cuisse (suite)
• Les plaies artérielles au niveau de la cuisse mettent en jeu, dans l’immédiat, la vie du blessé et, ultérieurement, la vie du membre. Les plaies de l’artère fémorale dans le triangle de Scarpa sont redoutables (plaie du toréador, par corne du taureau, plaie du boucher, par coup de couteau) et peuvent entraîner la mort, par hémorragie, en quelques instants. À l’inverse, les plaies artérielles peuvent être méconnues (plaie « sèche ») et responsables ultérieurement d’anévrisme artério-veineux (communication permanente entre une artère et une veine). L’association de lésions cutanées, osseuses, musculaires, vasculaires et nerveuses dans les grands traumatismes (guerre) sont d’une particulière gravité.
Les affections non traumatiques
Elles peuvent atteindre tous les éléments constitutifs de la cuisse.
Le fémur est le siège fréquent de certaines affections générales : destruction de la diaphyse par métastases cancéreuses, maladie de Paget, tumeur maligne primitive (ostéosarcome), infection aiguë de l’os (ostéomyélite) de l’extrémité inférieure du fémur de l’adolescent, due au staphylocoque doré le plus souvent.
L’artère fémorale peut être lésée de la même façon que n’importe quelle artère de l’organisme, mais son atteinte au cours de l’artérite (v. artère) est particulièrement fréquente.
Si l’artère fémorale profonde est l’artère nourricière de l’os, l’artère fémorale superficielle est l’artère de passage pour la vascularisation de la jambe. Son occlusion partielle, ou totale, très fréquente dans la maladie athéromateuse, est le plus souvent responsable de la claudication intermittente. L’artériographie permet d’apprécier l’aspect des artères de tout le membre inférieur, l’état de l’artère fémorale, l’importance de la circulation collatérale, qui se développe pour pallier l’insuffisance de l’artère fémorale, et les possibilités thérapeutiques (endartériectomie, pontage à l’aide d’une greffe).
L’aggravation des lésions athéromateuses peut entraîner la gangrène de l’extrémité distale du membre. Il arrive parfois que la migration d’un caillot soit bloquée au niveau de l’artère fémorale. Cette embolie artérielle, dont la cause est souvent une cardiopathie, constitue une urgence chirurgicale véritable : une désobstruction par abord direct, réalisée avant la douzième heure, est alors la seule chance du malade de conserver le membre.
Au niveau de l’artère fémorale et de ses branches peut se développer un anévrisme artériel, complication de la maladie athéromateuse. Les anévrismes de la cuisse sont, avec ceux du creux poplité, les plus fréquents de tous les anévrismes.
La pathologie nerveuse de la cuisse est bien plus rare. En effet, si les douleurs nerveuses se projettent à la cuisse (sciatique, névralgies crurales ou obturatrices), la cause en est plus haut située, à l’origine de ces troncs nerveux (sciatique par hernie discale) ou dans le petit bassin.
Enfin, la pathologie nerveuse et lymphatique de la cuisse est commune avec celle de la jambe* (varices, thrombophlébites, éléphantiasis), de même que les tumeurs des parties molles.
Ph. de L.