Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

Grande-Bretagne (suite)

Nouveaux media

Liliane Lijn (États-Unis 1939) apporte à l’art cinétique une contribution originale, tout comme David Medalla (Philippines 1942) à l’arte povera. Le land art compte en Grande-Bretagne deux de ses pionniers, Bruce Mac Lean (né en 1944) et Richard Long (né en 1945). Enfin, l’art conceptuel* s’y manifeste par des recherches de Victor Burgin (né en 1941) et du tandem Gilbert et George, ainsi que par les spéculations du groupe Art-Language.

J. P.


Architecture

L’architecture et l’urbanisme modernes, en Angleterre, ont été inexistants dans la première moitié du xxe s., à l’exception de quelques cités-jardins dérivant des conceptions exposées en 1898 par Ebenezer Howard (1850-1928), ainsi que des travaux de sir Owen Williams (laboratoires à Nottingham, 1932). Le bref passage d’artistes allemands après 1933 n’a pas réussi à ranimer un art qui, comme l’économie anglaise, était plongé dans la torpeur. Le réveil d’après guerre n’a été que plus subit : le brutalisme anglais est aujourd’hui l’un des mouvements dominants sur la scène internationale. Alison et Peter Smithson (école de Hunstanton, 1949-1954 ; projet pour l’université de Sheffield, 1953 ; groupe The Economist, à Londres, 1964), James Stirling et James Gowan (Engineering Building, université de Leicester, 1963), Denys Lasdun et associés (Cluster Block, Bethnal Green [Londres], 1960 ; université East-Anglia, Norwich, 1962-1970) en sont les personnalités marquantes, auxquelles il faudrait joindre sir Hubert Bennett et l’équipe du London County Council (South Bank Art Centre, Londres, 1968 ; ville de Thamesmead, 1971). Cette intense activité accompagne des réalisations d’urbanisme considérables (villes nouvelles autour de Londres) et se double d’importantes recherches théoriques, telles que celles du groupe Archigram.

F. L.

 H. A. Tipping, English Homes (Londres, 1921-1927 ; 8 vol.). / S. Colomb, l’Art anglais (Larousse, 1948). / P. Meyer et G. Grigson, English Cathedrals (Londres, 1950). / N. Pevsner, The Buildings of England (Harmondsworth, 1952-1969 ; 30 vol.) ; The Englishness of English Art (Harmondsworth, 1964). / E. K. Waterhouse, Painting in Britain, 1530-1790 (Harmondsworth, 1953). / Le Style anglais, 1750-1850 (Hachette, 1959). / J. Rothenstein, British Art since 1900 (Londres, 1962). / J. Summerson, Architecture in Britain, 1530-1830 (Harmondsworth, 1963). / R. Banham, The New Brutalism, Ethic or Esthetic (Londres, 1966 ; trad. fr. le Brutalisme en architecture, Dunod, 1970). / D. Irwin, English Neoclassical Art (Londres, 1966). / J.-J. Mayoux, la Peinture anglaise (A. Colin, coll. « U 2 », 1969). / A. Parreaux, l’Architecture en Grande-Bretagne (A. Colin, coll. « U 2 », 1969). / M. Tomlin, English Furniture (Londres, 1972).

granite

Roche grenue formée de quartz (SiO2) et de feldspath alcalin sodique (albite, NaAlSi3O8) et potassique (orthose, KAlSi3O8).


En général, le granite contient aussi un plagioclase, c’est-à-dire un feldspath calcosodique, dont la composition varie entre 90 et 60 p. 100 d’albite pour 10 à 40 p. 100 d’anorthite (CaAl2Si2O8). Les micas et les amphiboles sont communs, les pyroxènes plus rares. La cordiérite et les grenats peuvent être abondants ou manquer complètement. De nombreux minéraux, dits « accessoires » parce que figurant en faible quantité, complètent cette composition. Les plus fréquents sont l’apatite, le zircon et les oxydes.


Classification

Les différences de composition des granites ont conduit à de nombreuses classifications, et une quarantaine de noms d’espèce ont été proposés. Quelques-uns seulement sont d’un emploi courant. Le diagramme de A. L. Streckeisen (1965) indique la composition des roches granitiques les plus banales, classées à partir des proportions relatives de plagioclases et de feldspaths alcalins (fig. 1).

Comme toute classification, celle-ci distingue des roches associées intimement dans la nature : aussi est-il préférable d’utiliser les termes généraux de granitoïdes ou de roches granitiques. Les différences de proportions dans les feldspaths s’accompagnent d’autres changements. Les granodiorites et les tonalités sont plus riches que les granites en biotite et en amphibole. Cela se traduit chimiquement par une augmentation parallèle des teneurs en calcium, magnésium et fer depuis les granites alcalins jusqu’aux tonalités et par une diminution corrélative de la silice, qui passe de 75-70 p. 100 à 60-55 p. 100. Les alcalins se maintiennent autour de 7 à 8 p. 100, et l’alumine varie de 10 à 20 p. 100.


Aspect

Les roches granitiques sont en général isotropes, et l’altération progresse à l’intérieur de la roche en épargnant les blocs arrondis qui, dégagés par l’érosion, s’accumulent en chaos. Leur couleur est très variable : les variétés alcalines sont claires, blanches ou roses, alors que les granodiorites, riches en biotite et en amphibole, sont grises ou bleutées. L’homogénéité d’aspect des roches granitiques est souvent rompue par des accumulations de minéraux — clairs comme les feldspaths ou sombres comme les biotites, les cordiérites et les grenats — et par les enclaves de cornéennes ou de schistes cristallins, que les carriers nomment « crapauds ».


Structure

Elle est typiquement grenue, mais les grains ont des dimensions de quelques fractions de millimètre dans les types aplitiques, de plusieurs centimètres et même de plusieurs mètres dans les pegmatites. Les granitoïdes présentent parfois la structure microgrenue, que le microscope permet seul d’analyser. La structure micropegmatitique en est un cas particulier ; le quartz et les feldspaths cristallisés ensemble sont, comme dans un eutectique métallique, intriqués en motifs géométriques. La structure porphyrique enfin est celle des granites, des aplites ou des microgranites où, sur un fond de grain variable, se détachent de grands cristaux, en général feldspathiques.


Répartition

On connaît des granites de tous âges et dans tous les continents ; ce sont les plus banales des roches éruptives. Ils occupent près de la moitié des territoires hercyniens de la France. La banalité de ces roches et la diversité de leur aspect ont fait naître une véritable bataille où se sont opposés, pendant deux siècles, les géologues du monde entier.