vascularisation locale satisfaisante.

Le terme de greffe est réservé aux transpositions d’un seul ou de deux tissus (greffe composite : peau-cartilage par exemple) ; le fragment transporté est le greffon.

Le mot transplantation* est habituellement utilisé pour des organes entiers (reins, cœur, poumons...) : il faut alors assurer la continuité vasculaire (anastomoses des veines, des artères, des canaux [uretères]).

Si tous les tissus sont, en principe, susceptibles d’être greffés, certains le sont particulièrement, soit pour remplacer une perle de tissu analogue (greffe de peau pour combler une perte de substance cutanée, due à une brûlure par exemple), soit pour remplacer un autre tissu (utilisation de veines ou de fragments de veines, dans la chirurgie artérielle par exemple).


Variétés de greffes

Suivant l’origine du donneur de greffe, on distingue trois sortes de greffes.

• Il y a autogreffe ou greffe autologue lorsque le sujet donneur et le sujet receveur sont confondus (prélèvement de peau sur la cuisse pour greffer une perte de substance au niveau du bras de la même personne). Ce sont de telles greffes qui ont les plus grandes chances de succès, encore qu’il ait été décrit des phénomènes de sensibilisation du sujet à ses propres greffons.

• On parle d’homogreffe lorsque le donneur et le receveur appartiennent à la même espèce.
— L’homogreffe peut être une greffe allogénique ou autologue si les deux sujets sont génétiquement différents. C’est le cas habituel des greffes cutanées chez certains grands brûlés. Le greffon, provenant d’un donneur différent, est toujours éliminé par le receveur dans un délai variable (de trois à cinq semaines environ), mais il a permis de gagner du temps en évitant de laisser une grande surface exposée. Les transplantations d’organes sont, elles aussi, presque toujours allogéniques.
— L’homogreffe est une greffe syngénique ou isologue si les deux sujets sont génétiquement identiques (jumeaux vrais ou homozygotes).

• L’hétérogreffe se pratique entre deux sujets d’espèces différentes (animal-homme) ; elle n’est plus que rarement utilisée pour certains greffons osseux lyophilisés.


Greffes des différents tissus

C’est la peau qui est le plus fréquemment utilisée.

Suivant l’épaisseur du fragment prélevé — fonction des possibilités de vascularisation et du siège de la zone receveuse —, on distingue les greffes dermo-épidermiques minces (de 2 à 3/10 de millimètre), demi-épaisses (de 5 à 7/10 de millimètre), épaisses (de 8/10 de millimètre à 1 mm) et totales.

Pour les trois premiers cas, la zone donneuse régénère les tissus, et, en trois semaines environ, une nouvelle peau se forme au niveau du site donneur à partir des éléments restés en place (couche de Malpighi et annexes cutanées).

En cas de prélèvement de peau totale (derme et hypoderme), la zone donneuse doit être recouverte, pour assurer sa protection, par une suture après décollement, par un lambeau local ou par une greffe de peau mince.

Prélevé au dermatome, manuel ou électrique, posé ou suturé à la périphérie de la zone donneuse, le greffon cutané évolue en trois stades, d’une durée totale de vingt et un jours environ.
— Dans un premier stade de quatre jours, la greffe vit par inhibition plasmatique. Leucocytes et fibroblastes envahissent la fibrine pendant que les bourgeons vasculaires vont pénétrer la face profonde du greffon.
— Au stade d’hyperplasie épithéliale, du 4e au 8e jour, la pénétration des vaisseaux se poursuit et la greffe s’épaissit.
— Au stade d’union organique, du 8e au 21e jour, la face profonde de la greffe s’unit intimement par le néotissu conjonctif à la zone réceptrice.

Progressivement, la dépression se comble, la sensibilité revenant de façon intermittente et incomplète. Il convient d’attendre au moins un an pour juger définitivement d’un greffon cutané.

Indépendamment de son utilisation dans les pertes de substance cutanée, citons deux cas particuliers de la greffe de peau :
— la greffe de cuir chevelu prélevé au niveau de la calotte pour être transposé en avant dans la zone glabre, suivie d’une chute des cheveux à la troisième semaine, puis d’une repousse définitive de ceux-ci ;
— les greffons composites (peau-cartilage) prélevés au niveau de l’oreille pour combler une perte de substance de l’aile du nez par exemple.

L’os est, lui aussi, très fréquemment utilisé comme matériau de greffe. Si l’os autogène est de loin le meilleur, certains emploient des greffons homogènes, voire hétérogènes.

Le délai de fusion osseuse est beaucoup plus long (de deux à trois mois), car, dans un premier temps, le greffon est totalement déshabité, puis la structure osseuse sert de guide pour une nouvelle pénétration vasculaire.

La greffe osseuse se pratique pour les pertes de substance osseuse, les défauts de consolidation, pour modifier l’aspect de certaines parties molles (greffes nasale, du menton...).

Tous les autres tissus peuvent pratiquement être greffés. Citons la cornée (homogreffe), le cartilage (autogreffe), le tissu graisseux (autogreffe), les tendons (autogreffe).

Quel que soit le tissu greffé, les réactions de l’organisme sont les mêmes, et le grand problème qui se pose, surtout dans les homogreffes à propos des transplantations d’organes, est le problème du rejet, c’est-à-dire celui de 1’immunologie des greffes.

A. J.

 B. Halpern (sous la dir. de), Greffe et auto-immunité. Acquisitions récentes en immunologie (Hermann, 1966). / M. P. Ketel Buters, la Chirurgie moderne, les greffes (Bruxelles, 1968). / Les Apports récents des cultures et des greffes en biologie animale (Masson, 1971).