Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Allemagne (République fédérale d’) (suite)

Les transports et le commerce


Les moyens de transport structurent l’espace économique allemand

L’intensité des activités économiques repose sur un réseau de transport d’une grande densité.

Les chemins de fer fédéraux exploitent un réseau de 29 200 km, dont 9 600 km sont électrifiés. Les grandes lignes sont entièrement électrifiées. Certaines sont même doublées, par exemple de la frontière hollandaise jusqu’à Mannheim ; de part et d’autre du Rhin court une ligne entièrement électrifiée. Un autre axe important est celui allant de Hambourg (et Brême) à Munich, par Hanovre et Würzburg. Les liaisons transversales ne sont pas négligées : Hambourg-Ruhr ; Hanovre-Ruhr ; Francfort-Nuremberg-Passau ; Karlsruhe-Stuttgart-Munich-Salzbourg. Au réseau de la Bundesbahn, il faut ajouter 3 500 km de voies privées. La voie ferrée transporte en moyenne plus de 360 Mt de marchandises par an et constitue le premier moyen de transport, si l’on exclut les transports routiers sur petite distance.

La voie fluviale, dès le xixe s., a contribué à l’essor économique de bien des régions allemandes, et notamment de la Ruhr et de la Rhénanie. Le réseau fluvial totalise plus de 6 000 km de voies navigables, dont 1 900 km de canaux. La flotte fluviale dépasse 7 600 chalands et péniches, représentant un tonnage de plus de 4,5 Mt ; on dénombre, en plus, 595 paquebots fluviaux, qui circulent surtout sur le Rhin. Cette flotte transporte, en moyenne, plus de 240 Mt par an. Plus de 1 000 km de canaux sont accessibles à des péniches de 600 à 1 000 t. Le Neckar, le Main, l’Ems, la Moselle ont été canalisés et ont suscité la création d’importants ports fluviaux comme Stuttgart ou Francfort. Navigation fluviale et navigation maritime sont étroitement liées dans les ports maritimes. Grâce à la forte densité des voies fluviales navigables, les zones d’influence des grands ports s’étendent loin vers le sud. La navigation rhénane est axée sur Rotterdam, qui devient le premier port « allemand ». La liaison Main-Danube permettra de rattacher l’Autriche au système rhénan.

La circulation routière ne concerne pas que le tourisme. Le réseau autoroutier dépasse 5 000 km de long. Il est emprunté par plus d’un million et demi de véhicules utilitaires. Les transports routiers concernent en moyenne 140 Mt à longue distance et 1 530 Mt à courte distance. Les autoroutes rhénanes sont, pratiquement, devenues les plus grandes voies routières internationales du fait de leur fréquentation par les voisins hollandais, belges, français, suisses et luxembourgeois. Celle de Hambourg à Bâle permet au grand port hanséatique de développer ses relations avec la Suisse.

Les relations internationales sont assurées, en dehors des moyens précités, par la flotte nationale, qui totalise 8 Mt (environ 4 000 navires). Les compagnies maritimes allemandes, qui emploient 50 000 personnes, assurent environ les deux tiers des échanges extérieurs de la R. F. A. Le port de Hambourg (si l’on exclut Rotterdam) vient en tête avec 33 p. 100 du trafic maritime, suivi de Wilhelmshaven (18 p. 100) et de Brême (17 p. 100).


Le commerce extérieur

Dès la naissance de ses puissantes industries, l’Allemagne a exporté une part importante de sa production industrielle. À l’heure actuelle, elle est la seconde puissance commerciale du globe (devancée par les États-Unis) ; elle réalise 9,5 p. 100 du commerce mondial.

Les exportations représentaient, en 1974, 26 p. 100 du produit national, contre seulement 14 p. 100 en 1957. Entre ces dates, l’accroissement a été régulier, illustrant le développement de la puissance ouest-allemande ainsi que le rôle croissant des konzerns. La balance commerciale marque depuis 1952 un excédent régulier (56 milliards de DM en 1974).

Si les importations sont passées de 325 DM par habitant, en 1952, à plus de 2 800 DM en 1974, la progression a été plus forte pour les exportations, le quotient individuel passant de 339 DM à plus de 3 800 DM.

La R. F. A. est une gigantesque usine qui exporte surtout des produits finis. La métallurgie de transformation arrive largement en tête, avec 53,3 p. 100 du total des exportations. Les industries de consommation fournissent encore 10 p. 100 des exportations, dont 3,7 milliards de deutsche Mark (4,4 p. 100 du total) pour le textile et la confection. La valeur technologique des produits ne cesse de croître. Sur une production de 3,6 millions de voitures en 1969, plus de 50 p. 100 ont été exportés. L’industrie chimique participe pour 15 p. 100 aux exportations totales. Le rôle des houillères, de la sidérurgie et des fonderies diminue ; ces activités ne comptent que pour moins de 10 p. 100 dans les ventes à l’étranger. L’exportation est le fait surtout des grandes entreprises. Voici les pourcentages d’exportation de quelques konzerns : Daimler-Benz (Mercedes) : 40 p. 100 ; Siemens : 30 p. 100 ; Krupp : 27 p. 100 ; BASF : 46 p. 100 ; Hoechst : 50 p. 100 ; DEMAG : 48 p. 100 ; Volkswagen : 63 p. 100 (production 1969 : 2,1 millions de voitures).

Par Land, c’est la Rhénanie-du-Nord - Westphalie qui arrive en tête, totalisant 34 p. 100 des exportations, devançant le Bade-Wurtemberg (17 p. 100), la Basse-Saxe et la Bavière (chacune 11 p. 100).

F. R.


Les institutions


Les institutions politiques

L’Allemagne fédérale dispose des institutions politiques provisoires qui ont été mises sur pied par la Loi fondamentale (Grundgesetz) de mai 1949, agréée par les autorités d’occupation américaine, britannique et française. Cette loi fondamentale cédera la place à une constitution adoptée par le peuple allemand, lorsque celui-ci sera libre de ses décisions, c’est-à-dire (dans l’esprit de ses auteurs) lorsque l’unification allemande sera rétablie.

Chaque Land a ses institutions, sa législation, son gouvernement et son administration, auxquels se superposent les institutions, la législation, le gouvernement et l’administration de la République fédérale (Bundesrepublik). Par révision de la Loi fondamentale, il est possible de modifier le nombre des Länder et leurs frontières.