Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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fourrages (suite)

Cultures fourragères annuelles

Pratiquement, on ne les rencontre que dans les pays où la production agricole est suffisante pour nourrir leur population (Europe, Amérique du Nord). Elles sont, cependant, vulgarisées actuellement dans d’autres régions.

Le tableau suivant indique les principales en France, ainsi que leurs périodes et modes d’utilisation.

En région tempérée, les meilleurs rendements fourragers sont obtenus par la betterave fourragère (14 000 U. F./ha), le maïs (11 000 U. F./ha), auquel le ray-grass d’Italie dérobé est souvent associé (de 2 000 à 3 000 U. F./ha), et le chou en culture principale (12 000 U. F./ha). Les autres fourrages ont une importance secondaire et servent surtout à assurer la continuité d’une disponibilité suffisante en alimentation. Les facteurs limitants sont d’une part les exigences climatiques (surtout pour le sorgho et le moha), d’autre part les techniques de récolte. On peut constater une diminution de la betterave fourragère et du chou ; ce dernier doit être pâturé (ou récolté pour consommation immédiate) durant l’hiver, ce qui est souvent difficile (terres gorgées d’eau) et pénible (travail surtout manuel). De plus, ces deux productions craignent le gel ou les températures élevées après récolte (fermentation alcoolique de la betterave) et sont très riches en eau (environ 20 p. 100 de matière sèche). Le maїs-ensilage est la seule culture fourragère en extension actuellement, en Europe et aux États-Unis, grâce à sa mécanisation mise au point depuis longtemps, à la facilité de réussite de l’ensilage, à sa bonne conservation, même en été, et à sa plus grande teneur en matière sèche (de 30 à 35 p. 100). De plus, son exigence en température (moyenne supérieure ou égale à 10 °C) laisse la terre libre pour une production dérobée importante, qui peut être pâturée ou ensilée. Par ailleurs, le développement de la déshydratation favorise aussi le maїs, qui rentre ainsi comme base de suraliment de qualité contrôlée. Enfin, dans les régions où la maturité du grain est possible (au sud d’une ligne Brest-Luxembourg, en France), l’agriculteur choisit au dernier moment le destin du maïs (grain ou ensilage), ce qui lui permet de convertir en fourrage la quantité exacte qui lui est nécessaire ; cela évite la constitution de stocks importants. Ainsi cette plante est-elle (avec le sorgho dans les régions méridionales) le moteur d’une nouvelle révolution fourragère. Il est d’ailleurs vraisemblable que les céréales tempérées (blé, orge) suivront cet exemple. Dans ces conditions, le pâturage doit diminuer au profit d’une consommation en étable d’aliments stockés.


Sous-produits utilisés comme fourrages

Le traitement industriel de récoltes laisse de nombreux sous-produits utilisables en alimentation animale et souvent (sauf sous-produits de sucrerie) très riches en protéines ; citons en particulier les huileries (« tourteaux » d’arachide, de colza, de soja...), les industries de la viande (farines de viande) et du poisson (farines de poisson), les sucreries (pulpes et mélasses). Des cultures laissent aussi des résidus utilisables pour l’alimentation des animaux : pulpes et collets de betterave, chaumes et repousses de céréales. L’exploitation s’en fait fréquemment par pâturage (chaumes), affouragement en vert (résidus de betterave, pulpes) et de plus en plus en les introduisant dans les rations alimentaires, pour les équilibrer (tourteau). Là encore, la déshydratation permet de les utiliser plus rationnellement. C’est surtout en viande que se fait cette transformation.

L’association betterave à sucre -viande était traditionnelle en Europe et aux États-Unis ; elle réapparaît actuellement grâce aux unités de déshydratation, qui permettent de réduire le travail de distribution aux animaux.

Enfin, la forêt abrite souvent, sauf en Europe, un élevage qui pâture les clairières ou les sous-bois. Dans les régions tropicales, c’est une source importante de fourrage.


Conclusion

Les possibilités fourragères sont donc très variées, mais, globalement, l’effort d’amélioration doit s’inspirer de quelques grands principes. Le premier est que, à surface égale, le rendement en protéines végétales est beaucoup plus élevé qu’en protéines animales ; le choix est donc impératif dans les zones de malnutrition (tiers monde). Le second est que les surfaces en prairie naturelle sont beaucoup plus importantes que celles qui sont en prairie assolée ; la recherche fourragère doit donc en tenir compte. Le troisième est que l’exportation minérale par la consommation animale doit être compensée par des apports nouveaux (altération pédologique naturelle des roches sous-jacentes ou épandage d’engrais minéraux). Aussi, de manière générale, le premier investissement est-il d’organiser l’exploitation de l’herbe ; c’est aussi le plus rentable. De plus, il faut tenir compte du fait que le passage de l’herbe à la production animale (lait, viande, laine) est une chaîne complexe de transformations ; aussi, le facteur limitatif de la chaîne n’est-il pas nécessairement situé à la production de l’herbe, mais peut être dû à ses caractéristiques alimentaires et aux capacités de « transformateur » de l’animal. C’est alors la question de la formulation du « rendement » de la production fourragère qui est posée.

A. F.

➙ Alimentation rationnelle du bétail / Élevage / Graminacées / Légumineuses.

fracture

Solution de continuité brutale d’un os, qui peut relever d’un traumatisme d’une certaine violence, mais qui peut également se produire à la suite d’un effort minime agissant sur un os altéré.



Généralités

Les fractures s’observent à tout âge. Chez l’enfant, qui présente des zones de moindre résistance que sont les cartilages de croissance, il se produit souvent un décollement épiphysaire à leur niveau. Chez le vieillard, l’os est particulièrement fragile, et un traumatisme parfois insignifiant peut déterminer une fracture en apparence spontanée (fracture du col du fémur par exemple).