Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cyclisme (suite)

La période d’organisation des courses de cross-country cyclo-pédestre s’étend de novembre à mars, c’est-à-dire pendant la saison morte du cyclisme sur route. Cette alternance permet à quelques routiers plus particulièrement adroits de pratiquer le cyclo-cross à titre d’entraînement, encore que cette méthode de préparation soit très contestée. Le cyclo-cross est, en effet, un exercice brutal par ses changements de rythme et dangereux par sa nature.

Les Français organisent un championnat national de cyclo-cross depuis 1902, mais ils n’ont pu intéresser leurs pays voisins qu’à partir de 1924, date du premier critérium international, devenu championnat du monde en 1950. Le Français André Dufraisse a remporté cinq fois le titre mondial de 1954 à 1958 ; Robert Oubron, Roger Rondeaux et le populaire routier Jean Robic ont aussi illustré les couleurs françaises dans cette spécialité ambiguë.

J. B.

 R. Huttier, le Roman de la bicyclette (Susse, 1952). / R. Chesal, 75 Années de vie fédérale, 1881-1956 (Impr. du Nord-Est, Reims, 1957). / J. Bobet, Louison Bobet, une vélobiographie (Gallimard, 1958) ; le Cyclisme (Hachette, 1960). / M. Diamant-Berger, Histoire du Tour de France (Gédalge, 1959). / P. Chany, Arriva Coppi ou les Rendez-vous du cyclisme (la Table ronde, 1960). / G. Briquet, Ici, 60 ans du Tour de France (la Table ronde, 1962). / D. Rebour, Cycle de compétition et cyclotourisme sportif (Technique et Vulgarisation, 1962). / J. Marchand, le Cyclisme (la Table ronde, 1963). / J. Anquetil et P. Joly, En brûlant les étapes (Calmann-Lévy, 1966). / J. Augendre et R. Chapatte, Histoires de cyclisme (Calmann-Lévy, 1966). / J. Bobet et A. Creff, la Course en tête (la Table ronde, 1966). / D. Clément, Cyclisme sur route (Amphora, 1969). / A. Michea et E. Besson, 100 ans de cyclisme, 1869-1969 (Arthaud, Grenoble, 1969). / R. Bastide, Doping, les surhommes du vélo (Solar, 1970). / Fédération française du cyclisme, Réglementation sportive et technique du cyclisme français (Éd. annuelle).


Petit lexique du cyclisme


arc-en-ciel.

Les champions du monde de cyclisme se voient attribuer un maillot dit « arc-en-ciel » qui, en réalité, est un maillot blanc avec une large ceinture aux couleurs bleue, rouge, noire, jaune et verte. Les règlements stipulent que les champions du monde en exercice ont obligation de porter le maillot arc-en-ciel. Les champions déchus de leur titre ont le droit d’ajouter des parements arc-en-ciel aux manches de leurs maillots personnels.


boyau.

Les pneumatiques ont fait l’objet d’études scrupuleuses qui ont abouti à la fabrication et à l’utilisation courante de pneus appelés boyaux, dont le poids varie de 200 à 300 g. La chambre à air du boyau est complètement enfermée dans l’enveloppe cousue et collée à la jante de la roue. Certains boyaux spéciaux utilisés sur piste ne pèsent pas plus de 100 g. Ils sont gonflés à l’hélium pour améliorer le rendement lors de tentatives contre les records.


braquet.

Il définit un développement qui est la distance en mètres parcourue par les roues en un tour complet du pédalier. Le développement se calcule en multipliant la circonférence de la roue par le rapport du nombre des dents du pédalier au nombre des dents du pignon arrière. Par exemple, le développement correspondant au braquet de 52 × 14 est :


dopage ou doping.

Parce qu’il est un sport difficile et surtout un exercice de longue durée, le cyclisme de compétition a, dès ses débuts, poussé certains coureurs à accroître artificiellement leurs ressources physiques. Les confidences de champions du début du siècle, recueillies dans le Tour de France ou les courses de Six Jours sur piste, témoignent de l’ancienneté de cette tricherie. La commercialisation des excitants nerveux et euphorisants, après la Seconde Guerre mondiale, a provoqué des abus et des accidents mortels dont les plus retentissants ont eu pour victimes le jeune Danois Enemark Jensen aux jeux Olympiques de Rome (1960) et l’Anglais Tom Simpson dans le Tour de France (1967).

Les pouvoirs publics français ont déclenché la lutte antidopage en promulguant une loi le 1er juin 1965 tendant à la répression de l’usage et de la fourniture des stimulants à l’occasion des compétitions sportives. Avec entrain ou résignation, toutes les nations cyclistes ont adopté des dispositions analogues, assorties de peines, d’amendes ou d’emprisonnement. Désormais, les coureurs sont soumis à des contrôles médicaux aux arrivées de toutes les grandes épreuves. Les résultats des analyses (urine, sang, salive) prouvent ou démentent l’absorption de produits dopants.

Malgré quelques erreurs dans ses modalités d’application, le contrôle antidopage, dans la mesure où il est appuyé par une éducation des jeunes coureurs, semble contribuer à l’assainissement du sport cycliste en général. V. dopage.


géants de la route.

Les chroniqueurs des premiers Tours de France, souvent épouvantés par l’état des chemins empruntés et toujours émerveillés par le courage des concurrents, ont surnommé « géants de la route » les participants de la célèbre course. Dans un article fameux consacré au Tour de France 1924, Albert Londres a transformé l’expression en « forçats de la route », en raison des mesures vexatoires imposées par un règlement alors draconien.

Il convient de signaler que le ton épique du reportage cycliste est la conséquence de la nature même de la course cycliste. Le cyclisme sur route n’a pas de spectateurs, car ceux-ci ne peuvent suivre que quelques secondes d’une action qui s’étale sur plusieurs heures et plusieurs dizaines de kilomètres. Le cyclisme sur route a des lecteurs et des auditeurs. Le sport cycliste n’est pas regardé. Il est raconté, d’où l’importance et le style souvent emphatique des articles qui lui sont consacrés.


maillot jaune.

Un maillot de couleur jaune est attribué au premier du classement général du Tour de France. Le créateur du Tour, Henri Desgrange, adopta cette mesure en 1919 afin de permettre au plus grand nombre de reconnaître au passage le premier de la course. Il choisit la couleur jaune parce que son journal l’Auto était imprimé sur papier jaune. De même, le premier du classement général du Tour d’Italie porte un maillot rose parce que le journal organisateur, la Gazzetta dello Sport, est imprimé sur papier rose.