Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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faune (suite)

La faune des Hauts Plateaux andins

Elle est peu variée. Elle s’élève jusque vers 5 000 m d’altitude. Sur ces Hauts Plateaux, l’habitat le plus caractéristique est formé par une steppe à Graminacées que peuplent des Rongeurs du genre Akodon, des Cobayes sauvages. Ces animaux sont attaqués par des Renards (Dusicyon) et des Buses. Là vivent également des Camélidés sauvages que sont les Guanacos et les Vigognes. Des troupeaux de Vigognes se rencontrent jusqu’à plus de 4 000 m d’altitude. Les pentes rocheuses sont peuplées par des « Guémals » (Hippocamelus antisiensis), Cervidés que l’on observe encore vers 5 000 m d’altitude. La Viscache des montagnes (Lagidium peruanum), Rongeur grégaire dont la taille ne dépasse guère celle d’un Lapin, recherche les éboulis. Nous citerons encore la Viscache commune (Chinchilla laniger), recherchée pour sa fourrure. Les Oiseaux sont nombreux : « Tinamous », à faciès de Perdrix ; Furnariidés, qui rappellent les Traquets de l’Ancien Monde ; Pic andin (Colaptes rupicola) ; Oiseaux-Mouches, dont certains vivent jusqu’à plus de 5 000 m et se nourrissent alors d’Insectes ; le Condor (Vultur gryphus). Les Reptiles et les Amphibiens, par contre, sont rares en altitude.


Les déserts côtiers

Les déserts côtiers de l’Amérique du Sud (désert d’Atacama et désert de Lurin) hébergent une faune qui ne semble pas comporter beaucoup d’espèces particulières. Quelques Rongeurs, des Oiseaux et des Reptiles s’y maintiennent cependant, et parmi eux, de rares endémiques.


La pampa argentine

C’est une immense steppe à Graminacées, qui possède sa faune propre : le Guanaco (Lama huanacus), un petit Cervidé (Ozotoceros bezoarticus), des Tatous, des Viscaches, le Lièvre de Patagonie (Dolichotis patagonica, animal sans aucune parenté avec les Lièvres du genre Lepus) et de nombreux autres petits Rongeurs. Des Carnivores sont liés à cette faune : Renards, Mustélidés (Lyncodon patagonicus), Mouffettes. Parmi les Oiseaux, on observe des Coureurs, tels les Nandous, et de nombreux Oiseaux d’eau vivant près des mares.


La Patagonie

Caractérisée par la forêt à Nothofagus, ces Hêtres de l’hémisphère austral, elle a une faune comprenant plusieurs endémiques, notamment un Marsupial (Rhyncholestes raphanurus). Le Guanaco (Lama huanacus) est l’unique herbivore de grande taille habitant cette région. L’Oie de Magellan (Chlœphaga hybrida) est un élément très caractéristique de la faune aviaire patagone.


Le continent antarctique

Prolongeant au sud le continent sud-américain, il possède quelques espèces qui lui sont propres : le Léopard de mer (Hydrurga leptonyx), l’Otarie à fourrure des Kerguelen (Arctocephalus gazella) et, parmi les Sphéniscidés, le Manchot empereur (Aptenodytes Forsteri).


La faune de l’Australie

Ce continent, le moins étendu, abrite une faune étrange. Celle-ci s’est constituée à partir de quelques rares éléments. Les Marsupiaux ont joué là un grand rôle. C’est en effet de formes marsupiales que sont issus ces types curieux, rappelant par convergence certains types mammaliens des autres régions, mais demeurant taxinomiquement des Marsupiaux. Le continent australien est resté isolé géographiquement du reste du monde depuis le Crétacé, soit depuis près de 50 millions d’années. Les deux tiers de ce continent sont désertiques. Les autres régions sont semi-arides (Nord-Est) ou tropicales humides (Sud-Est). On estime actuellement la faune des Mammifères à 229 espèces. Celle-ci comprend 119 Marsupiaux, 67 Rongeurs, 41 Chiroptères et 2 Monotrèmes. Les Rongeurs des genres Melomys, Uromys, Leporillus, Pseudomys, Geomys sont dérivés du genre Rattus, dont la vaste distribution est bien connue. Les Notomys, bien qu’ils rappellent par l’aspect les Rats-Kangourous américains, sont exclusivement australiens. Les Hydromys se rapprochent sans doute des Mayeromys de Nouvelle-Guinée par leurs molaires modifiées. Les Chauves-Souris appartiennent à des genres à vaste distribution, mais le genre Rhinonycteris, cependant, est australien. Mentionnons aussi le Dingo, ce Chien devenu sauvage. Mais les formes intéressantes de la faune australienne sont celles qui appartiennent aux Monotrèmes et aux Marsupiaux. Les Monotrèmes, représentés en Australie par les genres Ornithorhynchus et Tachyglossus, sont des Mammifères ovipares. Ils se rattachent aux souches les plus anciennes de Mammifères. Les Marsupiaux australiens ont réalisé par convergence bien des types mammaliens, ainsi que nous l’avons dit. Il existe en effet un Loup marsupial (Thylacinus), des Chats marsupiaux (Dasyurops), des Musaraignes marsupiales (Perameles), des Lapins marsupiaux (Macrotis), des Souris marsupiales, encore appelées Souris-Opossums (Cercatertus), un Écureuil marsupial qui rappelle les Écureuils volants (Petaurus). Mais les Kangourous demeurent l’élément le plus typique du continent australien. Nous citerons le Kangourou géant (Macropus rufus), qui est l’hôte des steppes et du bush australien. Certaines espèces, telles que les Dendrolagus, vivent dans les arbres. On connaît en Australie plus de 500 espèces d’Oiseaux. Les affinités avec la faune de Nouvelle-Guinée sont nombreuses, et il est difficile de séparer les deux peuplements. Nous citerons parmi les Ratites l’Émeu (Dromiceius Novœ-Hollandiœ), les Casoars (Casuarius). L’Oiseau-Lyre (Menura) est cependant une forme très typique du continent australien. Les Reptiles australiens comptent plus de 300 espèces. Mention doit être faite des Serpents-Tigres (Notechis), propres à la faune australienne. Une centaine d’espèces de Scinques peuplent également les sables des déserts australiens.


La faune des îles

L’étude de la faune insulaire permet d’entrevoir comment se sont déroulés certains phénomènes d’évolution. La différenciation d’espèces en des types biologiques variés à partir d’une souche unique ou peu nombreuse n’a pu être comprise que par l’étude de ces peuplements. Les îles peuvent être des fragments de continent (Madagascar) ou bien résulter d’éruptions volcaniques (les Galápagos). Les îles coralligènes sont l’œuvre des Coraux : elles forment un troisième type d’îles. Dans le premier cas, la faune est essentiellement d’origine continentale et forme des peuplements généralement assez riches. Dans le second (et le troisième), elle est pauvre et comporte d’importantes lacunes, car elle s’est constituée au hasard des apports accidentels (bois flottés et autres radeaux...). À titre d’exemple, nous examinerons la faune de Madagascar et la faune des îles Galápagos.