Empire colonial portugais (suite)
La situation n’est guère plus brillante sur la Contracosta. Les Portugais résistent difficilement devant la double offensive des musulmans et des Bantous. En 1698, la chute de Mombasa les contraint à se replier sur les établissements méridionaux et la vallée du Zambèze. Dans la première moitié du xviie s., ils ont réussi à établir un véritable protectorat sur le Monomotapa et ses mines d’or. Mais, dès la seconde moitié du siècle, la domination portugaise est de nouveau réduite à la frange littorale.
Quand s’ébauche le partage de l’Afrique à la fin du xixe s., l’empire portugais est bien réduit, encore que des explorateurs, tel Alexandre Alberto da Rocha Serpa Pinto (1846-1900), aient, en traversant le continent, créé des droits historiques pour leur patrie. En 1885, la conférence de Berlin reconnaît les droits du Portugal, qui projette même la création d’un vaste empire de l’Angola au Mozambique. L’ultimatum anglais du 11 janvier 1890 met fin à ce rêve, et le Portugal doit renoncer aux territoires convoités aussi par Cecil Rhodes*. Au vaste empire d’Afrique australe succèdent les deux colonies d’Angola et de Mozambique. Dans les deux, des campagnes difficiles seront nécessaires pour transformer ces droits historiques en domination effective. Seule leur supériorité en armement permet aux Portugais de s’imposer progressivement.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’Empire portugais est, par sa surface, le troisième empire colonial. La Constitution de 1933 a fait de la Guinée, des îles du Cap-Vert (Cabo Verde), de São Tomé, du Prince (do Príncipe), du Mozambique, de l’Angola et Cabinda des provinces d’outre-mer, parties intégrantes de l’État portugais. Mais des mouvements nationalistes se développent et en viennent à organiser des insurrections en Angola (1961) comme en Guinée (1962) et au Mozambique (1964). L’effort militaire du Portugal pour conserver ses territoires est bientôt écrasant, représentant jusqu’à 40 p. 100 du budget national. Cette charge de plus en plus insupportable et la vanité des opérations de l’armée jouent un rôle essentiel dans les événements d’avril 1974, qui voient l’établissement d’un régime démocratique dans la métropole. Presque aussitôt, commence l’agonie du dernier empire colonial traditionnel. Les négociations entre le nouveau pouvoir et les divers mouvements de libération aboutissent rapidement à l’indépendance de toutes les « provinces d’outre-mer », à l’exception de Macao.
J. M.
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J. Cortesão, Os descobrimentos portugueses (Lisbonne, 1960 ; 2 vol.). / F. Mauro, le Portugal et l’Atlantique au xviie siècle (1570-1670). Étude économique (S.E.V.P.E.N., 1960) ; Études économiques sur l’expansion portugaise, 1500-1900 (Centro Cultural Português, Paris, 1970). / C. R. Boxer, The Golden Age of Brasil, 1695-1750 (Berkeley, 1962) ; Race Relations in Portuguese Colonial Empire, 1415-1825 (Londres, 1963) ; Portuguese Sea-Borne Empire (Londres, 1969). / V. Magalhães Godinho, l’Économie de l’Empire portugais aux xve et xvie siècles (S.E.V.P.E.N., 1969).