danse (suite)
danseuse soviétique (Moscou 1925). D’une grande beauté, douée d’un incomparable talent d’interprétation et d’un sens musical aigu, elle a dansé les grands rôles du répertoire (le Petit Cheval bossu, la Fontaine de Bakhtchissaraï, la Fleur de pierre, Don Quichotte, la Légende d’amour, Spartacus), se montrant tour à tour irréelle (la Mort du cygne), bouleversante (le Lac des cygnes), passionnée (Roméo et Juliette), tragique et violente (Carmen-Suite), hallucinante (Boléro, de Ravel ; chorégr. M. Béjart). Elle aborde la chorégraphie avec Anna Karénine (1972).
Jacqueline Rayet,
danseuse française (Paris 1936). Étoile de l’Opéra de Paris (1961), elle est l’une des meilleures interprètes de Giselle. Elle acquiert maîtrise et rigueur auprès du danseur étoile et chorégraphe Peter Van Dijk, avec qui elle danse un remarquable pas de deux, la Symphonie inachevée (1958). La rencontre avec Maurice Béjart révèle un autre aspect de sa personnalité ; elle crée le rôle de l’Élue dans le Sacre du printemps (1965, à l’Opéra de Paris), puis Webern Opus 5 (Munich, 1966).
Peter Van Dijk,
danseur et chorégraphe allemand (Brème 1929). Sa carrière internationale s’est affirmée avec autant de bonheur dans l’interprétation (Giselle, The Four Temperaments, Roméo et Juliette, Petrouchka) que dans la composition (la Symphonie inachevée, 1958 ; Turangalîla, 1960 ; Sonate pour danseur et piano, 1963 ; Abraxas, 1965 ; Bien tempéré, 1966 ; Pinocchio, 1968). Remarquable technicien, maître d’un style très pur, il est doué d’une très grande musicalité. Son art fait de retenue et d’élégance crée l’harmonie des lignes et la poésie du mouvement. Il a su préserver la noblesse de la danse d’école en même temps qu’il donnait à un romantisme sans fadeur des accents personnels (sa version de Giselle, 1967 ; celle de Cendrillon, 1971). Il a dirigé la danse à l’Opéra de Hambourg (1963-1972) et, en 1974, il prend la direction du Ballet du Rhin à Strasbourg (versions du Lac des cygnes, 1975, de Roméo et Juliette, 1976).
Vladimir Vassiliev,
danseur soviétique (Moscou 1940). Il est attaché à la troupe du Bolchoï depuis 1958. À un très haut niveau technique, il allie une élévation exceptionnelle et un large éventail de qualités expressives. L’un des plus grands danseurs contemporains, il est lauréat des concours de danse internationaux de Vienne (1959), de Varna (1964) et obtient le prix Nijinski à Paris (1964). Il transcende la tradition classique dans Giselle, le Lac des cygnes, Don Quichotte et donne un éclat particulier à la Fleur de pierre, à Spartacus (de I. Grigorovitch) et à Narcisse (de K. Goleïzovski). Sa première œuvre chorégraphique, Icare, est créée à Moscou en 1971. — Sa femme, Iekaterina Maksimova (Moscou 1939), étoile du Bolchoï, pure représentante de l’école russe, est le personnage même de Giselle. Brillante technicienne, elle nuance ses interprétations d’un léger lyrisme (le Lac des cygnes, Spartacus, Casse-Noisette).
Nelly Guillerm,
dite Violette Verdy, danseuse française (Pont-l’Abbé 1933). Pour atteindre la renommée internationale, Violette Verdy n’a pas suivi la voie traditionnelle de la hiérarchie de l’Opéra de Paris. Créatrice du Loup de Roland Petit en 1953, elle part pour les États-Unis, où elle est promue étoile au New York City Ballet à partir de 1957. Elle crée alors la plupart des œuvres de George Balanchine (Liebeslieder Walzer, Jewels) ou de Jerome Robbins (Dances at a Gathering, In the Night). Elle est nommée à la direction de la danse à l’Opéra de Paris (1976).
Edward Villella,
danseur américain d’origine italienne (New York 1936), attaché au New York City Ballet depuis 1957. Danseur étoile en 1959, il a repris tous les grands rôles du répertoire de la troupe (Afternoon of a Faun, The Prodigal Son, Agon). Doué d’une élévation étonnante, qui lui permet de battre l’entrechat dix et d’effectuer des triples tours en l’air, il est maître d’une technique hors pair. À l’aise dans la rigueur balanchinienne, il s’impose par une exceptionnelle présence physique et par la joie rayonnante qui émane de lui et de ses créations (Bugaku, 1963 ; Harlequinade, 1964 ; Brahms-Schoenberg Quartet, 1966 ; Jewels, 1967 [part. des Rubis] ; Afternoon of a Faun et Watermill, 1972). En 1972, il est nommé directeur artistique du New York City Ballet.
➙ Ballet / Chorégraphie / Expressionnisme / Folklore.
L. Vaillat, Histoire de la danse (Plon, 1942). / M. Brillant, Problèmes de la danse (A. Colin, 1953). / S. Lifar, Traité de danse académique (Bordas, 1953). / P. Love, Modern Dance. Terminology (New York, 1953). / G. Arout, la Danse contemporaine (F. Nathan, 1955). / M. Bourgat, Technique de la danse (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1959 ; 6e éd., 1971). / D. Humphrey, The Art of Making Dances (New York, 1959). / A. Livio, Étoiles et ballerines (Éd. du Panorama, Bienne, 1960). / M. F. Christout, le Merveilleux et le « théâtre du silence » en France à partir du xviie siècle (Mouton, 1965). / P. Netti, Histoire de la danse et de la musique de ballet (Payot, 1966). / O. Joyeux, le Monde merveilleux de la danse (Hachette, 1967), / G. Prudhommeau et G. Guillot, Grammaire de la danse classique (Hachette, 1969 ; nouv. éd., 1974). / M. Béjart, l’Autre Chant de la danse (Flammarion, 1974). / M. G. Woisien, la Danse sacrée (Éd. du Seuil, 1974).