Emploi thérapeutique de l’électricité, à l’exclusion de la radiothérapie (röntgenthérapie), des applications de particules accélérées (cyclotron) et de la radiothérapie à haute énergie (bêtatron).
Bien qu’il s’agisse de radiations, l’actinothérapie (rayons ultraviolets) et la photothérapie (rayons infrarouges) y sont incluses dans la pratique courante.
L’électrothérapie englobe diverses méthodes de stimulation et de sédation du système nerveux et des muscles d’une part, d’action locale sur les tissus d’autre part. Les actes d’électrothérapie ne peuvent être pratiqués que par les médecins et radiologues, ou sous leur surveillance.
Arsène d’Arsonval
Physicien et médecin français (La Borie, par La Porcherie [Haute-Vienne], 1851 - id. 1940). Professeur au Collège de France (1894), membre de l’Académie des sciences (1894), il découvrit les applications thérapeutiques des courants de haute fréquence, qui sont à la base de traitements appliqués sous le nom de d’arsonvalisation.
Effets excito-moteurs
Ils sont employés sur les nerfs et les muscles paralysés et sont obtenus par des courants continus ou de basse fréquence. S’il s’agit de courant continu, c’est la galvanisation longitudinale ou transversale. Les courants de basse fréquence peuvent être des courants interrompus — c’est la faradisation rythmée ou tétanisante —, des courants ondulés ou des ondes alternatives à longue période, qui font contracter les muscles paralysés. L’application simultanée de courants galvaniques et faradiques a été préconisée par Watteville (galvanofaradisation).
Un courant alternatif de forte intensité qui traverse le crâne produit un électrochoc*, dont on connaît les indications.
Effets sédatifs
Les effets sédatifs de certains courants électriques sont utilisés depuis longtemps. Le courant continu diminue l’excitabilité nerveuse au pôle positif (électrotonus). Il agit sur les arthralgies, les névralgies et en particulier les névralgies faciales. On accroît son efficacité en pratiquant l’ionisation électrolytique (pénétration de particules chimiques dans l’organisme à l’aide d’un courant continu). Parmi les effets sédatifs de l’électricité, citons encore les applications de haute fréquence (électrodes condensatrices, effluvation, étincelage), l’utilisation de l’électricité statique. Il faut rapprocher de ces méthodes l’ultrasonothérapie (emploi thérapeutique des ultrasons), très indiquée dans de nombreux états douloureux. (Ce sont des ondes mécaniques, mais elles sont produites par des courants alternatifs, d’où leur classification en électrothérapie.)
Effets thermiques
L’action bénéfique de la chaleur peut être obtenue par l’électricité médicale. Il s’agit avant tout de la production d’une chaleur intratissulaire à partir de générateurs de diathermie à ondes amorties (action antialgique générale et utilisations gynécologiques). Les ondes courtes sont particulièrement actives dans les arthroses, les périviscérites, les troubles circulatoires. Insistons notamment sur leur indication dans le traitement des séquelles de paralysies et en particulier dans la poliomyélite. (V. diathermie.)
Effets destructeurs
Le galvanocautère est une pointe chauffée au rouge par un courant électrique (le courant ne traverse pas le patient). L’électrolyse par pointe métallique utilise les effets destructeurs du pôle négatif d’un courant continu (indications dermatologiques, suppression des tumeurs superficielles). La diathermocoagulation, ou bistouri électrique, comporte un générateur de haute fréquence à ondes entretenues. On sait son utilité en chirurgie, et en particulier dans la chirurgie du cancer.
E. W.
➙ Diathermie.