Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

filtrage optique (suite)

2o On peut supprimer une fréquence parasite d’un objet. Ce filtrage est réalisé notamment pour détramer une photographie. La trame de la photographie, répartition périodique de points, va provoquer une diffraction loin de S′. On peut donc supprimer cette trame en effectuant un filtrage passe-bas, qui consiste à placer un diaphragme centré en S′ et qui laisse passer la lumière au voisinage de S′, mais qui arrête les vibrations diffractées par la trame.

3o À l’aide de filtres plus complexes, nécessitant pour leur réalisation les techniques de l’holographie*, on peut effectuer encore bien d’autres filtrages, tels que la recherche d’un objet particulier parmi un ensemble d’objets. Cela est montré sur la photographie no 2. Citons également la possibilité de rendre lisible un texte brouillé par le procédé de déconvolution (phot. no 3). On voit donc que la possibilité, en éclairage cohérent, d’agir directement sur la transformée de Fourier de l’objet permet d’effectuer un filtrage analogue au filtrage effectué en radio-électricité et, par là même, de tirer le maximum d’informations d’enregistrements photographiques.

G. F.

Finistère. 29

Départ. de la Région Bretagne ; 6 785 km2 ; 804 088 hab. (Finistériens). Préf. Quimper. Sous-préf. Brest, Châteaulin et Morlaix.


Le Finistère est situé à l’extrémité occidentale de la Bretagne. C’est le plus riche et le plus peuplé des départements bretons : 118 habitants au kilomètre carré. Il comprend l’essentiel de la « basse Bretagne », pays celtique où le breton est parlé couramment, par opposition à la « haute Bretagne », pays gallo de Rennes. Sa position péninsulaire, avec une triple façade maritime, a donné à la mer un rôle déterminant. On y rencontre le type même du climat océanique humide, modéré et variable. Les indentations multiples déterminant anses et promontoires donnent au littoral une complexité apparente ; ce tracé tourmenté reflète en réalité les grandes lignes de la structure, perpendiculaires au rivage.

Au centre, le bassin de Châteaulin se présente non comme une plaine, mais comme un moutonnement de collines, synclinorium de schistes tendres inégalement déblayés, dans lequel l’Aulne déploie des méandres encaissés. L’anticlinal faille et arasé de la Cornouaille forme un plateau basculé vers le sud. Les couches redressées du flanc nord de cet anticlinal constituent la montagne Noire, double barre de grès et de quartzites qui atteint 330 m au Menez Hom. Le plateau de Cornouaille n’est pas uniforme : des blocs ont été surélevés (montagne de Locronan, 289 m) ; l’érosion a été plus rapide dans les micaschistes (baie d’Audierne) que dans les granités qui restent en saillie : pointe du Raz, pointe de Penmarch.

Les monts d’Arrée dominent le bassin de Châteaulin au nord. Ce sont deux crêtes de roches dures (quartzites) encadrant la faible dépression tectonique de l’Yeun Evez. Le signal de Toussaines, avec 384 m, est le point culminant de la Bretagne. À cet ensemble s’adossent les plateaux basculés du Léon, qui descendent en paliers vers la Manche. Les caps et promontoires correspondent aux zones élevées et résistantes, et les golfes aux zones basses. Le Léon s’avance vers la pointe de Saint-Mathieu, se prolongeant par les îles d’Ouessant et Molène. La presqu’île de Crozon, séparant la baie de Douarnenez et la rade de Brest, entaillées dans les schistes tendres, est constituée du résistant grès armoricain. Les pénétrations marines ont profondément repoussé et modifié les embouchures de l’Elorn et l’Aulne. La pointe du Raz se prolonge par l’île de Sein. Écueils et chaussées parsèment la mer d’Iroise.

Les Finistériens se réclament de trois pays : le Léon, le pays de Morlaix et la Cornouaille. Le Sud-Finistère n’a pas de centre unique, mais un véritable réseau urbain : Douarnenez, Concarneau. Quimperlé dépassent 10 000 habitants et concurrencent Quimper, chef-lieu du département. Tourisme, agriculture et pêche sont les activités dominantes. À la polyculture, dont la majorité des productions a pour finalité l’élevage bovin et porcin (et parfois chevalin : poulains de Châteaulin), s’ajoutent les cultures de légumes : primeurs de Pont-l’Abbé, petits pois d’Audierne, pommes de terre de Châteaulin. La pêche est l’activité prédominante. Les principaux ports de pêche bretons (exception faite de Lorient et de Saint-Malo), Concarneau en tête, sont situés sur la côte de Cornouaille. Riec-sur-Belon a des huîtres plates réputées. Le secteur industriel est étroitement lié aux activités traditionnelles (pêche, légumes). Les industries alimentaires et agricoles sont au premier rang pour l’importance de la main-d’œuvre employée.

Le nord du département se divise en deux régions, correspondant aux zones d’influence de Brest et de Morlaix. C’est dans la région de Morlaix que l’on trouve le plus important ensemble légumier breton, Roscoff-Saint-Pol-de-Léon. On y cultive choux-fleurs, artichauts, oignons, pommes de terre, carottes, etc., de façon extrêmement intensive dans de petites exploitations ; deux récoltes par an sont souvent possibles grâce à l’emploi de fumures marines (goémon, maërl) et d’engrais chimiques. Vers l’intérieur, jusqu’au pied de l’Arrée, s’étend une zone mixte associant les légumes à une polyculture traditionnelle. Le Léon oriental est la partie la plus dynamique de la « Ceinture dorée » de la Bretagne. Les exploitants se sont très tôt groupés en coopératives, créant ainsi de meilleures conditions d’équipement et de commercialisation. La densité des cantons légumiers dépasse 200 habitants au kilomètre carré. Ancien port déchu au fond d’un estuaire, Morlaix (20 532 hab.) reste un petit centre actif (tabac).

La partie occidentale du Léon est tout entière tournée vers Brest. L’élevage constitue l’essentiel de la vie agricole avec, dans le fond des baies abritées, des cultures spécialisées : fraises de Plougastel. Landerneau est le siège d’une importante coopérative agricole. Quelques secteurs touristiques : la côte des Abers, les plages de Carantec, Brignogan. Camaret, sur la presqu’île de Crozon, est le premier port langoustier d’Europe. La vie industrielle est concentrée à Brest.