Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

free jazz (suite)

Outre son rôle capital aux côtés d’Ornette Coleman, on lui doit d’avoir essayé d’abolir les frontières culturelles : polyinstrumentiste et attiré par toutes les musiques, il rêve d’une musique universelle qui associerait l’héritage africain, les polyphonies des débuts du jazz et les techniques modernes et revaloriserait le rythme, les percussions et les mélodies « primitives ».

Enregistrements : Symphony for Improvisers (1966), Mu (1969).


Ornette Coleman,

saxophoniste (Fort Worth, Texas, 1930). D’abord prolongement des innovations de Charlie Parker, la musique d’Ornette Coleman compte surtout par son rôle historique de détonateur du mouvement free. De 1958 à 1960, le saxophoniste a mis au point les formes du nouveau jazz. Au saxophone alto, il a ajouté ensuite de nouvelles sources sonores : violon, trompette. Compositeur, il a transposé au niveau des cordes ses conceptions structurelles. Peu spectaculaire et apparemment dépassée par les audaces des œuvres free postérieures, sa musique, aujourd’hui encore, est au nœud du débat du free : entre organisation formelle et liberté de l’improvisation.

Enregistrements : Free Jazz (1960), Chappaqua Suite (1965), Friends and Neighbors (1970).


Eric Allan Dolphy,

saxophoniste (Los Angeles 1928 - Berlin 1964). Après avoir travaillé avec le batteur Chico Hamilton, puis à partir de 1959 avec Charles Mingus, il participe à l’enregistrement de free jazz par Ornette Coleman et travaille avec John Coltrane. Il jouait du saxophone alto, de la clarinette basse et de la flûte. C’est sous l’influence de Jackie McLean, Coltrane et Coleman qu’il a commencé de mettre en question les principes d’improvisation postbop. Au sein de son œuvre, le passage s’est réalisé du jazz au free jazz.

Enregistrements : Far Cry (1960), Music Matador (1963).


Charles Edward Haden, dit Charlie Haden,

contrebassiste (Shenandoah, Iowa, 1937). Accompagnateur régulier d’Ornette Coleman, c’est seulement en 1969 qu’il enregistre un premier disque en tant que leader et compositeur : Liberation Music Orchestra. Instrumentiste virtuose, mais influencé aussi par l’expressionnisme et la violence d’un Mingus, il est l’un des rares musiciens blancs de free jazz soucieux de donner à sa musique une signification politique directe.


Farrell Sanders, dit Pharoah Sanders ou Little Rock,

saxophoniste (Little Rock, Arkansas, 1940). Encouragé par Don Cherry, John Coltrane, Sun Ra, il participe aux activités de l’avant-garde new-yorkaise dès 1962. Il joue avec Coltrane jusqu’en 1967, puis forme son propre orchestre. Par ses références mystiques et orientales, il prolonge de façon systématique le « message spirituel » des dernières œuvres de Coltrane.

Enregistrements : Tauhid (1966), Preview (avec le Jazz Composer’s Orchestra, 1968).


Archie Shepp,

saxophoniste (Fort Lauderdale, Floride, 1937). Avec Cecil Taylor, le trompettiste Vill Dixon, Don Cherry, le saxophoniste John Tchicai, le trombone Roswell Rudd, le batteur Sunny Murray, il a participé aux concerts free organisés en 1965 à New York. Ayant vécu toutes les mutations esthétiques qui, du rhythm and blues, peuvent mener au free jazz, il apparaît comme une sorte de mémoire de la musique afro-américaine. Mais, outre son souci d’actualiser les styles anciens, il superpose à ses textes musicaux des commentaires qui, très explicitement, témoignent de la signification socio-politique qu’il veut donner à son œuvre.

Enregistrements : Malcolm semper Malcolm (1965), The Magic of Ju-Ju (1967), Things have got to change (1971).

frein

Organe destiné à ralentir ou à arrêter un ensemble mécanique doué de mouvement par absorption de sa force vive.



Principes généraux

Tout mobile possède une énergie cinétique que les freins absorbent soit partiellement (ralentissement), soit totalement (arrêt). Un véhicule roulant sur un sol plan et à vitesse constante présente un état d’équilibre permanent entre la force génératrice du mouvement et les résistances passives dues aux frottements de roulement ainsi qu’à la résistance opposée par l’air au déplacement. Le freinage ne fait que rompre cet état d’équilibre en augmentant les résistances passives par frottement de la partie fixe des freins, solidaire de l’ossature, contre sa partie mobile, liée à la rotation des roues. Cette opération s’accompagne d’un important dégagement de chaleur impliquant le refroidissement des freins sous peine d’enregistrer une perte d’efficacité, appelée « fading », qui peut être momentanément totale et une usure rapide des constituants, qui présentent alors des déformations moléculaires permanentes. Enfin, il est indispensable de ne pas bloquer les roues freinées car, en substituant au frottement de roulement un frottement de glissement, on augmente considérablement la distance d’arrêt. Ces considérations s’appliquent indifféremment au freinage des wagons d’un train et à celui d’une automobile.


Les freins dans l’automobile

Au tout début de l’automobile, on utilisait des freins à ruban comportant une poulie et un ruban qui, ancré sur un point fixe du châssis, s’enroulait autour de la poulie. On y substitua d’abord les systèmes à mâchoires extérieures avec un organe tournant, solidaire de la roue ou, éventuellement, de la transmission, et qui continuait à s’appeler poulie de frein, puis les freins à segments intérieurs serrant sur un tambour mobile garni d’ailettes de refroidissement.


Frein à tambour

À l’intérieur d’un tambour cylindrique, de faible hauteur et lié à la roue, deux segments, munis à leur périphérie d’une garniture de friction, pivotent autour de deux points fixes en s’écartant l’un de l’autre sous l’action soit d’une came (commande mécanique), soit d’un cylindre de roue à deux pistons travaillant en opposition (commande hydraulique). Le tambour tend à les entraîner en rotation par frottement sur les garnitures. L’un d’eux, dit « segment primaire », est porté vers son point fixe, sur lequel il s’arc-boute, ce qui le contraint à s’appuyer sur le tambour sur lequel il s’enroule. Ce phénomène d’enroulement caractérise l’autoserrage, dans lequel la force vive du véhicule entre en jeu pour augmenter, proportionnellement au carré de la vitesse, la force de serrage. Ce segment est comprimé. L’autre segment, dit « segment secondaire », est rejeté vers l’intérieur du frein. Il ne bénéficie pas de l’autoserrage et, serrant moins énergiquement que le segment primaire, il s’use moins vite. C’est un segment tendu.