Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

encre (suite)

À côté des encres ordinaires figure un nombre important d’encres pour des applications particulières : hecto-graphiques, pour bleus industriels, à marquer le verre, les métaux, le linge, la viande, indélébiles, pour timbres et tampons, pour stencils, pour rubans de machines à écrire, à polycopier, métallisées (dorées, bronzées, argentées), encres sympathiques, etc. Les qualités exigées des encres à écrire sont très variables. On exige qu’elles soient limpides, qu’elles adhèrent à la plume, qu’elles donnent des traits bien colorés, qu’elles résistent à l’eau et à la lumière et qu’elles sèchent rapidement. De plus, elles doivent être neutres et ne pas attaquer les plumes métalliques.


Encres d’imprimerie

Elles se composent d’un mélange :
— de matières colorantes qui donnent à l’encre sa couleur (pigments ou laques obtenues en partant de colorants d’aniline) ;
— d’un vernis constituant le véhicule de l’encre, à base d’huiles ou de résines synthétiques combinées à des huiles, additionné de siccatif ;
— de produits divers destinés à assurer la stabilité du mélange matière colorante-vernis ;
— de charges ou de produits d’allongement dont l’objet est de modifier la viscosité de l’encre afin de l’adapter au papier et à la presse d’imprimerie employés.

Ces encres d’imprimerie peuvent être classées d’après la composition de leur véhicule ou d’après le type de presse qu’elles doivent alimenter.

• Les encres pour impression en relief par typographie ou par flexographie, les encres pour journaux, pour labeur ordinaire, pour vignettes sont essentiellement constituées par du noir de carbone broyé dans un véhicule. L’encre pour journaux se compose d’une dispersion de noir de carbone dans une huile minérale pour des questions économiques.

• Les encres pour impression à plat (lithographie, offset) sont obtenues par dispersion d’un pigment dans de l’huile de lin ou un vernis, avec incorporation de corps gras destinés à modifier les caractères de mouillabilité de l’encre vis-à-vis des éléments imprimants : pierre dans le cas de la lithographie, feuille de métal dans celui de l’offset.

• Les encres pour impression en creux (taille-douce et héliogravure) contiennent un pigment et une gomme dissoute dans un solvant. Le solvant est en général un hydrocarbure, de préférence aliphatique, provenant de la distillation des pétroles.

À ces trois groupes essentiels, il faut adjoindre :
— les encres Heat-set, qui sèchent par apport de chaleur, le séchage de l’encre dans ce mode d’impression étant provoqué par le passage d’une flamme qui accélère l’évaporation du solvant lourd constituant un des éléments du véhicule ;
— les encres Moisture-set, qui sèchent par apport d’humidité (vapeur d’eau), cette dernière favorisant la précipitation de la résine du vernis ;
— les encres qui sèchent par abaissement de la température (ces encres, normalement solides, sont liquéfiées par chauffage dans l’encrier de la presse et se solidifient au contact de la feuille de papier, dont la température est beaucoup plus basse) ;
— les encres luminescentes et phosphorescentes ;
— les encres métalliques et conductrices ;
— les encres pour sérigraphie, etc.

Le contrôle des encres d’imprimerie porte essentiellement sur leur finesse de broyage, leur pouvoir colorant, leur opacité, leur viscosité, leur vitesse de séchage, leur résistance aux rayures et au blocage (collage des feuilles imprimées entre elles), enfin leur tenue à la lumière et aux produits chimiques.

G. G.

➙ Flexographie / Héliogravure / Impression / Imprimerie / Lithographie / Matière colorante / Offset / Peinture / Pigment / Reprographie / Sérigraphie / Siccatif / Typographie / Vernis / Xérographie.

 F. Margival, Encres nouvelles. Préparation des encres noires et de couleurs (Desforges, Girardot et Cie, 1929) ; Encres spéciales (Desforges, Girardot et Cie, 1929). / A. Voet, Ink and Paper in the Printing Process (New York, 1952). / G. Nédey, B. Carnaut, M. Fontaine, L. Portemann et A. Verdier, Peinture, vernis, encre d’imprimerie (Presses documentaires, 1955). / E. A. Apps, Printing Ink Technology (Londres, 1958) ; The Manufacture and Testing of Printing Inks, Rollers and Blankets (Londres, 1966). / L. Larsen, Industrial Printing Inks (New York, 1962). / H. J. Wolfe, Printing and Litho Inks (New York, 1968).

encyclopédie

Ouvrage qui expose les principes et les résultats de toutes les sciences humaines.


Conçue soit en suivant un plan méthodique qui traite successivement des différentes branches du savoir humain, soit en suivant l’ordre alphabétique, l’encyclopédie diffère essentiellement du dictionnaire* par la sélection des sujets et la façon de les exposer.

Alors que celui-ci a pour fin de répondre à toutes les questions et, de ce fait, ne laisse rien de côté, l’encyclopédie groupe les connaissances en un nombre restreint de monographies qui tentent d’indiquer des tendances générales, de donner des idées d’ensemble, plutôt qu’une documentation qui épuise toutes les matières. En ce sens, elle vise à la synthèse et présente un savoir raisonné qui la rapproche du traité didactique.

Si le mot encyclopédie apparaît pour la première fois chez Rabelais, il ne garde encore que son sens grec, enkuklios paideia, c’est-à-dire éducation qui embrasse le cercle entier des connaissances. C’est là une tentation permanente de l’esprit médiéval, à la suite de Martianus Capella (ve s.) et surtout d’Isidore de Séville (v. 560-636), auteur d’Étymologies (viie s.). Mais l’encyclopédie, au sens moderne du terme, c’est-à-dire en tant qu’œuvre qui traite des diverses disciplines du savoir, n’apparaît qu’à la fin du xviie s. Le Dictionnaire historique et critique de Bayle* laisse prévoir la création de vastes ouvrages qui verront leur plus grande diffusion au xviiie s., tels le Dictionnaire de Trévoux (1704-1771), entrepris par les Jésuites, ou la Cyclopaedia (1728) anglaise de Chambers. Mais c’est surtout l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de Diderot* et de d’Alembert* qui constitue la première encyclopédie véritable.