Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

états généraux (suite)

 SOURCES. A. Bernier, Journal des états généraux de France tenus à Tours en 1494 (Impr. royale, coll. « Documents inédits », 1835). / A. Brette, Recueil des documents relatifs à la convocation des États généraux de 1789 (Impr. nationale, coll. « Documents inédits », 1895-1915 ; 4 vol.). / G. Lefebvre et A. Terroine, Recueil de documents relatifs aux séances des États généraux de 1789 (C. N. R. S., 1953-1963 ; 2 vol.). / P. Goubert et M. Denis, 1789. Les Français ont la parole (Julliard, coll. « Archives », 1964 ; 2e éd., Gallimard, 1973).
C. J. de Mayer, Des états généraux et autres assemblées nationales (Buisson, 1788-89 ; 18 vol.). / G. Picot, Histoire des états généraux de 1355 à 1614 (Hachette, 1872, 4 vol. ; 2e éd., 1888, 5 vol.) ; Documents relatifs aux états généraux et assemblées réunis sous Philippe le Bel (Impr. nationale et Leroux, 1901). / H. Hervieu, Recherches sur les premiers états généraux et les assemblées représentatives pendant la première moitié du xive siècle (Thorin, 1879). / A. Thomas, les États provinciaux de la France centrale sous Charles VII (Champion, 1879-80 ; 2 vol.). / J. Michaux, les États généraux et le 14 juillet 1789 (Éd. sociales, 1960).

États-Unis

En angl. United States of America, État de l’Amérique du Nord.
Aux quarante-huit États contigus (Conterminous United States) se sont joints en 1959 l’Alaska et Hawaii. Les cinquante États couvrent une superficie qui les place au quatrième rang dans le monde (après l’U. R. S. S., la Chine et le Canada, avant le Brésil et l’Australie). Pour la population, ils viennent au même rang (après la Chine, l’Union indienne et l’U. R. S. S.). La population américaine comprend aussi 1,7 million de personnes à l’étranger (dont les forces armées). Porto Rico a un statut particulier dans le cadre des États-Unis, qui administrent en outre des possessions (comme Guam [68 000 hab.], Midway, etc.), des concessions (zone du canal de Panamá [43 000 hab.]) et des tutelles (archipels ex-japonais du Pacifique).
Sauf mention contraire, on ne considérera ici que les quarante-huit États.


Portrait physique

Deux traits physiques ont une importance particulière dans la géographie humaine et l’économie des États-Unis. L’un est l’échelle continentale des distances. La diagonale Boston-Los Angeles mesure 4 000 km, comme la diagonale européenne Lisbonne-Arkhangelsk ; Seattle-Miami équivaut à Brest-Bahreïn, avec les mêmes correspondances en latitude. Dans le seul Colorado, les Rocheuses ont la longueur et la largeur des Pyrénées. Un autre trait important est l’extension en latitude : les États-Unis sont compris entre le 49e parallèle (Le Havre, Luxembourg) et le 25e (Tamanrasset, Karāchi). Ces caractères ne doivent pas être perdus de vue dans la description physique des États-Unis.


Les grandes régions morpho-structurales

Le territoire américain se divise en deux parties inégales. Le tiers occidental a une altitude moyenne élevée et porte les plus hauts sommets ; sa structure est fortement disloquée, et les mouvements tectoniques n’y sont pas achevés. À l’exception des Appalaches, le centre et l’est du pays ont une structure calme ou peu tourmentée et se composent de plaines et de collines ; si les Appalaches ont quelques sommets de 2 000 m, leur altitude moyenne n’excède pas celle des Grandes Plaines au pied des Rocheuses.


L’Ouest

Il comprend trois chaînes orientées N.-S., les deux cordillères pacifiques (Chaînes côtières [Coast Ranges], d’altitude modeste, et hauts massifs de la sierra Nevada et des monts des Cascades) et les Rocheuses*. Les plus hauts sommets sont le pic Blanca (4 386 m) dans les Rocheuses, le mont Whitney (point culminant des États-Unis avec 4 418 m) dans la sierra Nevada, les monts Rainier (4 391 m) et Shasta (4 317 m) dans les Cascades. Entre les cordillères pacifiques et les Rocheuses s’étendent des plateaux intramontains d’une altitude moyenne supérieure à 1 000 m ; ils comprennent des surfaces tabulaires et des bassins, et sont entrecoupés de chaînons ou de hautes montagnes (Wasatch, Uinta). Entre les cordillères pacifiques s’étire une dépression discontinue, bien développée dans la Vallée Centrale de Californie.

Quelques traits confèrent à cette région son caractère pittoresque. C’est d’abord l’importance des dénivellations brutales : les Wasatch tombent par un à-pic de plus de 2 000 m sur le Grand Lac Salé, le mont Télescope domine de 3 450 m la Vallée de la Mort (située à – 85 m). Ce sont aussi des vallées en gorge, dont la plus célèbre est le Grand Canyon du Colorado (de 5 à 15 km de largeur, profond de 1 000 à 1 800 m). Il y a encore les cirques glaciaires des plus hautes montagnes. Au climat aride du sud des plateaux, on doit des dunes, des déserts salés ainsi que les couleurs violentes des roches nues.

Ces reliefs ont été mis en place lors de plusieurs phases orogéniques (fin du Jurassique, fin du Crétacé, début de l’Eocène, Pliocène). Les styles tectoniques sont très variés : plis, chevauchements, soulèvements en bloc, failles, éruptions volcaniques. On a ainsi des batholithes granitiques soulevés (Idaho, bloc dissymétrique de la sierra Nevada avec abrupt vers l’est, Cascades sous leur couverture volcanique récente), des reliefs de plissement soit sédimentaires (Chaînes côtières formées d’éléments en échelons obliques à la côte), soit sédimentaires à noyau cristallin (Front Range au Colorado), des bassins d’effondrement remblayés (Wyoming, Vallée Centrale), des zones cristallines et sédimentaires à couverture volcanique disloquées en horsts (chaînons du Grand Bassin), de vastes nappes volcaniques (régions de la Snake, du Columbia, des Cascades), des fronts de couches chevauchantes (Rocheuses du Montana), des plates-formes sédimentaires peu dérangées donnant des surfaces structurales et des cuestas (plateaux du Colorado), des volcans (Rainier, Shasta, San Juan). Un accident remarquable est la faille de décrochement encore active de San Andreas (San Francisco détruit en 1906, Bakersfield en 1952).

Le littoral pacifique est généralement très élevé, sauf en bordure des petites plaines côtières.