Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

défaut métallurgique (suite)

 J. A. Crowther (sous la dir. de), Handbook of Industrial Radiology (Londres, 1944 ; trad. fr. Manuel de radiologie industrielle, Dunod, 1948). / E. A. W. Muller, Materialprüfung nach dem Magnetpulver-Verfahren (Leipzig, 1950 ; trad. fr. Précis de magnétoscopie, Dunod, 1957). / H. Le Breton, Défauts des pièces de fonderie (Eyrolles, 1956). / V. Charles, Propriétés, défauts et maladies des métaux (Gauthier-Villars, 1957). / P. Riebensahm et P. W. Schmidt, Werkstoffprüfung Metalle (Berlin, 1958 ; trad. fr. l’Essai des métaux, Dunod, 1961). / A. Blondel, le Contrôle non destructif des matériaux par gammagraphie (Éd. techniques des industries de la fonderie, 1959). / A. Vallini, Joints soudés (contrôle, métallurgie, résistance) [Dunod, 1968]. / Colloques de l’A. N. R. T., Contrôle non destructif des matériaux (Dunod, 1969).

défense

Ensemble des mesures de tous ordres (politiques, militaires, économiques...) prises par un pays en vue de garantir son indépendance et d’assurer, face à tous les modes d’agression, l’intégrité et la sécurité de son territoire ainsi que la vie de sa population.


Bien que couramment employé dans le vocabulaire de la politique et de la stratégie, le vieux terme de défense recouvre aujourd’hui des exigences, des attitudes et des réalités si diverses qu’il importe, avant toute exploration de son domaine, d’en dégager les données originelles. Le réflexe de défense, aussi vieux que l’homme, apparaît comme la réaction instinctive à l’agressivité de ses semblables. Transposé à l’échelle du groupe ou d’une collectivité sociale, il conserve les mêmes caractéristiques. De même que l’individu cherche par tous les moyens à garantir sa liberté d’action, à conserver ses biens et à protéger son existence, de même l’autorité sociale, d’où procédera l’État, s’efforcera de maintenir la personnalité et l’indépendance du groupe, de protéger son territoire et d’assurer ses membres contre tout danger menaçant leurs intérêts ou leur existence. Ce droit de légitime défense est considéré comme une prérogative des États et reconnu comme telle par les institutions internationales ayant pour but d’établir ou de préserver la paix. Si l’on poursuit l’analyse, on constate que tout problème de défense comporte :
— la définition de la communauté humaine qui en est l’objet, en particulier celle de son territoire géographique et des intérêts vitaux d’ordre matériel et moral qui conditionnent son existence ;
— l’éventualité ou la présence d’une menace visant cette communauté, qui impliquent des éléments objectifs d’information, mais aussi des facteurs subjectifs dans la façon dont cette menace est perçue et ressentie par l’ensemble de ses membres ;
— la volonté de faire face à cette menace, qui relève, elle aussi, d’un facteur psychologique (il n’est pas de volonté de défense qui ne repose sur la conscience d’appartenir à une communauté qui veut garantir son existence présente et assurer l’avenir de ses membres) ;
— l’expression par l’État de cette volonté de vie commune dans des mesures concrètes destinées au mieux à prévenir toute menace, au pire à y faire face.

En bref, on peut dire que toute organisation de défense doit répondre aux questions suivantes : que veut-on défendre ? pourquoi ? contre qui ou quoi ? avec quels moyens ?


Évolution du concept de défense

On conçoit que ces composantes permanentes du problème de la défense soient devenues singulièrement compliquées avec l’évolution historique. Durant de longs siècles, le problème s’est réduit à parer au risque d’une guerre d’agression par la mise sur pied de forces armées en nombre et en valeur suffisants pour dominer l’adversaire. En dehors de mesures strictement militaires, cette exigence ne faisait intervenir que des facteurs d’ordres financier — pour solder et équiper des troupes — et diplomatique, pour obtenir le maximum de concours extérieurs.

Il en va tout autrement aujourd’hui. La complexité de la société moderne a en effet considérablement accru sa vulnérabilité par l’importance désormais décisive des facteurs démographiques, économiques et techniques, ainsi que par l’interdépendance des nations entre elles. Ce phénomène est devenu la donnée de base d’une situation internationale caractérisée par la cohabitation de sociétés industrielles très évoluées, mais partagées en blocs d’idéologies opposées, avec un tiers monde insuffisamment développé et en mutation souvent explosive. Au même moment, avec l’avènement de l’arme nucléaire, la valeur des forces armées devenait tributaire d’armements de plus en plus techniques et coûteux, tandis que l’extension considérable des moyens d’information, toujours susceptibles de se transformer en instruments de propagande, conférait aux opinions publiques une importance sans cesse accrue. Pour répondre à cette évolution, toute politique de défense doit s’adapter en permanence et implique, désormais, une mise en œuvre coordonnée d’activités intéressant en fait tous les secteurs de l’État : diplomatie, armées, économie, technologie, information. Aussi, la politique de défense d’une nation tend-elle à se confondre avec sa politique générale : elle traduit le choix d’une certaine conception du destin national qui constitue sa finalité même. Dans les faits, elle se traduit par l’adoption de véritables systèmes de défense qui sont devenus des compromis très empiriques entre le but poursuivi, l’évolution de la menace et les moyens que la nation est disposée à consentir au profit de sa défense. Sa complexité apparaît aujourd’hui comme le résultat conjugué des deux grandes mutations qu’a connues le phénomène de la guerre depuis la fin du xviiie s. :
— l’apparition, liée à la Révolution française, de la guerre des peuples, d’où est née la conception moderne de la défense qui se développera jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale en s’appuyant sur la mobilisation totale des ressources humaines et économiques ;
— l’avènement en 1945 de l’âge atomique, qui, par la menace qu’il fait peser sur l’humanité entière, accroît le rôle des composantes psychologiques ; cette mutation en cours n’a cependant pas fait disparaître les autres formes de guerres, mais en a totalement bouleversé les données.