Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

évolution biologique (suite)

Quelques biographies complémentaires


Karl Ernst von Baer,

naturaliste russe d’origine allemande (Gut-Piep, Estonie, 1792 - Dorpat 1876). Professeur à Königsberg puis à Saint-Pétersbourg, il est l’auteur d’importants travaux d’anatomie comparée, d’anthropologie et surtout d’embryologie : il a découvert l’œuf des Mammifères et la notocorde, et établi la théorie des feuillets germinatifs ainsi que la loi des états correspondants dans le développement des embryons. On peut le considérer comme le fondateur de l’embryologie moderne.


Georges Louis Leclerc, comte de Buffon.

V. l’article.


Georges Cabanis,

médecin et philosophe français (Cosnac, Limousin, 1757 - Rueil, comm. de Seraincourt, 1808). Ami de Condorcet, il devint professeur de chimie à l’École de médecine. Membre du Conseil des Cinq-Cents, ami de Sieyès, il participa au coup d’État du 18-Brumaire. Bonaparte le fit sénateur en 1799 ; mais, héritier des idées anticléricales du xviiie s., il se rallia à l’opposition baptisée « d’idéologues » par Bonaparte et dut se consacrer à ses seules activités scientifiques. Il s’intéresse notamment aux rapports du physique et du moral dans son Traité du physique et du moral de l’homme (1802) et attaque la philosophie idéaliste au nom du sensualisme hérité du xviiie s., mais qu’il corrige par une sorte d’animisme dans un ouvrage posthume, Lettre sur les causes premières (1824).


Edward Drinker Cope,

paléontologiste américain (Philadelphie 1840 - id. 1897). En dehors de ses travaux de paléontologie proprement dite, qui portent sur beaucoup de formes fossiles inconnues jusqu’à lui (Vertébrés permiens, Dinosauriens, Mammifères tertiaires), Cope s’est surtout illustré par ses théories de biologie générale : il a été le chef de l’école néo-lamarckienne de l’Amérique du Nord. Dans l’étude du développement du squelette des Mammifères, Cope s’est efforcé de montrer le rôle de la cinétogenèse dans la formation des espèces. On lui doit la loi de la non-spécialisation des espèces susceptibles d’une évolution ultérieure et la loi de l’augmentation de taille. Son œuvre est considérable ; sa philosophie est résumée dans The Primary Factors of Organic Evolution (1896).


Lucien Cuénot.

V. adaptation.


Georges Cuvier, Charles Darwin.

V. les articles.


Hugo De Vries,

naturaliste hollandais (Haarlem 1848 - Lunteren 1935). Professeur à Amsterdam, puis à Würzburg, il a élaboré la théorie du mutationnisme. V. variation.


Étienne Geoffroy Saint-Hilaire,

naturaliste français (Étampes 1772 - Paris 1844). Il devient professeur de zoologie au Muséum à l’âge de vingt et un ans. Il est l’auteur de nombreux travaux qui se rattachent tous à l’idée de composition organique. Il créa l’embryologie. (Acad. des sc., 1807.)


Franklin Henri Giddings,

sociologue américain (près de Sherman, Connecticut, 1855 - Scarsdale, près de New York, 1931). Professeur de sociologie à l’université de Columbia de New York, il a écrit Théorie de la sociologie (1894), Principes de la sociologie (1896), Democracy and Empire (1900). Dans les Principes de sociologie, Giddings expose comment les caractères psychologiques distincts ont été acquis par l’Homme au cours des sociétés préhumaines.


Ernst Haeckel,

naturaliste allemand (Potsdam 1834 - Iéna 1919). Élève de Gegenbauer, il enseigna la zoologie à l’université d’Iéna (1865-1908). En 1866, il rendit visite à Darwin, et devint l’un des partisans les plus fougueux de sa théorie. Il étudia avec prédilection les organismes inférieurs — Protozoaires, Spongiaires, Cœlentérés, etc. — et leur embryologie, comparée à celle d’organismes plus élevés ; il tira de cette comparaison la fameuse théorie de la gastræa, qui établissait un passage entre les Protozoaires et les Métazoaires. Le genre hypothétique gastræa avait une structure de gastrula et représentait l’ancêtre supposé des Métazoaires. Il fit de nombreux voyages, qui lui permirent de se familiariser avec toutes les faunes marines du Globe. Il a publié un très grand nombre de mémoires et d’ouvrages, parmi lesquels il convient de citer : Morphologie générale des organismes (1866), Histoire de la création des êtres organisés d’après les lois naturelles (1868 ; trad. franç., 1874), l’Anthropogénie ou Histoire de l’évolution humaine (1874 ; trad. franç., 1877), les Preuves du transformisme (trad. franç., 1879). Haeckel affirmait que la matière ne peut être comprise sans esprit, et l’esprit sans matière. Il fit revivre sous une forme darwinienne d’anciennes idées de Fritz Müller, du Français Augustin Serres, de K. E. von Baer ; il exprima les mêmes phénomènes par une phrase lapidaire qui eut un grand succès : « L’ontogenèse est une courte récapitulation de la phylogenèse. » Haeckel nomme cette proposition loi biogénétique fondamentale (1866). Haeckel fut un des notables évolutionnistes allemands du xixe s.


Thomas Henry Huxley,

physiologiste anglais (Ealing, Middlesex, 1825 - Londres 1895). Il prit part, de 1846 à 1850, à une expédition scientifique dans l’océan Pacifique et l’archipel Indien. À son retour, il devint successivement professeur de zoologie au Collège royal des mines et professeur de physiologie et d’anatomie comparée au Collège royal des chirurgiens de Londres. Ami de Darwin, il défendit vigoureusement la théorie de l’évolution. Il fut un pionnier dans l’enseignement pratique de la biologie. Parmi ses œuvres principales, il faut citer : Histoire des Hydrozoaires de l’océan (1858) ; Evidence as to Man’s Place in Nature (1863 ; traduit en franç. sous le titre la Place de l’Homme dans la nature, 1891), ouvrage où il s’est efforcé de démontrer les affinités de l’Homme avec les Singes anthropoïdes ; Monographie de l’Écrevisse. Après sa mort, ses Mémoires scientifiques furent réunis en quatre volumes in-4o, et ses autres publications en quatorze volumes.


Karl Friedrich von Kielmeyer,

naturaliste allemand (Bebenhausen, près de Tübingen, 1765 - Stuttgart 1844). Sa méthode était uniquement spéculative. Influencé par Herder, il se montra partisan d’un type unique à l’origine des espèces (Urtypus). Cuvier le considéra comme le « père de la philosophie naturelle ». Il a écrit notamment Sur les rapports des forces organiques entre elles dans la série des êtres organisés (1793).


Bernard Germain Étienne de La Ville, comte de Lacépède,