gaz inertes (suite)
Des hydrates ont été observés en comprimant des gaz inertes avec de l’eau, les plus stables correspondant aux éléments de plus haut numéro atomique ; on a ainsi caractérisé A, 6 H2O ; Kr, 6 H2O et Xe, 6 H2O. On a identifié un composé avec le phénol, Xe, (C6H5OH)2. L’hydroquinone donne avec l’argon, le krypton et le xénon des clathrates où les atomes de gaz inertes se logent dans les interstices existant entre les molécules d’hydroquinone comme dans des sortes de cages. Le clathrate d’argon arrive à contenir 9 p. 100 d’argon en poids. Cette aptitude de l’hydroquinone à former des clathrates se rencontre à l’égard d’autres substances gazeuses comme l’hydrogène sulfuré, le dioxyde de carbone, le dioxyde de soufre ou l’acétylène.
L’argon, le plus abondant de ces gaz inertes dans l’air, sert à réaliser certaines atmosphères inertes, par exemple pour la soudure de métaux. Les autres n’ont que de très petits usages pour des atmosphères inertes (atmosphère d’ampoules électriques) ou certaines applications de physique (très basses températures).
Deux savants
Sir William Ramsay, chimiste anglais (Glasgow 1852 - High Wycombe, Bucks, 1916). Il expliqua en 1879 le mouvement brownien comme résultant des chocs moléculaires, découvrit en 1894, avec le Suédois Per Teodor Cleve (1840-1905), l’hélium dans la clévéite ; il observa en 1895, avec lord Rayleigh, l’existence d’argon dans l’atmosphère, puis, en 1898, avec Morris William Travers, des autres gaz inertes. (Prix Nobel de chimie en 1904.)
John William Strutt, lord Rayleigh, physicien anglais (Langford Grove 1842 - Witham, Essex, 1919). Il détermina les dimensions de certaines molécules, grâce à l’étude des couches minces monomoléculaires (1892), et fit de célèbres recherches sur la diffusion de la lumière et le bleu du ciel. Ses mesures précises des densités gazeuses le conduisirent, avec Ramsay, à la découverte de l’argon. (Prix Nobel de physique en 1904.)
H. B.
P. Laffitte et H. Brusset, les Gaz inertes, l’hydrogène, les halogènes (Masson, 1955). / H. H. Claasen, The Noble Gases (Londres, 1966).