Galilée (Galileo Galilei, dit) (suite)
La vieillesse
Après son abjuration, Galilée est autorisé à retourner au palais de l’ambassade de Toscane. Puis il se rend à Sienne, où il trouve un exil honorable auprès de son ami l’archevêque Piccolomini. À la fin de 1633, le pape lui permet d’habiter dans les environs de Florence. Il s’installe dans une villa d’Arcetri, où il reste sous la surveillance de l’Inquisition.
Outre son procès, il doit supporter dans sa vieillesse de cruelles épreuves. En 1634, il perd une de ses filles ; deux ans plus tard, il devient complètement aveugle. Malgré ses infirmités, il ne peut se détacher de la science, qui a fait sa gloire. Il est souvent entouré de ses disciples, dont les plus chers sont Torricelli et Viviani. C’est là qu’il meurt d’une maladie de cœur, ayant presque soixante-dix-huit ans et ne laissant qu’un fils naturel, qui sera mathématicien.
L’année même où meurt Galilée, comme pour un mystérieux passage du flambeau de l’esprit, va naître Newton*, l’autre créateur de la physique.
J. C. Poggendorff, dans son Histoire de la physique, a écrit : « Galilée mériterait le titre de fondateur de la physique, si un seul homme avait pu fonder une science aussi vaste et aussi variée. Avec lui et par lui commence l’étude attentive de la nature, à l’aide de l’expérience et de l’analyse mathématique. » Galilée combine en effet le raisonnement inductif, tel que le pratiquait l’Anglais William Gilbert, avec la déduction mathématique, et crée ainsi la méthode de recherche universellement utilisée depuis lors en physique.
R. T.
Deux disciples de Galilée
Evangelista Torricelli,
physicien italien (Faenza 1608 - Florence 1647). Envoyé à Rome à vingt ans, il y attire l’attention de Galilée en montrant qu’un système matériel est en équilibre quand son centre de gravité occupe la plus basse position possible. C’est en 1643 qu’il fait sa célèbre expérience : des fontainiers de Florence n’ayant pu faire fonctionner une pompe aspirant de l’eau à plus de 32 pieds, il pense à utiliser le mercure, beaucoup plus dense, et met en évidence l’existence de la pression atmosphérique. L’année suivante, il énonce sa loi sur l’écoulement des liquides.
Vincenzo Viviani,
mathématicien italien (Florence 1622 - id. 1703). Il a reconstitué les œuvres perdues des géomètres anciens. Le nom de fenêtre de Viviani a été donné à une intersection d’une sphère et d’un cylindre.
G. Galilée, Sidereus nuncius (Venise, 1610 ; trad. par E. Nemer, Gauthier-Villars, 1964). / Z. Harsanyi, Et pourtant, elle tourne. Le roman de Galilée (en hongrois, 1937 ; trad. fr., Calmann-Lévy, 1947). / G. De Santillana, The Crime of Galileo (Chicago, 1955 ; trad. fr. le Procès de Galilée, Club du meilleur livre, 1955). / A. Koyré, Galilée et la révolution scientifique du xviie siècle (Palais de la découverte, 1955) ; Metaphysics and Measurement. Essays in Scientific Revolution (Londres, 1968). / C. Pasteur, Galilée aux enfers (La Palatine, Genève, 1967). / M. Clavelin, la Philosophie naturelle de Galilée (A. Colin, 1968). / Galilée, aspects de sa vie et de son œuvre (P. U. F., 1968).