fertilité (suite)
Ces deux démarches engendrent deux doctrines, quant aux commentaires sur la fertilité, parfois opposées dans des polémiques de techniciens, mais qui, en réalité, sont complémentaires. En effet, le sol qui porte les récoltes, même avec apport strictement minéral, conserve les résidus non exportés qui, généralement, fermentent et disparaissent dans l’intervalle de deux récoltes consécutives. Il y a toujours, dans les facteurs de fertilité, l’intervention de « fermentation » au sein du sol. Quand ces résidus enfouis ne fermentent pas dans cet intervalle, les rendements ne tardent pas à s’en ressentir : la fertilité est compromise.
Indépendamment de ces facteurs ayant trait aux apports nutritionnels tant minéraux qu’organiques, il y a lieu de préciser que l’initiative humaine s’exerce également par aménagement du milieu dans lequel se développent les racines, facilitant leur développement, par exemple par l’ameublissement (labours superficiels ou profonds, sous-solage, pulvérisation, sarclages), qui améliore la circulation conjointe de l’air et de l’eau dans la couche arable.
L’air, l’eau, l’ameublissement contribuent, à des titres divers, à la fois au développement des racines et au développement des fermentations de la matière organique, au point que l’on a pu rechercher une relation entre l’activité « fermentaire » d’un sol et sa fertilité et que, dans certains climats où les fermentations sont saisonnièrement paresseuses, l’ensemencement « bactérien » du sol a acquis droit de cité.
Il faut souligner que le sol, absorbant les apports minéraux, fermentant les apports ou résidus organiques, se comporte comme un atelier de fermentations, sur les processus desquelles se branchent les croissances végétales. Les sols fertiles fermentent, et digèrent davantage et mieux que les sols pauvres ; cela conduit à raisonner et organiser le travail du sol, et les apports qu’on y incorpore, comme s’il s’agissait de conduire une fermentation, avant d’obtenir une récolte.
J. K.
Quelques grands agronomes
Jean-Baptiste Boussingault,
v. Dumas (Jean-Baptiste).
Albert Demolon,
agronome et biologiste français (Lille 1881 - Paris 1954). Directeur au Centre national de recherches agronomiques de Versailles (1927-1946), il est l’auteur de travaux sur les végétaux, la pédologie, ainsi que sur l’action du soufre et des colloïdes en botanique. (Acad. des sc., 1946.)
Albert Howard,
agronome britannique (Bishop’s Castle, Shropshire, 1873 - id. 1947). Conseiller agricole des États de l’Inde centrale, il a publié un Testament agricole (1940).
Justus von Liebig,
v. Dumas (Jean-Baptiste).
E. John Russell,
agronome britannique (Frampton, Gloucestershire, 1872 - Goring, Oxfordshire, 1965). Leader incontesté de la recherche agronomique, il fut directeur du centre expérimental de Rothamsted de 1912 à 1943. Parmi ses ouvrages, consacrés à l’agronomie générale, on peut citer Soil Conditions and Plant Growth (1912).
Selman Abraham Waksman,
microbiologiste américain. V. bactériologie. Spécialiste de la microbiologie des sols, il a publié un ouvrage fondamental sur l’humus : Humus (1936).
J.-B. Boussingault, Agronomie, chimie agricole et physiologie (Bechet, 1844 ; 2 vol. ; 3e éd., Gauthier-Villars, 1891 ; 8 vol.). / J. von Liebig, Chemische Briefe (Heidelberg, 1844 ; trad. fr. Lettres sur la chimie, Masson, 1847). / E. J. Russell, Soils Conditions and Plant Growth (Londres, 1912 ; 9e éd., 1961 ; trad. fr. les Conditions du sol et la croissance des plantes, Flammarion, 1924). / A. Howard, Agricultural Testament (Oxford, 1940 ; trad. fr. Testament agricole, Vie et Action, Marcq-Lille, 1940). / A. Demolon, Principes d’agronomie, t. I : Dynamique du sol (Dunod, 1956).
