Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

D’Annunzio (Gabriele) (suite)

 A. Noferi, l’Alcyone nella storia della poesia dannunziana (Florence, 1945). / E. De Michelis, Tutto D’Annunzio (Milan, 1960) ; D’Annunzio a contraggenio (Rome, 1963). / A. Rhodes, D’Annunzio. The Poet as Superman (New York, 1960). / C. Salinari, Miti e coscienza del decadentismo italiano (Milan, 1960). / E. Sanguineti, Tra liberty e crepuscolarismo (Milan, 1961). / F. Gerra, L’Impresa di Fiume nelle parole e nell’azione di Gabriele D’Annunzio (Milan, 1966). / E. Raimondi, « Gabriele D’Annunzio » dans Storia della letteratura italiana, t. IX (Milan, 1969). / P. Jullian, D’Annunzio (Fayard, 1971).

danse

Forme d’expression gestuelle qui peut être instinctive ou élaborée, rituelle ou artistique.


Manifestation essentielle de l’homme primitif, la danse lui a tout d’abord permis de s’exprimer. En dansant, l’homme a brisé le silence ; il a éloigné la solitude et établi une communication avec ses semblables.

La danse fut d’abord rythme magique et incantatoire. L’homme a adoré les forces naturelles ; les cycles des saisons, des astres eurent sur lui un pouvoir puissant. Pour agir sur les manifestations des éléments, il improvisa des gestes qui concrétisaient ses souhaits. Assemblés, ces gestes parvinrent à mimer une sorte d’histoire, et, à l’imitation originelle, succéda une forme de symbolisme. La personnalité de ceux qui étaient les plus aptes à traduire ces gestes, les sorciers, s’imposa aux autres membres du groupe. L’homme primitif dansait nu ; puis talismans, amulettes et masques lui donnèrent force et pouvoir. Les danses étaient imitatives, le danseur s’identifiant à la bête qu’il chassait. Après les mains et les pieds, le tambour indiqua le rythme. La danse primitive atteignait parfois à un paroxysme, à une sorte d’anéantissement, mais elle restait dans la limite de l’humain : l’homme comblé par son jeu cessait tout mouvement de lui-même.


La danse et les peuples anciens

L’Égyptien et le Grec recherchent l’harmonie dans leur corps en attitude ou en mouvement. La musique grecque nous est en partie connue, bien que peu d’exemples musicaux nous soient parvenus, tandis que la musique égyptienne nous est totalement inconnue. Pourtant, dans l’un et l’autre cas, nous connaissons la plupart des instruments (tambours, cymbales, crotales, flûtes, lyres, etc.) dont ces peuples usaient pour accompagner leurs danses, que vases et bas-reliefs nous ont restituées avec beaucoup de précision.


Les Égyptiens

La danse s’exécutait en solo ou en groupe ; il n’apparaît pas d’exemple de danse par couple. Les Égyptiens vénéraient Bès comme dieu de la Danse ; ils pratiquaient la danse astrale, les danses de fertilité. Leurs danses funéraires retraçaient la vie des défunts, tandis que d’autres danses, parfois de caractère burlesque, étaient interprétées au cours des fêtes en l’honneur d’Isis, du bœuf Apis ou des mystères osiriens. C’est l’Égypte qui semble avoir eu les premiers danseurs professionnels attachés à la cour des souverains ; ils appartenaient toutefois à la classe sociale la plus basse.


Les Hébreux

Nous n’avons pas trace de leurs danses ni de leur musique, mais nous savons que « David et toute la maison d’Ismaël dansaient devant l’Éternel » (II, Samuel, vi, 14). À côté des danses religieuses, outre celle du roi David, celle qui commémorait le passage de la mer Rouge et la danse en l’honneur de Jephté, il y avait des danses profanes telles que celle du culte du Veau d’or (qui pouvait s’apparenter aux danses religieuses) et celles qui présidaient aux grandes fêtes de Jérusalem (commémoration de la sortie d’Égypte et du retour du printemps ; offrandes des premiers fruits à Dieu ; fêtes des récoltes). Salomé et sa danse devant le roi Hérode Philippe ont traversé l’histoire pour inspirer peintres et musiciens.


Les Grecs

Le polythéisme offrait aux Grecs de nombreuses occasions de danser en l’honneur des dieux (Athéna, Zeus, Rhéa, Apollon, Dionysos, Artémis, Aphrodite...). Les danses guerrières (pyrrhiques, gymnopédies) avaient pour but d’exalter les vertus guerrières des soldats. Les Grecs croyaient au pouvoir magique de la danse ; ils s’adonnaient aux bacchanales et autres danses orgiaques. Le port du masque leur donnait une ample liberté d’action... Dans l’Antiquité grecque, la muse de la Danse, Terpsichore, était l’égale des muses de la Poésie et de la Musique.


Les Romains et les premiers chrétiens

Rome ne semble pas avoir donné une importance particulière à la danse. Les Romains, pour se distraire, préféraient les jeux du cirque*.

Chez les premiers chrétiens, où l’égalité de tous devant Dieu est un principe fondamental, la danse a d’abord tenu son rôle ancien. La danse, païenne, fut peu à peu écartée par l’Église, mais ce n’est qu’au xiie s. qu’elle en fut totalement exclue. Distraction impie (fête des fous, par exemple), elle n’avait plus place dans le rituel sacré. On ne conserva que les processions (à Séville, certaines processions sont encore dansées). Ainsi, la danse déchut...


L’Amérique précolombienne, l’Afrique noire, l’Asie

La musique aztèque, qu’aucune notation n’a pu transmettre, ne disposait que de peu d’instruments à vent ; elle utilisait des instruments à percussion (tambour vertical et gong de bois à deux sons) qui rythmaient les danses collectives. « La danse n’était pas seulement un rite, c’était une façon de « mériter » la faveur des dieux. »

En Afrique, le danseur noir est essentiellement « un instrument de percussion », et ses danses sont restées pour la plupart religieuses ou magiques.

Chez les Asiatiques, la danse a été depuis des millénaires une institution privilégiée, et elle atteignit un haut degré de raffinement qu’elle a conservé intact jusqu’à nos jours. En Inde, la danse fut une des premières manifestations de la civilisation, et les cinq grands styles hindous (Bhārat Nātyam, Kathak, Kathākali, Mohinī Attam, Manīpurī), dont deux sont d’origine sacrée, révèlent une très grande complexité de langage et de correspondances expressives (les mudrā, gestes caractéristiques utilisés par la danse hindoue, sont exécutés avec une ou deux mains). Au Japon, la danse n’est pas une danse de gestes mais une danse d’attitudes. À Bali — qui, bien que très influencée par l’Inde, a son propre style —, elle est une sorte de mystique.