Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

Danemark (suite)

Le commerce extérieur

Compte tenu de la faiblesse numérique de sa population, le Danemark possède un commerce extérieur important, nécessité par le développement continu du haut niveau de vie de ses habitants. Cette expansion est la conséquence logique d’une industrialisation continue, important des quantités croissantes de matières premières et de produits énergétiques et exportant de plus en plus de produits fabriqués. En 1920, ces derniers constituaient l’essentiel des importations, tandis que les exportations portaient exclusivement sur les produits agricoles. Vers 1930, les importations de matières premières étaient en augmentation, tandis que celles des biens de consommation diminuaient ; mais les produits de l’agriculture dominaient encore les exportations. Immédiatement après la guerre, les produits agricoles formèrent la part essentielle des exportations ; cependant, à partir de 1955, les produits fabriqués prirent une place de plus en plus grande et représentent actuellement environ la moitié du total en valeur des exportations. Il s’agit principalement de navires, de moteurs Diesel, de matériel pour l’industrie des produits agricoles, d’huile, de farine et de filets surgelés de poisson, ainsi que de bières. Les exportations de produits agricoles sont formées pour 45 p. 100 de leur valeur par le bacon et les porcs, 30 p. 100 par le beurre et les fromages, 20 p. 100 par la viande de bœuf et les bovins sur pied, et 5 p. 100 par les œufs et les volailles.

En un quart de siècle, la composition des importations a changé. La part des matières premières agricoles ou pour l’agriculture (graines, fourrages, engrais) a diminué de moitié, bien que les achats de fertilisants aient augmenté. La part des produits énergétiques, malgré une progression continue des achats, a légèrement diminué ; par contre, celle des machines est trois fois plus importante, et celle des véhicules de transport, cinq fois.

Parmi les principaux partenaires économiques du Danemark, la Grande-Bretagne occupe toujours la première place pour les achats et reste un des principaux fournisseurs du pays. Ensuite vient l’Allemagne de l’Ouest, en constante progression, tant pour les achats que pour les ventes. Les autres pays scandinaves viennent en troisième position, avec notamment 30 p. 100 de la valeur des exportations de produits manufacturés.

L’économie dépend principalement du commerce extérieur, et la balance des paiements joue un rôle de premier plan dans la vie économique nationale. Le déficit de la balance commerciale n’est compensé qu’en partie par les bénéfices nets de la marine marchande et du tourisme. Les revenus du fret maritime égalent souvent le déficit de la balance commerciale, mais les achats de navires à l’étranger et les frais de service en absorbent une bonne part. L’équilibre de la balance des paiements est assuré par les réserves, relativement faibles habituellement, de devises étrangères. Toute diminution marquée des réserves de devises amène le gouvernement à prendre dans les délais les plus brefs des mesures de politique économique. Des difficultés de paiement ont ainsi empêché, durant la période 1950-1960, de maintenir un niveau d’emploi aussi élevé qu’il était souhaitable, par suite d’un ralentissement volontaire de l’expansion économique.


Transports et communications

Le réseau routier comprend 2 300 km de routes reliant principalement entre elles les grandes villes et desservant les points de passage frontaliers, 6 200 km de routes secondaires et 47 600 km de voies locales. Le réseau ferroviaire est long de 3 900 km, dont 2 450 sont gérés par l’État. Les trafics routiers et ferroviaires sont particulièrement denses autour de Copenhague et le long des axes de circulation reliant la capitale à Helsingør en direction de la Suède, à Rødbyhavn dans l’île de Lolland en direction de l’Allemagne, et à Korsør, Odense et Fredericia en direction du Jylland et de la frontière allemande. Le franchissement des détroits nécessite l’utilisation de nombreux bacs et ferries rapides et de grande capacité, aux départs fréquents, particulièrement ceux qui relient Korsør à Nyborg entre Sjaelland et Fionie, Helsingør à Hälsingborg entre Sjaelland et la Suède, Rødbyhavn à Puttgarden entre Lolland et l’Allemagne fédérale. Le Petit-Belt et le détroit séparant Sjaelland de Falster sont franchis par de grands ponts.

J. G.

➙ Copenhague / Norvège / Scandinavie / Suède.

 L. Krabbe, Histoire de Danemark des origines jusqu’en 1945 (trad. du danois, Copenhague et Klincksieck, 1950). / L. Musset, les Peuples scandinaves au Moyen Âge (P. U. F., 1951). / A. Nielsen, Dänische Wirtschaftsgeschichte (Iéna, 1953). / P. Jeannin, Histoire des pays scandinaves (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1956 ; 2e éd., 1965). / G. Chabot, la Finlande et les pays scandinaves (P. U. F., 1958). / A. Früs et K. Glamann, History of Prices and Wages in Denmark, 1660-1850 (Londres, 1958). / J. P. Trap, Danmark (en danois, Copenhague, 1959). / Atlas over Denmark (Copenhague, 1961). / J. Danstrup et H. Koch, Histoire du Danemark (en danois, Copenhague, 1962-1965 ; 14 vol.). / Ministère des Affaires étrangères, le Danemark (trad. du danois, Copenhague, 1965). / Aperçu du Danemark (Copenhague, 1970). / Danemark, annuaire statistique, 1970 (en danois, Copenhague, 1970). / G. Alexandersson, les Pays du Nord (P. U. F., coll. « Magellan », 1971).

Les îles Féroé

Les îles Féroé (Føroyar en langue locale ou Färøerne en danois : les « îles » des moutons ») sont situées dans l’Atlantique Nord entre 60° 26′ et 62° 24′ de lat. N. et entre 6° 15′ et 7° 41′ de long. O. Formé de quelques îlots et dix-huit îles, dont dix-sept sont habitées, l’archipel a une superficie de près de 1 400 km2 ; la population (Féringiens ou Féroyens) atteint 37 000 habitants en 1968.

Il s’agit d’un archipel volcanique, composé par les ruines d’un haut plateau formé de basaltes et de tufs, accumulés sur d’énormes épaisseurs. Les îles alignent des crêtes orientées du nord-ouest au sud-est, séparées par des chenaux parallèles, entaillées de profondes vallées glaciaires et post-glaciaires avec de hautes falaises. L’altitude moyenne s’établit entre 300 et 400 m ; le point culminant atteint 882 m dans l’île d’Østerø. La plus grande île est celle de Strømø, où se trouve la capitale, Thorshavn, ville de 7 500 habitants. Le climat océanique, frais, avec des vents violents et des précipitations abondantes, ne permet guère, au milieu d’une végétation pauvre en arbres, que la culture des pommes de terre, de l’orge, des raves, ainsi que l’élevage des moutons. La chasse des petits cétacés et la pêche sont l’activité essentielle de l’île. Une flottille bien équipée occupe environ 5 000 pêcheurs. La vie humaine se concentre sur de basses terres au fond des fjords et au pied des plateaux.