Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cuisse (suite)

• Les plaies artérielles au niveau de la cuisse mettent en jeu, dans l’immédiat, la vie du blessé et, ultérieurement, la vie du membre. Les plaies de l’artère fémorale dans le triangle de Scarpa sont redoutables (plaie du toréador, par corne du taureau, plaie du boucher, par coup de couteau) et peuvent entraîner la mort, par hémorragie, en quelques instants. À l’inverse, les plaies artérielles peuvent être méconnues (plaie « sèche ») et responsables ultérieurement d’anévrisme artério-veineux (communication permanente entre une artère et une veine). L’association de lésions cutanées, osseuses, musculaires, vasculaires et nerveuses dans les grands traumatismes (guerre) sont d’une particulière gravité.


Les affections non traumatiques

Elles peuvent atteindre tous les éléments constitutifs de la cuisse.

Le fémur est le siège fréquent de certaines affections générales : destruction de la diaphyse par métastases cancéreuses, maladie de Paget, tumeur maligne primitive (ostéosarcome), infection aiguë de l’os (ostéomyélite) de l’extrémité inférieure du fémur de l’adolescent, due au staphylocoque doré le plus souvent.

L’artère fémorale peut être lésée de la même façon que n’importe quelle artère de l’organisme, mais son atteinte au cours de l’artérite (v. artère) est particulièrement fréquente.

Si l’artère fémorale profonde est l’artère nourricière de l’os, l’artère fémorale superficielle est l’artère de passage pour la vascularisation de la jambe. Son occlusion partielle, ou totale, très fréquente dans la maladie athéromateuse, est le plus souvent responsable de la claudication intermittente. L’artériographie permet d’apprécier l’aspect des artères de tout le membre inférieur, l’état de l’artère fémorale, l’importance de la circulation collatérale, qui se développe pour pallier l’insuffisance de l’artère fémorale, et les possibilités thérapeutiques (endartériectomie, pontage à l’aide d’une greffe).

L’aggravation des lésions athéromateuses peut entraîner la gangrène de l’extrémité distale du membre. Il arrive parfois que la migration d’un caillot soit bloquée au niveau de l’artère fémorale. Cette embolie artérielle, dont la cause est souvent une cardiopathie, constitue une urgence chirurgicale véritable : une désobstruction par abord direct, réalisée avant la douzième heure, est alors la seule chance du malade de conserver le membre.

Au niveau de l’artère fémorale et de ses branches peut se développer un anévrisme artériel, complication de la maladie athéromateuse. Les anévrismes de la cuisse sont, avec ceux du creux poplité, les plus fréquents de tous les anévrismes.

La pathologie nerveuse de la cuisse est bien plus rare. En effet, si les douleurs nerveuses se projettent à la cuisse (sciatique, névralgies crurales ou obturatrices), la cause en est plus haut située, à l’origine de ces troncs nerveux (sciatique par hernie discale) ou dans le petit bassin.

Enfin, la pathologie nerveuse et lymphatique de la cuisse est commune avec celle de la jambe* (varices, thrombophlébites, éléphantiasis), de même que les tumeurs des parties molles.

Ph. de L.

cuivre

Corps simple métallique d’usage courant.



Découverte

Le cuivre, qui existe à l’état natif, fut le premier métal utilisé. Des perles de cuivre ont été trouvées en Haute-Égypte dans diverses stations occupées au cours de la première moitié du Ve millénaire. Au IVe millénaire, les Égyptiens font un usage courant du cuivre, et on a trouvé dans des tombes royales des lames de poignard, des haches, des harpons et des vases en cuivre. L’usage de ce métal apparaît alors dans d’autres régions : Mésopotamie, Iran et Inde. En Mésopotamie, dans les tombes sumériennes, entre 3500 et 3100, on trouve des casques en cuivre. Vers 3000, l’utilisation du cuivre apparaît en Crète, dans les îles de la mer Égée et en Chine. Enfin, le IIIe millénaire est l’époque durant laquelle l’usage du cuivre s’est répandu en Europe à partir du Proche-Orient.

Durant ce même millénaire, le bronze est découvert : il apparaît vers 2800 en Égypte, en Mésopotamie, en Iran et en Inde. Il faut attendre les environs de l’an 2000 pour le trouver en Europe et en Chine. Par suite des développements de la métallurgie, le silex est abandonné autour du IIe millénaire dans les régions d’antiques civilisations.

En Amérique apparaît d’abord l’usage de l’or et de l’argent, puis, vers la période allant du vie au ixe s. de notre ère, le bronze est utilisé.

Le cuivre peut être fondu et coulé dans un moule, dont il prend la forme. Des objets en cuivre martelé ou en cuivre moulé ont été fabriqués par des Égyptiens prédynastiques de la première moitié du IVe millénaire. Mais l’alliage du cuivre à l’étain a une température de fusion plus basse et permet de réaliser un alliage à bonne coulabilité.

Avec une faible teneur (de 1 à 4 p. 100) en étain, le bronze peut être martelé à froid et acquiert une dureté suffisante, ce qui permet de confectionner des outils tranchants. Pour une teneur en étain de 8 à 12 p. 100, le bronze se dilate en refroidissant, puis se contracte en donnant une fidèle reproduction des détails du moule. Un alliage à 12 p. 100 d’étain ne peut se forger à froid mais, par recuit, il acquiert des caractéristiques intéressantes. Dès l’Antiquité, on a fabriqué des « bronzes » de cuivre riches en plomb, remplaçant plus ou moins l’étain, ainsi que des alliages de cuivre avec de notables quantités d’arsenic, d’antimoine ou de zinc (le zinc ne fut identifié qu’au xvie s., mais les laitons furent utilisés dès l’Antiquité).


État naturel

Le cuivre se rencontre à l’état natif ; il contient souvent de petits pourcentages d’argent, de bismuth et de plomb. Les minerais de cuivre les plus communs sont des sulfures mixtes de fer et de cuivre, tels la chalcopyrite, ou pyrite cuivreuse CuFeS2, et le sulfure Cu3FeS3. On connaît aussi des oxydes et des carbonates basiques naturels ; telles sont la malachite CuCO3, Cu(OH)2 et l’azurite 2CuCO3,Cu(OH)2.

Le cuivre ne forme que 7.10–3 p. 100 de la lithosphère. C’est toutefois un très important métal usuel.