Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Alsace (suite)

Au xxe s., réparation des dommages de guerre, reconstruction et urbanisme moderne ne pouvaient retrouver ni l’originalité ni le charme des vieilles habitations alsaciennes. Sur la plus haute cheminée, le nid de cigognes demeure l’image populaire d’une province fière de son passé, mais qui se sait aussi appelée, par son dynamisme, à jouer un rôle éminent dans les instances de l’Europe.

F. E.

 H. Haug, l’Art en Alsace (Arthaud, 1962). / R. Will, Alsace romane (Éd. Zodiaque, La Pierre-qui-vire, 1965). / M. Rumpler, l’Art gothique en Alsace (Istra, 1973).

Altdorfer (Albrecht)

Peintre, graveur et architecte allemand (Ratisbonne ? v. 1480 - id. 1538).


Fils d’un peintre de Ratisbonne et lui-même qualifié de peintre d’Amberg, il acquiert en 1505 droit de cité dans la première de ces villes, où il résidera désormais. Membre du Conseil à partir de 1519, il occupe une situation privilégiée, achète des maisons et refuse, en 1528, la charge de bourgmestre, afin d’exécuter sa Bataille d’Alexandre. Bien que ses sympathies aillent à la Réforme, il ne rompra pas tout à fait, semble-t-il, avec le catholicisme. Son indépendance financière relative fera de lui l’homme des curiosités et des expériences. Certes il ne pourra, pas plus que tous ses contemporains, se soustraire à l’attraction d’Albrecht Dürer*. Mais son attitude à l’égard de ce grand aîné sera plus respectueuse que servile.

Sa prédilection va aux formats de faible dimension, ce qui s’accorde bien avec une technique qui, plus d’une fois, évoque la miniature. Ses premiers cuivres et ses premiers bois datent de 1506, ses premiers tableaux de 1507. Parmi ceux-ci, le Repos pendant la fuite en Égypte (musée de Berlin), riche en détails charmants et un peu mièvres, et aussi le Saint Georges (Munich) où l’artiste se montre déjà peintre de paysage pur ; ce que confirmeront les dessins qu’il exécute lors d’un voyage sur le Danube en 1511, au cours duquel il semble s’être familiarisé avec l’œuvre de Michael Pacher. La Naissance du Christ du musée de Berlin, scène nocturne à petits personnages dans une ruine, le montre lancé dans une autre voie, celle d’un clair-obscur traversé de lumière poudroyante.

Vers 1512-1514, Altdorfer, comme la plupart des graveurs allemands, collabore aux entreprises graphiques de l’empereur Maximilien. Aux environs de 1518 se place une sorte de premier apogée dans sa carrière : il peint pour l’abbaye autrichienne de Saint-Florian deux grands retables, dont un certain nombre de panneaux valent par leur accent populaire presque anecdotique, une couleur éclatante, de belles lumières de couchant. Cependant, la plus poétique invention de l’artiste est sans doute, vers les mêmes années ou un peu plus tard, la Naissance de la Vierge de la pinacothèque de Munich. Situé dans une église qu’Altdorfer, également architecte à l’occasion, a très bien mise en perspective, l’événement est célébré par le caprice d’une ronde d’anges encerclant gaiement le haut des piliers. La Suzanne au bain de 1526 (Munich) est envahie d’une architecture Renaissance imaginaire, où se meuvent des personnages soigneusement dessinés, mais assez froids.

Enfin, le grand chef-d’œuvre du peintre est la Bataille d’Alexandre, de 1529 (Munich). Il ne semble pas qu’avant le xixe s. on ait représenté une bataille avec celle force de synthèse ; Altdorfer, dans une interprétation qu’il faut bien qualifier (le romantique, a trouvé l’emploi de ses qualités de visionnaire, jointes à celles de coloriste, tout en surmontant son point faible, une certaine petitesse dans le dessin des personnages, qui sont ici sacrifiés aux dépens des masses. À vrai dire, durant la dizaine d’années qui sépare la Bataille d’Alexandre de la mort du peintre, celui-ci ne semble pas avoir retrouvé le même bonheur.

Albrecht Altdorfer est l’artiste le plus important d’un groupe de peintres travaillant dans la même région et à propos desquels on a parlé d’une « école » du Danube. Aucun lien de maître à élève n’étant clairement défini, mieux vaut se borner à l’idée d’un « style » danubien, auquel se i attacheraient, entre autres, Erhardt Altdorfer (v. 1480 - v. 1562), frère d’Albrecht, et, le plus important. Wolf Huber (v. 1485-1553). Celui-ci fut le peintre de la cour du prince évêque de Passau. Il est l’auteur, aux environs de 1530, de nombreux dessins de la vallée du Danube, parfois aquarelles, dont certains l’emportent sur ceux d’Altdorfer par leur caractère synthétique. Il a beaucoup de sûreté dans la représentation des personnages, ainsi qu’il se voit dans l’Érection de la croix (musée de Vienne) et dans le Jardin des Oliviers (Munich), et la rare distinction de couleur de son portrait de l’humaniste Ziegler témoigne en faveur de la diversité de ses dons.

P. D. C.

 O. Benesch, Der Maler Altdorfer (Vienne, 1938). / F. Winzinger, Albrecht Altdorfer Gesamtausgabe (Munich, 1952 et suiv. ; 3 vol.). / K. Oettinger, Altdorfer Studien (Nuremberg, 1960). / Catalogue Die Kunst der Donauschule (Sankt Florian, 1965).

alternateur

Machine tournante conçue pour transformer l’énergie mécanique en énergie électrique, sous forme de courant alternatif.



Principe

Au-dessus d’un cadre rigide formé d’un fil conducteur et relié aux bornes d’un galvanomètre, plaçons un aimant en U mobile autour d’un axe parallèle au grand côté du cadre. Faisons tourner lentement l’aimant autour de cet axe : le galvanomètre dévie une fois à gauche et une fois à droite pour chaque tour complet. Le cadre est donc parcouru par un courant alternatif dû au déplacement relatif du champ « inducteur » par rapport au circuit « induit ». Dans cette expérience, seuls les brins AB et CD sont « actifs ». À l’intérieur de chacun de ces brins est engendrée la force électromotrice instantanée

dφ représente ici le flux coupé par le brin considéré pendant le temps dt.

Les alternateurs actuels résultent des perfectionnements successifs apportés à cette expérience.