Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

Grande-Bretagne (suite)

➙ Angleterre / Anglo-Normandes (îles) / Belfast / Birmingham / Écosse / Édimbourg / Galles (pays de) / Glasgow / Irlande du Nord / Leeds / Liverpool / Londres / Manchester / Oxford / Sheffield.

 A. Demangeon, les Îles Britanniques (A. Colin, 1927). / J. Mitchell, Great Britain, Geographical Essays (Cambridge, 1962 ; nouv. éd., 1967). / G. Chabot, A. Guilcher et J. Beaujeu-Garnier, l’Europe du Nord et du Nord-Ouest, t. III : les Îles Britanniques (P. U. F., 1963). / W. Shepherd, The Living Landscape of Britain (Londres, 1963). / J. W. Watson et J. B. Sissons, The Brilish Isles, a Systematic Geography (Londres et Édimbourg, 1964). / G. D. N. Worswick et P. H. Ady (sous la dir. de), The British Economy in the Nineteen Fifties (Oxford, 1964). / C. Chaline, le Royaume-Uni et la République d’Irlande (P. U. F., coll. « Magellan », 1966 ; 2e éd., 1972). / C. Moindrot, Villes et campagnes britanniques (A. Colin, coll. « U 2 », 1967) ; les Régions britanniques (A. Colin, coll. « U 2 », 1971). / J. et A. M. Hackert, la Vie économique en Grande-Bretagne (A. Colin, coll. « U 2 », 1969). / P. Huet, la Politique économique en Grande-Bretagne depuis 1945 (A. Colin, 1969). / N. J. Graves et J. T. White, Geography of the British Isles (Londres, 1971).


Les institutions

L’organisation des pouvoirs publics repose essentiellement sur un ensemble de règles souples d’origine coutumière en perpétuelle transformation ainsi que sur des survivances historiques qu’incarne un cérémonial apparemment désuet mais encore profondément respecté. Or, « ce qui caractérise une constitution non écrite, c’est qu’on ne s’aperçoit pas de ses changements » (Berkeley).

On peut néanmoins, semble-t-il, détacher les grandes étapes de l’évolution institutionnelle du pays : 1o la monarchie limitée ; 2o la monarchie constitutionnelle et le parlementarisme, d’abord aristocratique, puis marqué par l’alternance au pouvoir de chacun des deux partis ; 3o le gouvernement du Cabinet ; 4o le gouvernement du Premier ministre, que de nombreux auteurs britanniques contemporains caractérisent comme un régime présidentiel et d’autres comme un régime de parti dominant.


La Couronne

L’accession au trône se fait par voie héréditaire, conformément à l’Act of Settlement de 1701, qui subordonne cette accession à l’appartenance à la descendance de l’Electrice Sophie de Hanovre et à l’appartenance (du souverain et de son conjoint) à la religion anglicane. Le titre actuel de la reine est le suivant : « Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la foi. » En théorie, la Couronne a conservé ses prérogatives ; en pratique, elle ne détient plus guère que des fonctions de représentation et, parfois, de consultation ; certains souverains ont joué un rôle plus important qu’il ne paraît, du fait de leur personnalité et du grand prestige que la famille royale s’est acquis depuis la reine Victoria.


Le Premier ministre et le Cabinet

Progressivement, l’irresponsabilité du roi (the king can do not wrong) a conduit au transfert de l’exercice des prérogatives royales au Cabinet, puis, plus récemment, au Premier ministre.

Le roi choisit à son gré le Premier ministre, mais, depuis le début du xxe s., il a pratiquement toujours désigné le chef du parti ayant gagné les élections aux Communes. Cette tradition, quoique moins rigoureusement respectée, était déjà courante au xixe s.

Le Premier ministre demande au roi de nommer un grand nombre de collaborateurs (60 à 90), qu’il lui désigne ; le souverain peut discuter dans le silence de son cabinet de l’opportunité de telle ou telle nomination, mais il n’a pratiquement pas les moyens de s’y opposer formellement. La liberté de choix du Premier ministre est cependant limitée : 1o du fait qu’il doit s’assurer le concours total et entier du groupe de son parti aux Communes et, pour cela, confier des responsabilités ministérielles souvent importantes aux membres de l’équipe dirigeante du parti ; 2o par la nécessité où la tradition le met de ne choisir que des membres de la Chambre des communes et — dans une bien moindre mesure (environ 4 p. 100 de l’équipe) — de la Chambre des lords.

Il existe des différences entre les titulaires des postes ministériels. De douze à vingt ministres font partie du Cabinet et, sous la présidence du Premier ministre, délibèrent sur l’ensemble de la politique du ministère ; ce sont généralement les ministres qui détiennent les portefeuilles les plus importants (Affaires étrangères, Trésorerie, Intérieur, Défense, Éducation, Travail et Agriculture), les grands dignitaires (lord-chancelier ou ministre de la Justice, lord président du Conseil [il s’agit du Conseil privé du roi], lord du Sceau privé, Premier lord de l’Amirauté [malgré leurs titres, ces personnages n’appartiennent pas nécessairement à la Chambre des lords], président du Board of Trade), et ceux des autres ministres auxquels le Premier ministre accorde une grande importance politique. Dans certaines circonstances, le Premier ministre réunit un inner cabinet, ou cabinet restreint, de cinq ou six membres seulement. Vingt autres ministres, titulaires d’un portefeuille ou d’une charge, sont convoqués aux réunions du Cabinet où il est traité des problèmes de la compétence de leur département ministériel. Trente à cinquante junior ministers, enfin, constituent une sorte de réserve pour les combinaisons futures et détiennent des postes relativement peu importants, depuis les secrétaires d’État jusqu’aux secrétaires parlementaires.

Le ministère représentant la majorité des Communes, la stabilité ministérielle est grande ; néanmoins, des remaniements ministériels interviennent, soit pour tenir compte d’une certaine évolution de l’opinion, soit à la suite d’une crise interne dans le parti majoritaire, ou afin de permettre l’accès d’hommes plus jeunes à des responsabilités plus grandes.