Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

décoration (suite)

États-Unis

Médaille d’honneur, créée en 1862, la plus haute distinction militaire décernée au nom du Congrès. Croix, médaille du service distingué, Silver Star (étoile d’argent), décorations militaires créées en 1918. Purple Heart (Cœur pourpré) ancien ordre créé par Washington en 1782 et transformé en 1932 en insigne des blessés de guerre. Légion du mérite (ou Legion of Merit), distinction créée en 1942 pour récompenser les services militaires bénévoles.

Finlande

Rose blanche, ordre national créé en 1919.

Grande-Bretagne

Jarretière (ordre de la), fondé vers 1348. Devise : « Honni soit qui mal y pense. » 26 membres. Ordre du Bain, créé au xive s., réorganisé en 1725 comme ordre civil et militaire. Victoria Cross, la plus haute distinction militaire britannique, créée en 1856. George Cross, décoration militaire créée par George VI en 1940. Distinguished Service Order (D. S. O.), ordre militaire créé en 1886 pour les officiers. Military Cross, Military Medal, décorations créées en 1914.

Grèce

Ordre du Sauveur, créé en 1833.

Italie

Mérite de la République italienne, ordre créé en 1951, la plus haute distinction italienne. Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare, créé en 1572 par la réunion des ordres de Saint-Maurice et de Saint-Lazare. (Reconnu en 1951 par la République, il n’est plus décerné.) Médaille de la valeur militaire, créée par le roi Charles-Albert en 1833.

Luxembourg

Ordre de la Couronne de chêne, créé en 1841.

Malte

Croix de l’ordre hospitalier et militaire de Malte.

Monaco

Ordre de Saint-Charles, créé en 1858 par le prince Charles III. Ordre des Grimaldi, créé en 1954.

Norvège

Saint-Olav, ordre civil et militaire norvégien créé par Oscar Ier, roi de Suède et de Norvège, en 1847. Médaille de guerre (1940-1945).

O. N. U.

Médaille des Nations unies pour la Corée (1950). Médaille des forces d’urgence de l’O. N. U., créée en 1957. Médaille des Nations unies, créée en 1959.

Pays-Bas

Le Lion des Pays-Bas, ordre civil créé en 1815 pour récompenser des mérites culturels. Orange-Nassau, ordre civil et militaire créé en 1892.

Pologne

Aigle blanc, ordre de chevalerie créé au xive s. Devise : « Pour la Patrie et la Nation. » (N’est plus conféré depuis 1939.) Polonia restituta, ordre civil créé en 1921 par Piłsudski et maintenu en 1945. Ordre des Constructeurs de la république de Pologne, créé en 1945.

Portugal

Ordre du Christ, fondé en 1318 par le roi Denis Ier et approuvé par le pape Jean XXII en 1319, devenu ordre portugais en 1551.

Suède

Étoile polaire, ordre civil fondé en 1748. Séraphins, ordre créé au xiiie s. et réorganisé en 1748. Vasa, ordre civil institué en 1772.

Tchécoslovaquie

Lion blanc, ordre civil et militaire créé en 1922.

U. R. S. S.

Ordre de Lénine, la plus haute distinction soviétique, créé en 1930. Ordre du Drapeau rouge, ordre militaire créé en 1918 en Russie et étendu en 1924 à toute l’Union soviétique. Héros de l’Union soviétique, distinction créée en 1934 pour les auteurs (civils ou militaires) d’actions d’éclat. Héros du travail socialiste, distinction civile créée en 1938. Ordre d’Alexandre Nevski, ordre militaire créé par Pierre le Grand en 1722 et reconstitué en U. R. S. S. en 1942. Ordres de Koutouzov, de Souvorov, ordres militaires créés en 1942.

Vatican

Ordre de Pie IX, créé en 1847, réorganisé par Pie XII en 1957 et par Paul VI en 1966 ; réservé aux chefs d’État. Ordre suprême de la milice de Notre Seigneur Jésus-Christ et Ordre de la milice dorée (ou de l’éperon d’or), ordres anciens réorganisés par Pie X en 1905, Pie XII en 1957 et Paul VI en 1966, les deux plus grands honneurs à caractère religieux décernés par le pape aux chefs d’État professant la foi chrétienne. Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, créé en 1831 par Grégoire XVI.

J. C.

➙ Légion d’honneur / Libération (croix de la) / Médaille militaire / Mérite (ordre national du).

 R. Anchel et P. F. Caillé, Histoire des décorations françaises contemporaines (Javal et Bourdeaux, 1933) ; Décorations, les ordres français, les ordres coloniaux (M. Delande, 1934). / Ordres de chevalerie et récompenses nationales (Administration des monnaies et des médailles, 1956). / C. Ducourtial, Ordres et décorations (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1957 ; 2e éd., 1968). / Y. Malécot et coll., Décorations officielles françaises (Impr. nationale, 1957).

décoration intérieure

Aménagement d’un espace intérieur par le jeu des matériaux, des couleurs et de la lumière, en vue d’un type de vie donné (privé, professionnel ou public) et en fonction des techniques et de normes esthétiques.



Généralités

La décoration intérieure ne peut s’envisager comme un phénomène isolé en soi, produit en dehors de nous et de notre temps. Le cadre de notre vie constitue l’expression concrète de la personnalité intime et sociale de l’individu ou du groupe qui l’habite. Les locaux professionnels, eux aussi, offrent déjà, de par leur style, une image de marque : débauche de couleurs et de plastique dans les boutiques de mode, solennité glacée du marbre et de l’acier dans les bureaux des Champs-Élysées. L’habitation, « vêtement de l’homme », assume le double rôle de protection contre l’extérieur et de représentation sociale aux yeux d’autrui. Cette appropriation du décor par l’homme comme signe de sa position sociale est de tous les temps : monarques et puissants de ce monde en ont fait la démonstration, à travers l’histoire, par le luxe prestigieux de leurs palais. Pendant des siècles, la cour donna le ton, dans ce domaine, à l’aristocratie et à la riche bourgeoisie marchande. Celle-ci, devenue maîtresse des moyens de production avec la révolution industrielle du xixe s., influa, à son tour, sur l’ameublement : sur le souci de l’art l’emporta la notion de confort ; il n’est que de citer les styles cossus et capitonnés de Louis-Philippe et de la reine Victoria. Nos souverains disparus, leur style s’est perpétué sous une forme abâtardie, et pourtant « il faudra dire un de ces jours aux Français que la prise de la Bastille ne leur a pas conféré la possibilité de se construire les petits châteaux qu’ils prétendent posséder avec ce perron ridicule, ce brin de fer forgé à froid, ce hall tapissé de portes planes et cette suite de pièces minuscules remplies de meubles aussi prétentieux qu’inutiles : la preuve est qu’ils vivent presque tous dans leur cuisine » (interview de Jancyr sur « France-Inter »). Ce goût du mobilier* ancien a priori vient d’une forme d’esprit qui est restée, dans l’ensemble, très conservatrice et du désir de transformer l’achat d’un meuble en un placement.