Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

endoscopie (suite)

• La rectoscopie est un examen courant. Précédée d’une anuscopie explorant le canal anal et la zone des hémorroïdes, elle permet, par l’introduction, à travers l’anus, d’un tube rigide éclairant, de voir l’ampoule rectale et une plus ou moins grande partie du côlon sigmoïde. On progresse en général sans difficulté sur 15 cm. Dans les cas favorables, le tube peut atteindre 25 ou 30 cm. Cet examen, après lavement préparateur, recherche le cancer et les tumeurs bénignes ainsi que certaines colites d’aspect particulier (amibiase, recto-colite hémorragique, etc.). L’introduction d’une pince permet d’effectuer des prélèvements biopsiques. L’exploration d’une plus grande partie du côlon est actuellement possible par les colonoscopes, appareils souples à fibres de verre qui épousent les sinuosités du côlon.

• L’appareil urinaire est couramment exploré par cystoscopie et urétroscopie, grâce à des appareils adaptés à une vision en milieu aqueux et qui disposent d’un système laveur. Certains, dits « cystoscopes opérateurs », permettent la résection ou la coagulation de certaines tumeurs. La cystoscopie en période d’hématurie, c’est-à-dire d’écoulement sanglant dans l’urine, permet de voir si ce sang a une origine vésicale ou s’il a une origine haute (rénale) — et, dans ce cas, uni- ou bilatérale —, en se fondant sur l’aspect des urines projetées dans la vessie par les orifices urétéraux.

• En gynécologie, la colposcopie explore la cavité vaginale et le col utérin. Elle peut être complétée de frottis pour tester l’imprégnation hormonale ou pour rechercher un cancer utérin.


Endoscopies explorant des cavités naturelles qui ne sont pas ouvertes sur l’extérieur à l’état normal

Le médecin doit dans ce cas créer une voie d’abord. Le plus souvent, celle-ci est faite à l’aide d’une gaine métallique creuse, dans laquelle on fait coulisser l’endoscope proprement dit.

• En pneumologie, la plèvre peut faire l’objet d’une pleuroscopie pour rechercher un cancer, primitif ou secondaire, une tuberculose. Cette technique était surtout utilisée naguère pour faire les sections de brides pleurales lors des traitements des cavernes tuberculeuses du poumon par des pneumothorax artificiels.

• La cavité abdominale peut être explorée, après création d’un pneumo-péritoine. C’est la laparoscopie. Le tube, rigide, est introduit à travers la paroi abdominale distendue. On explore ainsi le foie, la vésicule biliaire, la rate, la face antérieure de l’estomac, les anses grêles et le péritoine. Utilisée en gynécologie pour observer l’utérus et les ovaires, on l’appelle plus volontiers cœlioscopie.

Elle est parfois réalisée non pas à travers la paroi abdominale mais par le cul-de-sac postérieur du vagin, c’est la culdoscopie. Elle permet notamment d’identifier les lésions ovariennes et salpingiennes ; elle peut détecter une grossesse extra-utérine.

• En rhumatologie, on réalise parfois des arthroscopies, mais qui ne peuvent être faites que sur de grosses articulations.

• La réalisation de sondes souples a permis, après introduction au niveau d’un membre, d’examiner l’intérieur des cavités cardiaques et d’y observer le fonctionnement et les anomalies des valves, des végétations, des communications anormales. C’est un procédé encore expérimental, qui a permis des prises de vues cinématographiques in vivo.

• Enfin, en neurologie ont parfois été réalisées des ventriculoscopies, permettant d’observer les ventricules cérébraux. Ce sont des méthodes d’exception. Si les endoscopies sont de plus en plus utilisées, elles doivent cependant respecter les contre-indications de chaque cas, car elles ne doivent jamais devenir un examen dangereux.

J.-C. L. P.

 H. J. Reuter, Atlas der urologischen Endoskopie (Stuttgart, 1963 ; trad. fr. Atlas d’endoscopie urologique, diagnostic, cystoscopie opératoire, électro-résection, Gauthier-Villars, 1965). / J. Ioannou, Atlas d’endoscopie bronchologique (Masson, 1967).

enduction

Opération destinée à doubler un tissu, un papier ou un autre support d’une couche de matière plastique en vue de l’imperméabiliser ou de lui conférer l’aspect du cuir, d’un velours.


Les tissus et les papiers imperméabilisés sont employés pour confectionner des vêtements de protection, des bâches ou des tentes, des papiers d’emballage ou des papiers peints. Les cuirs artificiels, les velours trouvent des usages nombreux dans l’habillement, la maroquinerie, l’ameublement, la garniture. Diverses techniques sont mises en œuvre selon la matière à déposer, le support à revêtir et la destination des produits manufacturés.


Enduction au métier

Ce procédé fut initialement utilisé pour le gommage des tissus par des solutions de caoutchouc ou pour leur imperméabilisation par des solutions de nitrocellulose (toiles cirées, moleskines). Depuis 1940, la technique est surtout utilisée pour les plastisols vinyliques sur tissus, tricots, fibres non tissées, jute, feutre, etc.

Il y a plusieurs types de métiers à racle.

• Dans le spreader, une racle située au-dessus d’un rouleau caoutchouté limite l’épaisseur de la couche de plastisol appliquée sur le tissu, qui se déroule entre racle et cylindre.

• Dans la racle en l’air, le tissu défile, sous tension réglable, sur deux rouleaux ; la racle est positionnée au-dessus du tissu entre les rouleaux.

• Dans l’enduiseuse à tablier, un tapis de caoutchouc sans fin court sur deux cylindres et sert de support au tissu, la racle appuyant sur le tapis.

Dans chaque cas, le tissu porteur de la couche de pâte chemine ensuite au travers d’un tunnel chauffé à l’air chaud ou par rampes de lampes infrarouges. La cuisson provoque la gélification et la solidification de la pâte sur le tissu. À la sortie, le produit est refroidi et enroulé. Pendant qu’il est encore chaud, il peut subir un grainage par passage sous pression contre un cylindre gravé (imitation du grain du cuir).

D’autres types de métiers sont maintenant utilisés.

• Dans l’imprimeuse, la couche d’enduction est apportée au tissu par un cylindre de report alimenté par un rouleau plongeant dans un bac contenant le plastisol.

• Dans le métier à rouleaux, deux rouleaux calibrent l’épaisseur de la couche de plastisol, et l’un d’eux l’apporte au tissu, qui passe sur un troisième rouleau. Une variante consiste à utiliser un quatrième rouleau, qui plonge dans un bac de réserve pour fournir le plastisol au cylindre enduiseur.