Amanites (suite)
Amanites toxiques ou dangereuses
A. muscaria (= Fausse Oronge = A. Tue-Mouches). Chapeau rouge vif ou orangé, à bord strié, couvert de nombreuses verrues blanches ; pied, lames et anneau blancs ; base bulbeuse ; volve réduite à quelques bourrelets écailleux. Espèce très commune, surtout sous les bouleaux, de toxicité variable, mais non mortelle.
A. pantherina (= A. Panthère = Fausse Golmotte). Plus petite que l’Amanite Tue-Mouches ; de couleur brune ou gris bistré ; chair blanche ; trois ou quatre bourrelets membraneux à la base du pied.
Les substances toxiques de l’Amanite Tue-Mouches et de l’Amanite Panthère (muscarine, bufoténine) provoquent des troubles gastro-intestinaux et parfois nerveux (délire, prostration) ; la cuisson prolongée atténue le pouvoir toxique de ces Champignons.
Traitement : lavages d’estomac, administration d’atropine.
A. citrina (= A. Citrine). Chapeau charnu, jaune citrin ou blanc, couvert de plaques irrégulières blanchâtres ; pied terminé en bulbe simplement marginé. Espèce très commune en France. Longtemps considérée comme vénéneuse, elle peut, en réalité, être consommée sans danger ; à rejeter en raison de sa saveur peu agréable et de la confusion possible avec l’Amanite phalloïde.
Les trois Amanites mortelles
A. phalloïdes (= A. phalloïde = Oronge ciguë) est l’espèce la plus commune. On la reconnaît : à son chapeau vert, jaune-vert, parfois gris ou presque blanc, marqué de vergetures soyeuses rayonnantes ; à ses lamelles et à son anneau blancs ; à sa volve membraneuse, caractéristique, mais souvent enfouie dans les feuilles ou la terre. Très abondante en été et en automne dans les bois de feuillus, elle est responsable de 95 p. 100 des accidents mortels.
A. virosa et A. verna, moins fréquentes, sont des espèces blanches qu’on risque de confondre avec des Psalliotes comestibles.
L’empoisonnement est caractérisé par l’apparition tardive (de 6 à 48 heures) des symptômes : déshydratation, soif, crampes, hypoglycémie, hypochlorémie. Les toxines (amanitine, phalloïdine), répandues dans le sang, agissent électivement sur les reins et surtout le foie (dégénérescence graisseuse, puis nécrose irréversible des cellules). À noter que ces toxines ne sont pas détruites par la macération dans l’eau salée ou par l’eau bouillante. La dose mortelle est de 30 à 50 g de champignon frais suivant l’âge et l’état de santé du sujet. Le traitement consiste en injections intraveineuses de sérum glucose ou salé et en administration de toniques cardiaques. Le sérum antiphalloïdien de l’Institut Pasteur est efficace s’il est administré suffisamment tôt.

J. N.
R. Dujarric de La Rivière et R. Heim, les Champignons toxiques (Éd. techniques, 1938). / E. Gilbert, Amanitaceœ, in J. Bretadola, Iconographie Mycologica, XXVII (Milan, 1940-1941 ; 3 vol.). / R. Heim, les Champignons d’Europe (Boubée, 1957 ; 2 vol. ; 2e éd., 1969 ; 1 vol.) ; les Champignons toxiques et hallucinogènes (Boubée, 1963).
