Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Amérique latine (suite)

Deux autres traits sont typiques de la population de l’Amérique latine et découlent des caractères déjà décrits : le taux de natalité très élevé explique la très grande jeunesse de cette population, dont la moitié est constituée par les moins de 20 ans, tandis que les personnes de plus de 60 ans n’en représentent que 5 p. 100 environ ; par ailleurs, les conditions de vie de la grande masse expliquent le très fort taux d’analphabétisme : souvent la moitié de la population est analphabète.


Géographie


Les grands ensembles

Les grands ensembles sont définis soit par des vocations du milieu naturel, soit par la combinaison de facteurs historiques, politiques et économiques aboutissant à une certaine typologie des pays, soit enfin, d’une façon plus synthétique, par des types d’ensembles régionaux.


Les grandes unités topographiques

Elles opposent l’Amérique du Sud, où se dégagent aisément trois grandes unités de relief, et l’Amérique centrale, plus morcelée et d’une structure plus complexe.

• L’Amérique du Sud. On y distingue trois vastes ensembles topographiques, qui divisent le continent en une zone de massifs anciens à l’est, en une zone intérieure de grandes plaines et en une zone montagneuse à l’ouest.

1. Les massifs anciens orientaux. Constitués par le massif des Guyanes et le massif brésilien, ils appartiennent à la même unité géologique. Ce sont des régions de socle formées de très anciennes roches cristallines, anciennement plissées, puis entièrement pénéplanées dès le début de l’ère primaire. Elles ont été affectées par la suite de mouvements tectoniques de plus ou moins grande ampleur, accompagnés de fractures diverses.

Du nord au sud, on distingue d’abord le massif des Guyanes, formé surtout de vastes tables de grès dans sa partie centrale. La région sud-ouest, plus soulevée, offre un paysage de moyenne montagne, auquel succèdent, en allant vers l’est, de hauts reliefs aux formes lourdes.

Une zone d’effondrement, constituant la partie moyenne de la plaine amazonienne, sépare ce premier ensemble du massif brésilien, plus vaste et plus varié. En effet, aux immenses plateaux monotones de l’intérieur, hauts de 700 à 1 200 m, s’opposent les hautes terres atlantiques, auxquelles les mouvements tectoniques du Tertiaire ont conféré un relief complexe et varié. Du sud de l’État de Bahia jusqu’au nord de l’État de Rio Grande do Sul, le socle donne une région de moyenne montagne, avec vallées encaissées, crêtes et pics élevés.

Vers l’Atlantique, de grandes failles limitent ces hautes terres, basculées vers l’ouest et se terminant à l’est par d’immenses escarpements (Serra do Mar près de Rio de Janeiro, Serra Geral au sud), au-dessus de plaines littorales de faible largeur. Dans le sud du massif brésilien, d’immenses épanchements basaltiques, qui ont recouvert le vieux socle, s’abaissent progressivement vers les plaines du río de la Plata.

Au sud de celles-ci, la Patagonie se présente comme un plateau d’érosion, recouvert de vastes dépôts morainiques dus aux glaciations quaternaires et dont le vent n’a laissé qu’un grand amoncellement de pierres.

2. La montagne andine. Séparée de l’océan Pacifique par une étroite lisière de plaines littorales, cette énorme muraille borde le continent sud-américain du détroit de Magellan jusqu’au nord du Venezuela. Sauf dans l’extrémité de la partie sud, la ligne de faîte dépasse toujours 3 000 m, présentant fréquemment des sommets supérieurs à 5 000 m, tel l’Aconcagua (6 959 m). La chaîne présente dans sa partie centrale une largeur de 750 km, pour se réduire au nord et au sud à 200 et 150 km.

Du nord au sud, de grandes zones se dégagent dans l’architecture générale de la montagne andine. En Colombie, les sommets forment trois chaînes, séparées par des fossés d’effondrement ; la chaîne occidentale ne dépasse pas 3 900 m, tandis que la cordillère orientale culmine à 5 300 m ; quelques volcans ornent la crête centrale. Au niveau de l’Équateur, les chaînes orientale et centrale fusionnent, formant la haute « cordillère Real », séparée de la cordillère occidentale par une série de hauts bassins. Les États du Pérou, de Bolivie et le nord du Chili présentent surtout un paysage de hauts plateaux (3 500 à 4 500 m d’altitude), accidentés de crêtes et bordés à l’est et à l’ouest par les deux grandes chaînes. Dans les parties centrale et méridionale du Chili, la chaîne andine devient plus étroite, moins élevée, et il ne reste plus, à partir de Valdivia, qu’une ligne de crêtes inférieures à 3 000 m.

3. Les grandes plaines. Bordées à l’ouest par la chaîne andine, à l’est par les massifs anciens ou par la mer, les plaines occupent près d’un tiers du continent sud-américain. Ces plaines, dont l’altitude dépasse rarement 200 m, sont formées d’alluvions récentes accumulées dans des zones d’affaissement tectonique.

On peut distinguer trois grandes unités, correspondant, au nord, au bassin de l’Orénoque, puis au bassin amazonien et enfin aux plaines drainées par les affluents du río de La Plata. Les plaines de l’Orénoque, ou llanos, offrent un paysage d’une extrême monotonie, où les rivières venant du versant andin provoquent d’immenses inondations et façonnent de véritables deltas intérieurs. Le relief de l’Amazonie est plus varié ; la plaine alluviale proprement dite, d’une largeur de 70 km, est bordée de terrasses de sable, d’argile et de graviers dans le vaste bassin de l’Amazone supérieure. Les plaines du río de la Plata comprennent au nord la vaste étendue sablonneuse du Chaco et au sud la Pampa, immense et plate.

• Le Mexique. Zone de contact entre l’Amérique du Nord et l’Amérique centrale, aux structures plus complexes, le Mexique offre des paysages d’allure massive et heurtée. Au nord, des rides montagneuses prolongeant les diverses chaînes nord-américaines encadrent de hauts plateaux dont l’altitude dépasse parfois 2 000 m et s’abaisse rarement au-dessous de 1 000 m. Cette région se prolonge au sud par une zone montagneuse est-ouest, surmontée de nombreux volcans, toujours supérieurs à 4 000 m. À l’intérieur de cet ensemble élevé s’étendent de hauts bassins, qui constituent le cœur du Mexique. Vers le sud, le relief se diversifie, avec une zone de hautes terres à l’ouest, qui forme la Sierra Madre du Sud, et le bas plateau calcaire du Yucatán à l’est.