Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

fleuve (suite)

L’homme et les fleuves

• L’utilisation traditionnelle. Chaque civilisation a tenté d’utiliser sous de multiples formes les possibilités offertes par les fleuves : navigation et pêche à l’aide d’embarcations modestes, irrigation ou arrosage selon des méthodes plus ou moins perfectionnées, captation de leur énergie par des moulins et des ateliers divers. Le fleuve a joué dans la fixation et l’évolution des collectivités un rôle fondamental ; mais celles-ci sont dépourvues des moyens techniques leur permettant de modifier les régimes des fleuves et de se protéger de certaines menaces comme les inondations.

• L’aménagement moderne. L’exploitation rationnelle du fleuve a nécessité de nombreuses études, tant climatiques qu’hydrologiques, géologiques ou géographiques. Parmi les principaux objectifs figurent l’amélioration des conditions de navigabilité, l’habitabilité des rives, l’utilisation de l’énergie et de l’eau à des fins agricoles et industrielles. Pour y parvenir, il a fallu modifier le fleuve, parfois sensiblement : en édifiant des digues latérales afin de contenir les flots de crues ou retarder les confluences les plus dangereuses ; en recoupant les méandres qui allongent inutilement les cours (Elbe, Weser, Guadalquivir, etc.) ; en recreusant le lit, voire en le canalisant (ouvrages d’art variés comme les ascenseurs pour bateaux, les écluses, les ponts-canaux et les tunnels fluviaux) ; en créant des retenues (barrages) de tous types et de toutes formes. Un tel travail a nécessité des études préalables sur la solidité des assises et les vitesses d’érosion qui conditionnent l’éventuel comblement du lac artificiel.

Les modifications que l’on fait subir au fleuve sont de plus en plus importantes. Il en résulte parfois des contradictions et des conflits entre les diverses formes d’intervention humaine : un aménagement en vue de la navigation n’est pas forcément compatible avec les besoins des irrigateurs et des producteurs d’électricité. Les eaux prélevées pour la consommation urbaine peuvent avoir été polluées par les rejets industriels en amont (le Rhin). Il est donc nécessaire de considérer désormais l’ensemble des aménagements à l’échelle de tout un bassin fluvial.

J.-R. V.

➙ Amazone / Barrage / Congo (le) / Eau / Gange / Houang Ho / Hydrographie / Lac / Mississippi / Rhin / Rhône / Volga / Yang-tseu-kiang.

 W. Wundt, Gewässerkunde (Berlin et Göttingen, 1953). / M. Pardé, Fleuves et rivières (A. Colin, 1954 ; 5e éd., coll. « U2 », 1968) ; « les Eaux courantes. L’hydrologie fluviale » dans Géographie générale, sous la dir. de A. Journaux (Gallimard, « Encyclopédie de la Pléiade », 1966). / W. F. Hoyt et W. B. Langbein, Floods (Princeton, 1955). / G. Reméniéras, l’Hydrologie de l’ingénieur (Eyrolles, 1960 ; 3e éd., 1970). / R. Keller, Gewässer und Wasserhaushalt des Festlandes, eine Einführung in die Hydrogeographie (Leipzig, 1962). / M. Rochefort, les Fleuves (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1963 ; 2e éd., 1969). / J. Larras, Embouchures, estuaires, lagunes et deltas (Eyrolles, 1964). / A. Guilcher, Précis d’hydrologie marine et continentale (Masson, 1965). / B. Dussart, Limnologie. L’étude des eaux continentales (Gauthier-Villars, 1966).

flexographie

Procédé d’impression utilisé surtout pour des emballages et qui imprime des encres liquides avec des clichés en caoutchouc portant une image en relief.


Le premier brevet relatif à cette technique a été demandé en Angleterre en 1890. À l’origine, les encres étaient de simples solutions alcooliques de colorants d’aniline, d’où le nom de procédé à l’aniline porté jusqu’en 1952. À cette date, le terme flexography a été adopté aux États-Unis. La gamme des encres actuelles comprend des encres transparentes ou opaques, solides à la lumière, mates ou brillantes, et même or et argent. Sans odeur résiduelle, elles conviennent bien aux emballages de produits alimentaires.

Au début du procédé, les formes d’impression étaient des rouleaux garnis de caoutchouc où on enlevait par découpage les parties non imprimantes. Cette technique de découpage, soit sur le rouleau lui-même, soit sur des plaques de caoutchouc entoilé qu’on colle ensuite sur un cylindre, est encore employée pour des travaux grossiers, mais on utilise surtout des clichés en caoutchouc vulcanisé, à armature de canevas ou métallique, obtenus par moulage. On les colle sur un cylindre métallique ou sur une plaque de métal, qu’on enroule ensuite sur un cylindre.

Leur surface un peu poreuse permet l’emploi d’encres très liquides. Le système d’encrage d’une machine à imprimer flexographique est très simple. L’encre est mise dans un bac où tourne un rouleau d’encrier ; celui-ci la transmet à un autre rouleau, qui encre le cylindre d’impression. Le papier passe entre ce dernier et un rouleau presseur. La qualité d’impression dépend beaucoup du réglage du contact des rouleaux entre eux ; sur une machine bien réglée, des clichés d’épaisseur très régulière peuvent assurer des tirages de plusieurs centaines de milliers de tours. Les encres ont pour solvant de l’alcool ou un mélange alcool-eau, dont l’évaporation est activée par passage devant un panneau radiant infrarouge ou dans une enceinte chauffée et ventilée ; l’imprimé est parfaitement sec à la sortie de la machine. La rapidité du séchage permet l’impression à grande vitesse d’encres en superposition sur des supports non absorbants. Les machines à imprimer sont surtout des rotatives passant des matériaux en bobine : papier, carton, pellicule cellulosique, plastiques de toutes sortes, aluminium mince. La largeur d’impression peut atteindre 2 m ; la vitesse, 200 m d’imprimé à la minute. Souvent, elles sont montées en ligne dans une chaîne de production ; l’impression ne constitue qu’une partie de la fabrication des emballages ; les sacs en papier, par exemple, sont fabriqués de la façon suivante : à une extrémité de la ligne arrivent les bobines de papier, à l’autre sortent les sacs terminés, prêts pour l’expédition ; le papier a été imprimé, plié, collé et compté. Certaines ont à l’entrée un dispositif d’alimentation en continu où la bobine terminée est remplacée automatiquement par une neuve. On peut également rebobiner la bande imprimée et expédier la bobine à l’utilisateur ; c’est le cas sur les machines imprimant des pellicules extensibles telles que le polyéthylène mince ; le repérage des couleurs y est parfait grâce à la régularité de tension de la bande.