Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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fleur (suite)

L’anthère possède deux loges (une de chaque côté du connectif), chacune est subdivisée en deux sacs où se forment les grains de pollen. Dans l’organe mûr, on trouve de l’extérieur vers l’intérieur : un épiderme mince, une assise mécanique dont la paroi des cellules est épaissie vers l’intérieur, une couche de cellules nourricières et enfin, au centre du sac, les grains de pollen.

À maturité, l’assise mécanique se tord, fait céder la paroi en un point faible situé entre les deux loges, et les grains de pollen se trouvent libérés par l’ouverture.

Les étamines se trouvent dans les fleurs en nombre variable. Très nombreuses dans les groupes primitifs, où elles sont implantées en spirale sur un réceptacle conique (Renonculacées, Magnoliacées), elles sont en nombre spécifique chez beaucoup de végétaux : 2 verticilles de 3 chez les Monocotylédones (type 3), ou 4 ou 5 chez beaucoup de Dicotylédones.

Dans certaines espèces, ce nombre normal est réduit par avortement (Scrofulariacées, Solanacées, Orchidées...). Par contre, ailleurs existe une multiplication intense du nombre des verticilles et aussi du nombre d’étamines par verticille. C’est ce qui se produit chez Rosa, Rubus, Ricinus. Chez Hypericum, elles sont groupées en bouquet ; chez les Mauves et le Ricin, il y a même soudure des filets, qui constituent des arbuscules. On peut aussi observer la concrescence des anthères : elles forment alors une colonne autour du pistil (Composées).

Les étamines peuvent être indépendantes ou liées à d’autres pièces florales ; on connaît des concrescences de l’androcée avec des pétales et des sépales ; les Rosacées, Saxifragacées, Myrtacées... portent aussi pour cette raison le nom de Caliciflores, pétales et étamines étant liés au calice. Dans beaucoup de gamopétales, les étamines sont liées à la corolle, qui est ici dépendante du calice. Chez les Orchidées, c’est avec le gynécée que s’établit une liaison : le filet et le style constituent une colonne portant au faîte les deux loges polliniques et les stigmates (gynostème).


Le pistil, ou gynécée

Le pistil est l’organe femelle de la fleur ; il est composé d’un ou plusieurs carpelles, de nature foliaire, libres entre eux ou soudés. Un pistil de Pois, par exemple, est formé d’un seul carpelle, ou feuille carpellaire, portant les ovules sur ses bords et replié le long de sa nervure principale ; la soudure est marginale ; les ovules alignés sur les bords sont supportés par un renflement, ou placenta, et se trouvent enfermés à l’intérieur de la poche ainsi constituée.

On peut distinguer dans le pistil, à la partie basale, un renflement, l’ovaire, contenant les ovules, surmonté d’une partie plus fine, le style, lui-même terminé par le stigmate. L’intérieur de l’ovaire est tapissé d’un épiderme, il se prolonge sous forme de tissu conducteur du tube pollinique dans la colonne que constitue le style. Ce dernier atteint suivant les espèces une longueur très variable : inexistant chez le Pavot, il est très long chez la Colchique et peut atteindre une vingtaine de centimètres chez les Cierges. Le stigmate prolonge le style, le tissu conducteur s’épanouit et devient papilleux, il prend alors la forme de renflement, massue, plateau, disque, entonnoir ou même acquiert un aspect pétaloïde, comme chez l’Iris. Les papilles sécrètent un liquide visqueux et nutritif qui retiendra le pollen apporté par le vent, les Insectes ou d’autres agents. Certaines sont même plumeuses (Graminacées).

Les carpelles peuvent être uniques (Pois) ou en nombre plus ou moins élevé ; ils sont alors libres ou soudés. Les carpelles libres sont insérés en spirale dans les groupes considérés comme primitifs : Renonculacées, Magnoliacées, Crassulacées, Rosacées, et aussi chez les Alismacées (Monocotylédones). Dans d’autres cas, ils sont verticillés, chacun de ces verticilles comprenant généralement le nombre de pièces caractéristique du type de la plante (3 chez les Monocotylédones, 4 ou 5 chez diverses Dicotylédones). Souvent, les divers carpelles sont soudés entre eux et constituent alors un seul ovaire avec un ou plusieurs styles ou stigmates.

Chez les ovaires uniloculaires, les carpelles se soudent par leurs bords sans se fermer chacun sur lui-même ; les ovules peuvent alors se trouver le long de ces lignes de suture (placentation pariétale) ou bien sur le réceptacle lui-même (Polygonacées, Noyer), ou, enfin, au centre de la cavité ovarienne (placentation centrale des Primulacées). D’autres ovaires sont formés de plusieurs loges, la soudure des carpelles s’étant faite après leur fermeture. Il en résulte une placentation axile, où quelquefois des cloisons supplémentaires recoupent les loges primitives (Lin, Datura, Labiées, Borraginacées, Cucurbitacées). Dans la placentation laminale ou septale, plusieurs loges se constituent, et les ovules s’implantent sur toute la paroi interne du carpelle (Nuphar, Nymphea, Butomus). Chez le Pavot, de « fausses cloisons » issues de la nervure dorsale du carpelle portent de nombreux ovules.

Les fleurs telles qu’elles viennent d’être décrites sont complètes et, de ce fait, hermaphrodites. Mais différentes variations sont connues autour de ce type. Certaines ne possèdent pas de corolle (apétales), d’autres n’ont ni corolle ni calice (fleurs nues), certaines enfin sont unisexuées, telles les fleurs de Noisetier, qui sont mâles ou femelles. Parfois, les fleurs de chaque sexe sont portées par le même individu (Noisetier), parfois sur des arbres différents (Palmier). Quelques-unes sont réduites à une étamine et quelques écailles (Euphorbiacées).


Formation des gamètes

Malgré toutes ces variations, les fleurs assurent une fonction commune primordiale des plantes supérieures : la reproduction sexuée. C’est en leur sein que s’élaborent les gamètes et que se fait la fécondation.


Formation des grains de pollen

C’est dans l’anthère, au niveau du massif cellulaire central, que l’on trouve les cellules mères des grains de pollen ; ces cellules internes subissent un grand accroissement de volume, se multiplient, les parois se séparent et enfin elles subissent la réduction chromatique, qui ramène le nombre des chromosomes de chaque cellule de 2n, nombre normal de l’espèce, à n.