Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

documentation (suite)

Budget

S’il est difficile d’avancer des chiffres précis, il faut distinguer deux types de budget : le budget de départ et le budget de fonctionnement. On y rencontre les postes suivants : locaux, frais de personnel, matériel d’équipement, achats (abonnements, ouvrages, adhésions à des organismes extérieurs), divers frais de déplacement, photocopies, etc. Les services de documentation sont très importants, surtout dans la vie moderne. On économise du temps et de l’argent en évitant de poursuivre des recherches sur des brevets existants, en connaissant mieux les tendances économiques, les politiques de la concurrence. Les moyens matériels actuels très perfectionnés permettent de travailler avec efficacité.

F. B.

➙ Bibliothèque / Documentaire (analyse) / Documentation automatique.

 Organisation de coopération et de développement économique, Faut-il adjoindre un service de documentation à votre entreprise ? (l’Organisation, 1962). / Fédération internationale de documentation, Manuel pratique de reproduction documentaire et de sélection (Gauthier-Villars, 1964). / P. Aubret et C. Guinchat, la Documentation au service de l’action (Presses d’Île-de-France, 1968). / J. Chaumier, les Techniques documentaires (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1971).

documentation automatique

Système ayant pour objet de fournir à un interrogateur humain des réponses pertinentes sélectionnées dans un corps de connaissances préalablement mémorisées. Plusieurs opérations parfaitement distinctes interviennent dans son fonctionnement.


Il s’agit du choix de l’information à mémoriser, de son mode de stockage, de son classement éventuel, des langages d’interrogation et des procédures de recherche. Le problème de la sélection des documents en fonction de leur pertinence constitue dès l’origine une difficulté fondamentale. En effet, un document recèle plus que les connaissances relatives au sujet qu’il aborde ; on y trouve aussi des procédés d’exposition, des modes de raisonnement, des incitations aux associations d’idées dont l’intérêt est strictement fonction de la culture du lecteur. Ce genre d’information ne peut être sélectionné, ni même stocké, en dehors du document original.


Choix de l’information à mémoriser

C’est le travail du documentaliste lorsqu’il incorpore un document à son référentiel. Il dépend essentiellement de la procédure de recherche et du langage d’interrogation, mais également de l’objet du système documentaire, de la culture propre du sélectionneur et de la capacité du système physique de stockage. En aucun cas, actuellement, il n’est permis de penser qu’on incorpore la totalité du document original et qu’on en dispose ensuite, même s’il figure comme tel, en microfilm par exemple. Pour atteindre ce document, il sera toujours nécessaire de passer par le goulet d’étranglement de son adressage. Ce qui se passe au-delà de l’adressage obtenu automatiquement est un retour à l’obligatoire intervention humaine, c’est-à-dire à la prise de conscience sémantique du document. Des perspectives existent cependant concernant la prise en compte automatique de cette fonction primordiale.


Mode de stockage

Pour l’instant, il n’est pas possible, sauf par des moyens optiques, d’envisager la mise en mémoire des textes originaux. De toute façon, ces derniers supports ne font qu’être matériellement accrochés au support du signal qui les caractérise dans la logique du système de recherche, c’est-à-dire à leur adresse. Le système de stockage le plus simple est la carte perforée. Chaque perforation correspond à une caractéristique du contenu du document. Une trieuse, composée essentiellement de balais métalliques qui établissent un contact à travers chaque perforation, permet d’extraire d’un paquet de cartes celles qui possèdent un certain nombre de ces caractéristiques. Les paquets peuvent être préalablement sélectionnés, mais c’est au prix d’un premier tri, ce qui n’ajoute rien au principe. Il s’agit donc d’une procédure extrêmement primaire consistant à « tout » examiner séquentiellement et à extraire au passage les adresses des documents intéressants. On peut substituer le support bande magnétique d’ordinateur à la carte ; cela ne fait intervenir qu’un gain de vitesse, naturellement très important. Un progrès est obtenu par la sélection des cartes en trois dimensions. Il s’agit à l’origine de cartes à perforations marginales préexistantes. On ouvre vers l’extérieur celles de ces perforations que l’on veut signifiantes. En passant dans le bloc de cartes bien alignées une ou plusieurs tiges d’acier au niveau des perforations que l’on veut sélectionner et en soulevant la ou les tiges, les cartes recherchées restent dans le panier. On traite donc en parallèle un grand nombre de documents. Le nombre maximal est d’environ 3 000 ; le nombre de perforations est limité par le périmètre des cartes. Les opérations peuvent être réitérées. De nombreux perfectionnements ont été apportés tant dans le domaine de l’organisation spatiale des cartes que par la réalisation de systèmes à perforation centrale permettant des sélections plus efficaces ainsi que des pré-classements discriminatoires. Ces systèmes de cartes contiennent les principes de tous les appareils les plus élaborés de recherche documentaire. En fonctionnant sur une logique assez semblable, les périphériques d’ordinateurs, tambours, disques et cartes magnétiques, dont la capacité est particulièrement grande, peuvent contenir un nombre de références extrêmement important. Leur avantage sur la bande magnétique est que l’accès à chaque information n’est plus séquentiel, mais se fait en deux dimensions, ce qui autorise le classement préalable par zones et permet la sélection dans des délais raisonnables. Malgré les apparences, les systèmes de mémoire d’unité centrale d’ordinateur ont un contenu trop faible pour jouer un rôle à ce niveau. Dans les systèmes optiques, le balai de tri de cartes perforées peut être relayé par le pouvoir bien supérieur du rayon lumineux, mais on en revient à la procédure purement séquentielle. Simplement, la photocopie du document original peut accompagner son résumé codé et être immédiatement agrandie et photographiée si celui-ci est sélectionné. D’autre part, l’immense contenu informationnel des messages optiques permet un affinement du contenu sémantique du résumé tel que la sélection est plus efficace. Le codage du résumé se fait en rectangles transparents et noirs. Le document « questionnant » est lui aussi un carroyage transparent sur noir. Le rayon lumineux joue le rôle du balai de sélection de la trieuse, et une cellule photo-électrique vérifie la correspondance d’une transparence du document avec chaque transparence de la question. Un signal est alors émis : celui-ci fait imprimer l’adresse de l’original dans la bibliothèque qui le contient, ou commande la suite d’opérations qui conduit à l’édition d’une photocopie.