Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

allergie (suite)

Importance sociale des maladies allergiques

Le phénomène est quasi universel, mais difficile à apprécier exactement. En France, on estime la morbidité allergique à environ 10 individus sur 100. À titre d’exemple, les dermites de sensibilisation représentent actuellement plus de 30 p. 100 des affections cutanées. Les conséquences de ces troubles sont préjudiciables à l’individu et à la société dans la mesure où elles impliquent souvent des cures thérapeutiques prolongées et onéreuses, des reclassements professionnels délicats.

Tout sujet souffrant de maladie allergique devrait être porteur d’une fiche d’identité mentionnant l’existence de son allergie ainsi que le ou les traitements en cours. Ainsi pourraient être évités les accidents les plus redoutables.

M. R.


Les grands spécialistes de l’allergie


Maurice Arthus,

biologiste français (Angers 1862 - Fribourg 1945). Il a découvert le phénomène de l’anaphylaxie locale, à laquelle son nom reste attaché (phénomène d’Arthus). Professeur de physiologie à Lausanne, il a accompli une œuvre scientifique considérable, portant sur la coagulabilité des liquides de l’organisme et les anticoagulants, sur les venins et les sérums antivenimeux.


Alexandre Besredka,

biologiste français d’origine russe (Odessa 1870 - Paris 1940). Professeur à l’Institut Pasteur de Paris, il a inventé une méthode destinée à empêcher les accidents anaphylactiques, consistant à injecter les sérums thérapeutiques en trois fois en commençant par une dose minime.


Bernard Halpern,

médecin français (Tarnov, Russie, 1904). Directeur du centre de recherches allergiques de l’hôpital Broussais, il est titulaire de la chaire de médecine expérimentale du Collège de France (1961). Ses travaux portent sur la physiopathologie et la thérapeutique des maladies allergiques. On lui doit l’introduction en thérapeutique des premiers antihistaminiques* de synthèse (phenbenzamine, mépyramine, prométhazine). Poursuivant ses recherches dans le domaine immunologique, il a expérimenté les moyens propres à empêcher le rejet des greffes et notamment le sérum antilymphocytaire. (Acad. des sc., 1964.)


Clemens von Pirquet,

médecin autrichien (Hirschstetten, près de Vienne, 1874 - Vienne 1929). Il enseigna à Baltimore, à Breslau et à Vienne. Il créa en 1906 le terme d’allergie, a mis au point la technique des réactions cutanées à la tuberculine et a montré la présence d’anticorps circulants au cours de la maladie du sérum.


Paul Portier,

physiologiste français (Bar-sur-Seine 1866 - Bourg-la-Reine 1962). Il enseigna la physiologie à l’Université de Paris et la physiologie des animaux à l’Institut océanographique. Il accompagna le prince Albert Ier de Monaco dans ses croisières océanographiques. Il est avec Richet à l’origine de la découverte de l’anaphylaxie. (Acad. des sc., 1936.)


Heinrich Quincke,

médecin allemand (Francfort-sur-l’Oder 1842 - Francfort-sur-le-Main 1922). Il a enseigné à Berne, à Kiel et à Francfort-sur-le-Main. Il a décrit en 1882 l’œdème d’origine anaphylactique qui porte son nom. On lui doit également l’introduction de l’usage de la ponction lombaire (1891).


Charles Richet,

physiologiste français (Paris 1850 - id. 1935). Professeur de physiologie à l’Université de Paris, il découvrit avec Portier le phénomène de l’anaphylaxie. On lui doit également des travaux sur la chaleur animale, l’utilisation des sérums et la métapsychique. (Prix Nobel de médecine, 1913 ; Acad. des sc., 1914.) [Voir aussi parapsychologie.]

 C. Richet, l’Anaphylaxie (Alcan, 1922). / A. Besredka, le Choc anaphylactique et le principe de désensibilisation (Masson, 1930). / F. N. Hansen, Clinical Allergy (Saint Louis, Missouri, 1953). / R. Pautrizel et G. Cabanieu, l’Allergie dans l’asthme (Expansion scient. franç., 1958). / P. Blamoutier, la Maladie de Quincke (Expansion scient. franç., 1961). / H. Sarles et A. P. Gauthier, l’Allergie digestive (Masson, 1961). / C. W. Beckner, les Allergies médicamenteuses (thèse, Genève, 1963). / H. Thiers, Manuel d’allergologie (Masson, 1964). / C. Thérond, l’Allergie, illusion ou réalité biologique ? (Casterman, 1964). / B. Halpern, l’Allergie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965 ; 2e éd., 1969). / A. Momenzadeh, les Vaccinations chez les enfants allergiques (thèse, Paris, 1966). / R. Cooke, Allergy in Theory and Practice (Philadelphie, 1967). / G. Hesse, Traitements de l’allergie respiratoire (Le François, 1967). / J. Vialatte, l’Enfant allergique (Expansion scient. franç., 1969). / J. L. Pasteur-Vallery-Radot, R. Wolfromm, J. Charpin, B. Halpern et coll., Maladies allergiques (Flammarion ; mise à jour annuelle).

alliage

Corps métallique résultant de l’union d’un métal soit avec un autre métal, soit avec un élément métalloïde.


Il est dit binaire lorsqu’il contient deux éléments, ternaire pour trois éléments, etc. Son élaboration se pratique le plus souvent à l’état liquide par la fusion d’au moins un des éléments ou par d’autres méthodes par diffusion à l’état solide.

Le nombre d’alliages est extrêmement grand et, depuis la fin du xixe s., les physico-chimistes ont étudié plusieurs milliers de systèmes binaires, ternaires ou quaternaires.

L’intérêt primordial d’un alliage réside dans le fait qu’il peut présenter des propriétés physiques, chimiques ou mécaniques bien différentes de celles des métaux constituants : point de fusion bien inférieur (eutectique) ou supérieur (composé défini), dureté plus élevée, meilleure résistance à la corrosion, absence de magnétisme, alors que les métaux constituants sont ferromagnétiques, etc. De plus, la possibilité de traitements thermiques à l’état solide permet d’améliorer les caractéristiques d’emploi pour certains alliages tels que les aciers.


Structure des alliages


Nature des phases dans les alliages en état d’équilibre

Les métaux sont constitués de cristaux, ou grains, dans lesquels les atomes sont disposés suivant un réseau cristallographique caractéristique, dont la maille élémentaire appartient en général à l’un des systèmes suivants : cubique centré (fer α, chrome), cubique à faces centrées (fer γ, cuivre, aluminium, nickel) ou hexagonal compact (zinc, magnésium).