Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

électrophorèse, électro-osmose, électrodialyse (suite)

Immunoélectrophorèse

Cette méthode consiste à développer parallèlement sur gélose l’électrophorèse d’un sérum humain normal connu et celle d’un sérum à étudier, de part et d’autre d’une gouttière contenant un immuno-sérum (sérum d’un animal immunisé anti-homme). On observe les réactions antigènes-anticorps qui se manifestent au sein de la gélose entre l’immuno-sérum et les sérums soumis à l’électrophorèse par des arcs caractéristiques, au niveau de chaque fraction protéinique. Leur comparaison permet de déceler, dans le sérum suspect, des protéines anormales et spécifiques de certaines maladies.

R. D.

 A. W. K. Tiselius, Electrophoresis in Theory and Practice (Londres, 1939). / R. Audubert et S. de Mende, les Principes de l’électrophorèse (P. U. F., 1956). / J. Dechosal et F. Rousselet, Précis d’électrophorèse sur papier en biologie clinique (Doin, 1959). / P. Grabar et P. Burtin, Analyse immunoélectrophorétique ; ses applications aux liquides biologiques humains (Masson, 1960). / J. R. Wilson (sous la dir. de), Demineralization by Electrodialysis (Londres, 1960). / S. B. Tuwiner, Diffusion and Membrane Technology (New York, 1962). / K. Weigel, Grundlagen zur Lack Elektrophorese (Munich, 1966).

électrothérapie

Emploi thérapeutique de l’électricité, à l’exclusion de la radiothérapie (röntgenthérapie), des applications de particules accélérées (cyclotron) et de la radiothérapie à haute énergie (bêtatron).


Bien qu’il s’agisse de radiations, l’actinothérapie (rayons ultraviolets) et la photothérapie (rayons infrarouges) y sont incluses dans la pratique courante.

L’électrothérapie englobe diverses méthodes de stimulation et de sédation du système nerveux et des muscles d’une part, d’action locale sur les tissus d’autre part. Les actes d’électrothérapie ne peuvent être pratiqués que par les médecins et radiologues, ou sous leur surveillance.

Arsène d’Arsonval

Physicien et médecin français (La Borie, par La Porcherie [Haute-Vienne], 1851 - id. 1940). Professeur au Collège de France (1894), membre de l’Académie des sciences (1894), il découvrit les applications thérapeutiques des courants de haute fréquence, qui sont à la base de traitements appliqués sous le nom de d’arsonvalisation.


Effets excito-moteurs

Ils sont employés sur les nerfs et les muscles paralysés et sont obtenus par des courants continus ou de basse fréquence. S’il s’agit de courant continu, c’est la galvanisation longitudinale ou transversale. Les courants de basse fréquence peuvent être des courants interrompus — c’est la faradisation rythmée ou tétanisante —, des courants ondulés ou des ondes alternatives à longue période, qui font contracter les muscles paralysés. L’application simultanée de courants galvaniques et faradiques a été préconisée par Watteville (galvanofaradisation).

Un courant alternatif de forte intensité qui traverse le crâne produit un électrochoc*, dont on connaît les indications.


Effets sédatifs

Les effets sédatifs de certains courants électriques sont utilisés depuis longtemps. Le courant continu diminue l’excitabilité nerveuse au pôle positif (électrotonus). Il agit sur les arthralgies, les névralgies et en particulier les névralgies faciales. On accroît son efficacité en pratiquant l’ionisation électrolytique (pénétration de particules chimiques dans l’organisme à l’aide d’un courant continu). Parmi les effets sédatifs de l’électricité, citons encore les applications de haute fréquence (électrodes condensatrices, effluvation, étincelage), l’utilisation de l’électricité statique. Il faut rapprocher de ces méthodes l’ultrasonothérapie (emploi thérapeutique des ultrasons), très indiquée dans de nombreux états douloureux. (Ce sont des ondes mécaniques, mais elles sont produites par des courants alternatifs, d’où leur classification en électrothérapie.)


Effets thermiques

L’action bénéfique de la chaleur peut être obtenue par l’électricité médicale. Il s’agit avant tout de la production d’une chaleur intratissulaire à partir de générateurs de diathermie à ondes amorties (action antialgique générale et utilisations gynécologiques). Les ondes courtes sont particulièrement actives dans les arthroses, les périviscérites, les troubles circulatoires. Insistons notamment sur leur indication dans le traitement des séquelles de paralysies et en particulier dans la poliomyélite. (V. diathermie.)


Effets destructeurs

Le galvanocautère est une pointe chauffée au rouge par un courant électrique (le courant ne traverse pas le patient). L’électrolyse par pointe métallique utilise les effets destructeurs du pôle négatif d’un courant continu (indications dermatologiques, suppression des tumeurs superficielles). La diathermocoagulation, ou bistouri électrique, comporte un générateur de haute fréquence à ondes entretenues. On sait son utilité en chirurgie, et en particulier dans la chirurgie du cancer.

E. W.

➙ Diathermie.

élément

Matière substantielle des « quatre métaux », au sens de ce terme dans la philosophie hermétique.



Introduction

Dès ses origines, l’homme apparaît comme essentiellement distinct des anthropoïdes et des autres animaux par l’invention et l’utilisation du feu, cet élément royal qui lui assura l’empire de la Terre et lui laisse entrevoir la conquête des cieux. De tout temps, les peuples les plus primitifs ont aussi appliqué à leurs techniques et à leurs usages quotidiens les effets dissolvants et purifiants de l’eau, les fermentations et les putréfactions produites par l’air et par la terre. Cependant, les premières spéculations philosophico-scientifiques sur les fonctions des éléments dans l’Univers se dégagent très lentement des cosmogonies magico-religieuses. Ni en Occident ni en Extrême-Orient, on ne les voit se constituer à une époque antérieure au vie s. av. J.-C., qu’il s’agisse de Thalès de Milet, en Grèce, ou des théoriciens du Xici (Hi t’seu), traité qui fut annexé au Yijing (Yi king) au ive s. seulement avant l’ère chrétienne. Quant aux systèmes des alchimistes grecs d’Alexandrie, ils ne se forment qu’après la fusion des civilisations grecque et égyptienne, à l’époque des Ptolémées.