Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

élaboration des métaux et alliages (suite)

Affinage

C’est l’opération finale d’élaboration permettant d’obtenir industriellement des métaux à haute pureté, de plus en plus recherchée, notamment dans les industries électronique et nucléaire (aluminium à 99,995 p. 100, cuivre à 99,98 p. 100, magnésium à 99,85 p. 100, béryllium à 98,5 p. 100).

Les procédés d’affinage sont variés :
— affinage électrolytique en solution pour le cuivre, le zinc, le nickel ou électrolyse ignée pour l’aluminium ;
— affinage thermique avec réactions sélectives pour l’élimination des impuretés par l’action d’oxydants, de laitiers, de composés sulfurants (affinage d’aciérie en four Martin, affinage thermique du cuivre par percharge en four réverbère) ;
— affinage par action physique : liquation pour la séparation du plomb dans le zinc, filtration de l’étain fondu pour élimination du fer, désargentation du plomb, sublimation du magnésium.

Le procédé de fusion par zone inventé par W. Pfann en 1952, fondé sur la différence de solubilité d’une impureté dans le métal liquide et dans le métal solidifié, permet d’élaborer du germanium de très haute pureté pour constituer des semi-conducteurs.

R. Le R.

➙ Acier / Alliage / Électrométallurgie / Fonderie / Métallurgie / Sidérurgie.

 L. Guillet, Traité de métallurgie générale (Baillière, 1921) ; les Techniques de la métallurgie (P. U. F., 1944). / J. Roux-Brahic, Technologie des minerais complexes, t. III : Traitements métallurgiques (Dunod, 1927). / C. R. Hayward, An Outline of Metallurgical Practice (New York, 1929 ; 3e éd., 1952). / D. M. Liddell (sous la dir. de), Handbook of Nonferrous Metallurgy (New York, 1945 ; 2 vol.). / O. Kubaschewski et T. E. Evans, Metallurgical Thermochemistry (Londres, 1951 ; 3e éd., 1958 ; trad. fr. la Thermochimie en métallurgie, Gauthier-Villars, 1964). / D. W. Hopkins, Physical Chemistry and Metal Extraction (New York, 1955 ; trad. fr. Aspects physico-chimiques de l’élaboration des métaux, Dunod, 1958). / O. Kubaschewski et J. A. Catterall, Thermochemical Data of Alloys (Londres, 1956). / M. Rey, « Introduction à la métallurgie extractive », dans Métallurgie, t. III (Techniques de l’ingénieur, 1956 ; nouv. éd., 1968). / G. Hilly et C. Chaussin, Cours de métallurgie, t. II : Élaboration des métaux (Dunod, 1957 ; 7e éd., 1968). / W. Pfann, Zone Melting (New York, 1958 ; 2e éd., 1966). / A. R. Burkin, The Chemistry of Hydrometallurgical Processes (Londres, 1966).

Élam

Région historique qui correspondait au bassin de la Susiane et à son cadre montagneux, c’est-à-dire au Khūzistān et à une partie du Luristān et du Fārs. Ce mot a été emprunté par les historiens modernes à la Genèse, qui avait simplifié la forme babylonienne Elamtou ; les Élamites, eux, appelaient leur pays Haltamti.



Les origines

L’existence de ce peuple n’est attestée par des documents écrits qu’à partir du IIIe millénaire, mais, comme on ne constate aucune rupture de la civilisation dans ce pays pour les périodes antérieures, l’histoire des Élamites remonte sinon à l’origine de l’agriculture dans le sud du Zagros (VIIIe millénaire), du moins à la colonisation de la Susiane. Vers 5500, des hommes venus sans doute de la montagne avoisinante se groupent en villages sur le piémont et dans le bassin de Suse ; leur civilisation matérielle, basée sur l’irrigation, ne diffère guère de celle des agriculteurs de la basse Mésopotamie voisine. Leurs progrès expliquent la formation, vers 4000, d’une grosse agglomération à Suse, qui, désormais, dominera tout le bassin, servira d’intermédiaire entre la Mésopotamie et les Élamites de la montagne, et sera pour les historiens la principale source d’œuvres d’art, d’inscriptions et de tablettes. À son plus ancien niveau (A, v. 4000-3700), Suse possède une enceinte et un temple sur haute terrasse (forme qui donnera plus tard la ziggourat) ; sa nécropole a livré les plus beaux vases peints du temps. Les progrès de la cité sont relativement rapides, et, dès 3300 environ, celle-ci se donne une écriture, dont le principe est sans doute emprunté à la ville d’Ourouk. On pense généralement que Suse est déjà dominée par un chef temporel, commandant au nom du dieu, seigneur de la ville, qui est de loin le principal propriétaire foncier et employeur de la cité-État que forment Suse et les campagnes environnantes.


Le couple Élam - basse Mésopotamie

La première écriture de l’Élam (« protoélamite ») n’est utilisée que pour des comptes. L’histoire de l’Élam n’est donc connue pendant longtemps que par des textes mésopotamiens. Aux yeux des Sumériens et des Akkadiens du cours inférieur de l’Euphrate et du Tigre, le peuple élamite n’est pas tout à fait un étranger. On lui fait fréquemment la guerre pour réprimer les habitudes de pillages de ses montagnards ou pour s’emparer de ses richesses ; l’Élam possède en effet les matières premières (bois, pierres dures ou rares, métaux) qui manquent à la basse Mésopotamie et constitue le débouché de la route commerciale des produits précieux (comme le lapis-lazuli) qui traverse l’Iran ; c’est aux Élamites que l’on attribue le premier centre métallurgique du Luristān, qui, dès 2600, ravitaille et influence l’artisanat de Sumer. Le morcellement d’une partie de l’Élam en vallées profondes et isolées explique sans doute l’organisation fédérale qui se maintient à travers toute l’histoire de cette région. Tantôt un roi parvient, à partir de sa capitale, à imposer son autorité à tous les princes locaux, et il lui est dès lors possible de dominer une partie de la basse Mésopotamie ; tantôt le pouvoir suprême disparaît ; les documents écrits se font très rares en Élam, et la Susiane, au moins, subit une domination venue du pays des Deux-Fleuves. Si on en croit les légendes sumériennes, ce type de rapports remonterait au moins à 2700.