Frioul-Vénétie Julienne (suite)
Ces conditions naturelles ne sont pas défavorables à l’activité économique. Le revenu régional est moyen, et un exode rural continu vers la Lombardie enlève nombre d’habitants au Frioul, dont la population ne s’accroît que lentement. L’agriculture n’occupe plus que 13 p. 100 de la population active, mais elle reste importante. Le fractionnement de la propriété est compensé par l’extension des coopératives ; des bonifications ont amélioré bien des terroirs. Les principales cultures sont le maïs (8 p. 100 de la production nationale), le blé et la pomme de terre. La vigne est importante dans les collines. Les plantes industrielles et les légumes et fruits, jusqu’ici peu répandus, s’étendent surtout dans la basse plaine (colza, tournesol, betterave, tabac, tomates, pêchers, cerisiers). L’élevage bovin est important dans tous les secteurs ; il se double d’un élevage porcin (la charcuterie de San Daniele est renommée). Enfin, le Frioul conserve un élevage notable du ver à soie. Beaucoup plus concentrée géographiquement, l’industrie occupe 47 p. 100 de la population active. Les principales branches industrielles sont la mécanique, le textile, la chimie et l’alimentation. Mis à part l’équipement électrique, les nombreuses carrières, l’artisanat (coutellerie, travail du bois, meubles...), dispersés, et le gros foyer chimique isolé de Torviscosa (cellulose), ce sont les villes qui recueillent les industries. Trieste (270 000 hab.) et ses annexes, de Monfalcone à Muggia, possèdent, entre autres, des chantiers de construction navale, des usines textiles, des raffineries, une grosse papeterie. Gorizia (43 000 hab.) est davantage un centre commercial, mais compte néanmoins diverses entreprises. Udine (101 000 hab.) a développé le secteur textile (coton) et celui de la mécanique de précision (horloges industrielles, compteurs...). Le vieux centre cotonnier de Pordenone (47 000 hab.), érigé récemment (1968) en chef-lieu de province, connaît un nouvel essor grâce à des constructions mécaniques (machines textiles) et surtout grâce à l’industrie des articles électroménagers (Zanussi). Les activités tertiaires (commerce, transport) sont à rayonnement régional. Il y a cependant deux éléments nouveaux. Le port de Trieste, bien déchu après avoir été coupé de son arrière-pays, tend lentement à retrouver un meilleur niveau d’exploitation par la modernisation, la création d’un port franc, l’installation de l’oléoduc transalpin (TAL). Le tourisme joue un rôle plus grand avec des stations de montagne et surtout avec le tourisme balnéaire dans les stations de Grado et Lignano. Les perspectives de développement du Frioul-Vénétie Julienne ne sont donc pas mauvaises.
E. D.
➙ Trieste.
G.Valussi, Friul-Venezia Giulia (Turin, 1968).