Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

Espagne (suite)

Alphonse XIII* (1886-1931)

À la mort de son mari, la reine Marie-Christine de Habsbourg-Lorraine, qui a déjà deux filles, attend un troisième enfant.

• 1886 : le 17 mai naît le fils posthume d’Alphonse XII, le futur Alphonse XIII (1886-1931).

Par le pacte du Pardo (nov. 1885), les partis politiques, dirigés par Cánovas del Castillo et Sagasta, décident d’établir un roulement au gouvernement. C’est ainsi que Cánovas cède ses fonctions à Sagasta en 1885, les reprend entre 1890 et 1892 pour les lui abandonner de nouveau de 1892 à 1895.

• 1895 : ministère de Cánovas del Castillo. Le « cri de Baire » ranime la guerre avec Cuba, et l’Espagne envoie Arsenio Martínez Campos comme capitaine général de l’île. Ses efforts de pacification restent vains.

• 1896 : Martínez Campos est remplacé par le général Valeriano Weyler (1838-1930), qui essaie de mettre un terme à la guerre d’indépendance cubaine, au cours de laquelle les rebelles jouissent de l’appui des États-Unis.

• 1897 : assassinat de Cánovas del Castillo et gouvernement de Sagasta. L’Espagne essaie d’adopter une politique de réconciliation envers les insurgés cubains et envoie le général Ramón Blanco y Erenas (1833-1906) à la place de Weyler.

• 1898 : prenant pour prétexte l’explosion du croiseur Maine mouillé dans la baie de La Havane, les États-Unis déclarent la guerre à l’Espagne, qu’ils rendent responsable de cet accident. Ils appuient également l’insurrection des Philippines. Les escadres espagnoles sont battues, et le 10 décembre est signé le traité de Paris, qui marque la fin de l’Empire colonial espagnol. L’Espagne renonce à Cuba, cède Porto Rico et Guam aux États-Unis et leur abandonne les Philippines pour 20 millions de dollars.

• 1899 : l’Espagne vend à l’Allemagne ses possessions en Océanie (îles Palaos, Mariannes sauf Guam, et les Carolines).

• 1902 : Alphonse XIII est déclaré majeur à l’âge de seize ans. Divers problèmes se posent à lui : le mouvement régionaliste, qui prend de l’ampleur en Catalogne et s’étend progressivement à d’autres régions ; la mauvaise situation financière ainsi que les conflits sociaux et économiques.

• 1903 : cabinet d’Antonio Maura (1853-1925), chef du parti conservateur.

• 1904 : démission de Maura.

• 1906 : Alphonse XIII épouse la princesse Victoria Eugenia de Battenberg et Saxe-Cobourg (1887-1969), petite-fille de la reine d’Angleterre Victoria. Attentat contre le roi juste après le mariage. Conférence internationale d’Algésiras sur le Maroc qui garantit à l’Espagne et à la France une zone d’influence au nord de l’Afrique.

• 1907 : gouvernement Maura, qui essaie de décentraliser l’administration des affaires publiques. Guerre d’Afrique.

• 1909 : grève générale à Barcelone (« Semaine tragique »). L’anarchiste Francisco Ferrer Guardia (1859-1909), accusé d’être le responsable du soulèvement, est fusillé. Démission de Maura.

• 1912 : recrudescence de la guerre d’Afrique.

• 1914 : neutralité de l’Espagne dans le conflit mondial.

• 1916 : conflits sociaux.

• 1921 : les Espagnols sont battus par les Rifains à Anoual. Assassinat du président du Conseil des ministres Eduardo Dato (1856-1921).

• 1923 : le capitaine général de Catalogne, le général Miguel Primo de Rivera* (1870-1930), forme un directoire militaire qui assume tous les pouvoirs en Espagne.

• 1925 : débarquement franco-espagnol à Al-Hoceima (Maroc) ; Abd el-Krim* est fait prisonnier. Le directoire militaire est remplacé par un gouvernement civil. Exécution d’importants travaux publics.

• 1927 : pacification de tout le Rif et occupation totale du protectorat du Maroc.

• 1930 : le général Primo de Rivera présente sa démission au roi et part pour Paris, où il meurt. Gouvernement présidé par le général Dámaso Berenguer (1873-1953). Rébellion de la garnison de Jaca (prov. de Huesca), commandée par les capitaines Fermin Galán (1899-1930) et Ángel García Hernández (1900-1930), en faveur de la république. Les rebelles sont soumis par les forces gouvernementales, et leurs chefs condamnés à mort, puis fusillés.

• 1931 : démission de Berenguer. Nouveau gouvernement sous la présidence de l’amiral Juan Bautista Aznar (1860-1933). Élections municipales. Victoire des républicains dans la plupart des chefs-lieux. Alphonse XIII considère que cette consultation électorale est en fait un plébiscite et, ne voulant pas verser de sang pour défendre ses droits, il abandonne le territoire espagnol quelques heures après que Lluís Companys (1883-1940) a proclamé la république à Barcelone. Cette proclamation est suivie de celle de la République catalane par Francesc Macià (1859-1933) ; un Comité révolutionnaire est installé à Madrid dans l’après-midi du 14 avril.


La seconde république

• 1931 : Niceto Alcalá Zamora (1877-1949) est nommé président de la République à titre provisoire par le Comité révolutionnaire. Sous la pression du gouvernement, Francesc Macià remplace le nom de République catalane par celui de Generalitat de Catalunya.

• 1932 : première tentative républicaine de réforme agraire. Soulèvement infructueux du général José Sanjurjo (1872-1936) contre la république.

• 1933 : regroupement des partis de droite en C.E.D.A. (Confederación Española de Derechas Autónomas), confédération présidée par José María Gil Robles. Gouvernement de Diego Martínez Barrio (1883-1962), qui dissout les Cortes et organise de nouvelles élections, lesquelles donnent la majorité à la droite. Mouvement révolutionnaire à Barcelone, dans la Rioja et en Andalousie.

José Antonio Primo de Rivera (1903-1936) fonde la Phalange espagnole.

• 1934 : grève générale. Companys, président de la Generalitat, proclame l’autonomie de l’État catalan à l’intérieur de la République fédérale espagnole (6 oct). La rébellion est étouffée à Barcelone, et la Generalitat se soumet au gouvernement central. Insurrection étouffée par l’armée aux Asturies.

Fusion de la Phalange espagnole et des Juntes d’offensive nationale syndicaliste (J.O.N.S.), fondées par Ramiro Ledesma Ramos (1905-1936) et Onésimo Redondo (1905-1936).

• 1935 : les partis de gauche forment un front populaire pour lutter contre le gouvernement de droite qui est au pouvoir.

Manuel Portela Valladares (1868-1952) est nommé président du gouvernement.