Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

distribution (suite)

société belge née de la fusion en 1969 des deux sociétés À l’Innovation S.A. et S.A. des grands magasins Au Bon Marché. La première, société absorbante, créée en 1897, constituait la première affaire belge de grands magasins. La seconde, plus ancienne, n’exploitait en 1860 qu’un seul magasin situé à Bruxelles. L’une et l’autre affaire se sont développées avec la création de nombreuses succursales dans différentes villes de Belgique, dont Liège, Anvers, Bruges. Puis ont été créées des filiales d’exploitation de magasins à « prix unique » et de confection. Plus récemment, le groupe s’est intéressé aux centres commerciaux, vastes ensembles regroupant, à la périphérie des villes, des grands magasins à succursales et des petits commerces. En 1960, avec l’ouverture du Marché commun, la société À l’Innovation fonde une filiale en France, Inno-France, qui contrôle une chaîne de grands magasins vendant toutes marchandises de grande consommation dans la région parisienne et dans l’Est. Une partie du capital de cette affaire est ensuite rétrocédée aux Galeries Lafayette (33 p. 100). Un an plus tard, la société française Au Bon Marché prend une participation de moins de 25 p. 100 dans l’affaire belge du même nom. À l’heure actuelle, le groupe Inno - Bon Marché est l’un des plus importants en Europe, avec un chiffre d’affaires de plus de 10 milliards de francs belges.


Karstadt AG.,

société allemande résultant de la fusion, en 1920, de Rudolph Karstadt et Theodor Althoff. La première affaire, créée en 1881, s’était spécialisée dans la confection, à la tête d’une chaîne de 25 magasins situés au centre et au nord de l’Allemagne. Créée en 1885, la deuxième société était elle-même spécialisée dans la bonneterie et la lingerie, et possédait une chaîne de 15 magasins. La fusion des deux sociétés constitue un groupe qui devient le premier en Allemagne, avec environ 500 000 m2 de surfaces de vente, et l’un des trois premiers d’Europe. Depuis 1968, la société s’est tout particulièrement intéressée aux très grandes surfaces de vente (plus de 10 000 m2) ; les City-Kepa sont des magasins dans lesquels le rayon alimentation a été réduit au profit des articles textiles et des nouveautés.


La Redoute,

à Roubaix, première affaire française de ventes par correspondance. Celles-ci représentent 95 p. 100 de son activité totale, et lui permettent de réaliser un chiffre d’affaires de l’ordre du milliard de francs, réparti entre les produits textiles pour 80 p. 100 et l’équipement ménager pour 20 p. 100. Pour n’être pas, par la dimension, l’une des toutes premières affaires de distribution en Europe, la société n’en est pas moins celle dont la rentabilité des capitaux propres investis est la meilleure, environ 30 p. 100. En outre, le taux de croissance de l’activité de l’affaire est un des plus élevés dans ce secteur, en raison, essentiellement, du succès des ventes par correspondance en France au cours des dernières années. En dix ans, le nombre des clients a progressé de 1 300 000 à 5 000 000 de personnes. Cependant, à partir de 1970, la société a cherché à enrichir sa formule, en ouvrant des magasins de vente de surfaces de plus en plus importantes (Metz, Toulouse, Lille, Marseille). Parallèlement, des bureaux de commandes par téléphone et des halls d’exposition ont été créés dans les principales villes de France. En outre, la vente en kiosques d’un catalogue permet à la société d’étendre ses investigations au-delà de son fichier client. Vers l’étranger, la société a pris une participation de 50 p. 100 dans Vestro, firme italienne de ventes par correspondance, et de 95 p. 100 dans la firme belge Sartha. La clientèle de La Redoute est une clientèle relativement jeune, inférieure de dix ans à la moyenne d’âge nationale, et composée pour 55 p. 100 de familles urbaines et pour 45 p. 100 de familles rurales.


La Rinascente - SPA Per L’Esercizio di Grandi Magazzini,

affaire italienne de grands magasins créée en 1917 pour succéder aux deux affaires de moindre importance que sont Alle Citta d’Italia et Magazzini Vittoria. Multipliant ses succursales dans de nombreuses grandes villes, Turin, Gênes, Bologne, Florence, Rome, Naples, Palerme, elle prend un rapide essor. Après sa fusion en 1934 avec la société Upim, première chaîne italienne de magasins à « prix unique », elle se trouve à la tête d’un groupe qui exploite une chaîne de plus de 200 magasins, la société mère réalisant elle-même un chiffre d’affaires d’environ 200 milliards de lires. En 1969, elle rachète une partie du capital de la société Minimax Supermarket, appartenant à un groupe américain et exploitant une chaîne de cinq supermarchés situés à Rome. Outre Minimax, la Rinascente est entourée de deux filiales importantes, plus anciennes : la société APEM. spécialisée dans la confection, et la société SMA de Milan, qui exploite 54 supermarchés.


Macy (RH) and Company, Incorporated,

société américaine de distribution. Elle est l’une des plus importantes affaires de ce secteur aux États-Unis ; son action s’exerce essentiellement dans le New Jersey et à New York. Toutefois, son implantation dans différentes régions (Californie, Missouri, Arkansas) se développe régulièrement. Chaque organisation régionale comprend un magasin de vente principal (celui de New York est le plus grand au monde) et des succursales géantes : 14 à New York, 11 en Californie, 7 dans le Missouri. La rentabilité de l’affaire est fondée sur une automatisation très développée des opérations de vente et de comptabilisation : les caisses enregistreuses des différents points de vente sont reliées à un ordinateur central qui permet une régulation permanente des stocks. La dynamique des ventes est fondée sur la qualité des produits proposés, et le chiffre des ventes annuel de la société est de l’ordre d’un milliard de dollars.


Marks and Spencer Limited,

société britannique née de l’association en 1894 de Michael Marks (qui avait ouvert un magasin en 1884) et de Thomas Spencer. Transformée en société anonyme en 1926, la compagnie exploite aujourd’hui quelque 250 magasins situés dans les principales agglomérations de Grande-Bretagne et réalise un chiffre d’affaires de 400 millions de livres environ, dont les 2/3 en produits textiles, ce qui la situe parmi les plus importantes affaires de commerce de détail d’Europe occidentale. Sa rentabilité est l’une des plus fortes en Europe, et le taux de progression de ses activités est largement supérieur au taux de progression de la consommation en Grande-Bretagne. Les raisons de ces performances tiennent tant à la qualité de la gestion de l’affaire qu’à son souci de s’adapter aux besoins nouveaux d’une clientèle mouvante.


Marshall Field,