Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

demande (suite)

L’élasticité de la demande

Mais, en dehors de la reconnaissance du rôle premier et moteur de la demande, l’analyse économique contemporaine s’est employée, dans un effort de rapprochement du réel, à rechercher les facteurs dont dépendait la demande : ce fut l’origine de l’introduction d’un concept nouveau, celui d’élasticité, destiné à rendre compte des relations existant entre la demande, les revenus et le prix d’un bien ou d’un service.

La théorie économique contemporaine a établi que la demande était influencée par le jeu, profondément complexe et réciproque, de trois catégories d’éléments : les besoins et les goûts, le revenu, les prix. Tout d’abord, la demande est commandée par des besoins* (physiologiques, comme le besoin de nourriture, ou psychologiques) et surtout par les goûts. Ces derniers sont extrêmement variés et diversifiés, selon les individus, dans un même pays ; de plus, ils sont habituellement assez stables pour un même individu et pour un même groupe ; enfin, ils sont dominés par des influences extérieures, notamment par le milieu social au sens large (avec l’action, si bien décrite par T. B. Veblen [1857-1929], de tendances comme l’ostentation ou l’émulation) et aujourd’hui par la publicité, qui peut amener la masse des acheteurs à demander davantage de marchandises pour un même prix.

Puisque la demande est suscitée par des besoins et des goûts solvables, elle est nécessairement liée aussi au montant du revenu* disponible (après paiement des impôts). Grâce au revenu reçu, les individus vont pouvoir acquérir les biens qu’ils souhaitent obtenir pour satisfaire besoins et goûts.

Enfin, la demande est fonction du prix* demandé — plus le prix est élevé, plus, normalement, la demande est faible — et de la présence d’autres biens, la hausse du prix du beurre pouvant augmenter la demande de margarine, bien substituable au beurre, par exemple.

C’est en essayant de voir quelle part pouvait revenir à chacun de ces facteurs que l’analyse économique a introduit le concept fondamental d’élasticité. En effet, les économistes classiques avaient cru tout d’abord à de simples relations de proportionnalité entre l’offre, la demande et les prix. C’est Cournot* qui devait rejeter la loi de proportionnalité et avoir le mérite d’avoir senti la notion d’élasticité, qui suppose que le volume de la demande de certains biens varie beaucoup en fonction du prix, alors que la demande d’autres biens varie fort peu. Plus précisément, la notion d’élasticité correspond à celle de « responsiveness », ou « façon de répondre ». L’élasticité d’un phénomène A par rapport à un élément B est le rapport des variations relatives de A et de B.

On peut définir l’élasticité par référence aux prix et aux revenus. Le coefficient d’élasticité est alors la proportion dans laquelle une faible variation d’un élément — le prix ou le revenu — modifie un autre élément, la quantité demandée. Ainsi, l’élasticité en fonction du revenu mesure-t-elle la part du revenu qui se porte sur tel produit ou tel service. L’élasticité est, de règle, positive. Cependant, il arrive qu’elle soit négative : la demande de pain ou de biens à bon marché diminue quand le revenu augmente. L’élasticité peut être rigoureusement nulle (cas des allumettes ou de l’encre). L’élasticité en fonction du prix définit, elle, la mesure dans laquelle la demande réagit à une variation du prix ; ainsi, l’élasticité de la demande est égale à 1 lorsqu’une augmentation du prix de 10 p. 100 entraîne une diminution correspondante de la demande. Dans ce cadre, la demande est fortement élastique quand à des augmentations relativement faibles du prix correspondent des diminutions relativement grandes de la demande ; la demande est dite « rigide » ou « inélastique » lorsque des augmentations assez importantes du prix n’entraînent que des variations insignifiantes de la demande.

G. R.

➙ Offre.

démarreur

Moteur électrique additionnel utilisé pour assurer la mise en route du moteur à explosion par l’intermédiaire d’un système d’accouplement à engrenages.



Nécessité du démarrage mécanique

Les premiers moteurs à explosion étaient mis en marche par une manivelle qui actionnait un système démultiplicateur à engrenages, solidaire de l’arbre moteur. Ce procédé est abandonné, car le couple résistant du moteur à mettre en marche n’a cessé de croître et le couple qu’un homme robuste est capable de développer sur la manivelle, de l’ordre de 1,5 m.kg à 100 tr/mn, est insuffisant pour le vaincre. Le couple résistant dépend de la cylindrée, de la vitesse de régime, du nombre des cylindres, de l’état d’usure des organes, des caractéristiques de l’huile de graissage et surtout de la température ambiante, qui influe sur le comportement de la batterie d’accumulateurs, du carburant et de l’huile de graissage. Il est observé au banc d’essai, à des régimes et à des températures variables, la plus basse étant de – 40 °C. De l’examen des graphiques découle la détermination des caractéristiques du démarreur. Un moteur peut être lancé à partir de 200 tr/mn dans les conditions les plus défavorables. Le pignon d’attaque, relié à l’arbre du démarreur, forme avec la couronne dentée, solidaire de l’arbre moteur et sur laquelle il engrène, un assemblage démultiplicateur des vitesses de rotation et multiplicateur du couple, ce qui permet d’adopter un démarreur de diamètre et de poids réduits.


Structure

Le rôle du démarreur est double : celui-ci doit, d’une part, établir le contact avec la batterie et, d’autre part, provoquer l’engagement du lanceur. Il est relié à la batterie par un câble de gros diamètre, en raison de l’importance du courant débité (de l’ordre de 300 à 400 A pour une durée de 5 à 10 s, par temps froid et pour un moteur de 1,5 à 2 litres de cylindrée), et de faible longueur, pour limiter les pertes. Le circuit est fermé par un contacteur, actionné à distance par le conducteur au moyen d’un bouton, d’une tirette ou d’une commande à pédale. Le moteur électrique est du type à inducteurs montés en série avec l’induit, pour obtenir un couple de démarrage très puissant. La disposition shunt présenterait le défaut, si le dispositif de lancement ne se retirait pas immédiatement après le démarrage du moteur, d’envoyer un courant de forte intensité dans la batterie de faible résistance, ce qui provoquerait un court-circuit. Les masses polaires sont fixées sur la carcasse et entourées par les enroulements inducteurs, en fil de gros diamètre, qui sont mis en série par l’intermédiaire des balais, appuyés sur le collecteur par de forts ressorts.