Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

échanges internationaux (suite)

Les contradictions du système

En définitive, la caractéristique commune de tous ces modes d’intervention plus ou moins directe, c’est de se montrer aussi efficaces que la protection aux frontières par droit de douane ou contingentement et de rendre vains ou illusoires, dans certains cas, la libéralisation du commerce ou le démantèlement du protectionnisme obtenu à la suite de l’action des organismes internationaux comme le GATT. Il existe une contradiction beaucoup plus dramatique cependant.

L’évolution qui tend à favoriser le développement d’activités progressives dans les pays industrialisés s’oppose, en effet, à concevoir l’implantation d’activités de pointe dans les pays en voie de développement* ; en d’autres termes, une nouvelle division du travail se confirme : celle-ci est marquée par le fait que les pays sous-développés sont obligés de choisir les productions les moins capitalistiques et n’exigeant pas la mise en œuvre de techniques de pointe. La volonté d’industrialisation des pays sous-développés se traduit par la création d’entreprises qui ne manquent pas de faire concurrence aux pays développés (cas des industries textiles, alimentaires, voire de la sidérurgie). On assiste alors à un retour en force du protectionnisme tarifaire aussi bien chez les pays développés (contre la concurrence de nouveaux venus) que chez les pays sous-développés, qui veulent réduire les exportations de leurs anciens fournisseurs et faciliter l’expansion de leur capacité productive ! Telles apparaissent les contradictions du système actuel des échanges internationaux : il faut y ajouter l’égoïste pression des pays riches tendant à sous-payer les produits de base provenant des pays pauvres.

G. R.

➙ Commerce international / Crédit / Dumping.

 B. Ohlin, la Politique du commerce extérieur (trad. du suédois, Dunod, 1955). / G. de Lacharrière, Commerce extérieur et sous-développement (P. U. F., 1964) ; la Nouvelle Division internationale du travail (Droz, Genève, 1970). / J. Bernard, la France et le marché mondial (Éd. du Seuil, 1967). / G. Hatton, le Commerce extérieur de la France (Berger-Levrault, 1968). / L. Bourcier de Carbon, Analyse économique, t. III : les Relations économiques internationales (Montchrestien, 1970). / J. Bourrinet, les Échanges internationaux (P. U. F., 1971-72 ; 2 vol.). / J. Cedras et N. Porquet, Théorie de l’échange international (Dalloz, 1976).

échangeur de chaleur

Appareil servant à transmettre de la chaleur d’un fluide à un autre à travers une paroi solide ou par l’intermédiaire de corps solides.



Introduction

On a d’abord appelé échangeurs de température des appareils dans lesquels deux fluides de capacités calorifiques peu différentes circulaient en sens opposés, la température de sortie de chacun d’eux étant voisine de la température d’entrée de l’autre. C’était un cas particulier du genre d’appareils pour lequel a prévalu la dénomination d’échangeur de chaleur, ou d’échangeur tout court. À proprement parler, il n’y a échange que lorsqu’il y a réciprocité.

Au sens général, le terme s’applique à des appareils très divers. Beaucoup ont reçu des noms rappelant leur rôle dans une opération complexe : rôle fonctionnel (réchauffeur d’air de combustion, réchauffeur d’eau d’alimentation, chaudière ou vaporisateur, surchauffeur, resurchauffeur) ou rôle économique (économiseur, récupérateur).

En un sens plus restreint, dans un chauffage à distance, un chauffage ou une distribution de liquide chaud, un échangeur sert de relais entre le fluide primaire, venant du générateur, et le fluide secondaire. Un tel appareil est généralement constitué par un faisceau de tubes lisses, droits ou en épingle à cheveux, contenu dans une enveloppe cylindrique. Un fluide circule dans les tubes, l’autre autour d’eux, soit longitudinalement à contre-courant, soit en partie transversalement grâce à des chicanes. Le développement industriel multiplie et diversifie les échangeurs. Les industries chimiques mettent en jeu des séries d’opérations, les unes exothermiques, les autres endothermiques, et l’optimisation de leur bilan thermique implique un ensemble de transferts. Les propriétés physiques et chimiques des fluides influent sur le choix des matériaux et des formes permettant le nettoyage et l’entretien. Les sujétions d’encombrement, particulièrement impératives à bord des véhicules, des avions et des engins spatiaux, ont conduit à la conception d’échangeurs compacts.


Échangeur continu

Dans ce type d’appareil, les fluides sont séparés par une paroi. Si complexe qu’elle soit (plaques ou tubes multiples, etc.), celle-ci délimite avec l’enveloppe deux capacités affectées chacune à l’un des fluides. On obtient ainsi un transfert continu sans autres mouvements que ceux des fluides (écoulement et mouvements internes de convection). Le plus souvent, chacun des fluides circule d’une façon continue de son entrée à sa sortie, le plus chaud se refroidissant et le plus froid s’échauffant le long de leurs parcours respectifs. S’ils circulent en sens opposés, leurs deux températures évoluent dans le même sens le long de la paroi ; ce mode de circulation, dit « à contre-courant » ou « méthodique », est celui qui permet de pousser le plus loin l’échange et exige le moins de surface. La circulation dite « à courants parallèles » ou « antiméthodique » est moins avantageuse, mais elle maintient la température de paroi plus près de sa valeur moyenne et peut s’imposer pour éviter une surchauffe locale du métal ou des condensations aux points froids. On est parfois conduit à adopter une circulation « croisée » ou une circulation mixte, localement croisée et méthodique dans l’ensemble.

Quand un des fluides se vaporise ou se condense, sa température demeure constante. Dans un liquide en ébullition, les mouvements internes de convection sont très actifs et la circulation d’ensemble joue généralement un rôle mineur.