Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

crâne (suite)

La face endocrânienne de la voûte du crâne est marquée sur le plan sagittal médian par la gouttière du sinus veineux longitudinal supérieur, le sillon de l’artère méningée moyenne, la crête frontale interne. La face exocrânienne est recouverte par le pannicule adipeux sous-cutané, la peau, les cheveux, sauf en regard du frontal, où la peau est glabre, seulement marquée par les sourcils. La face endocrânienne de la base du crâne est divisée en trois étages, qui s’échelonnent de haut en bas et d’avant en arrière : un étage supéro-antérieur, un étage moyen, un étage inféro-postérieur.

L’étage supérieur, ou ethmoïdo-frontal, est constitué au centre par l’ethmoïde et latéralement par le frontal (bosses orbitaires). Il est marqué au centre par les trous de la lame criblée, qui laissent passer les nerfs olfactifs, les trous ethmoïdaux, où passent les nerfs ethmoïdaux, les trous optiques, d’où émergent les nerfs optiques, qui vont se réunir pour former le chiasma optique.

L’étage moyen, ou sphéno-temporal, est constitué : au centre par le corps du sphénoïde creusé de la selle turcique, contenant l’hypophyse, de chaque côté des grandes ailes du sphénoïde, et de la face supéro-antérieure des rochers. Cet étage est également percé de nombreux trous livrant passage à des paquets vasculo-nerveux : les nerfs et les vaisseaux de l’orbite par la fente sphénoïdale (moteur oculaire commun, pathétique, nerf et veine ophtalmiques) ; le nerf maxillaire supérieur par le trou grand rond ; le nerf maxillaire inférieur par le trou ovale ; l’artère méningée moyenne par le trou petit rond ; à l’union du rocher et du sphénoïde se trouve le trou déchiré antérieur, où passe le nerf vidien ; l’orifice interne du canal carotidien interne laisse pénétrer la carotide interne dans le crâne.

L’étage inférieur, ou occipito-temporal, est composé au centre et en avant par le corps basilaire et le trou occipital, sur les côtés par les masses latérales de l’occipital et les rochers, en arrière par l’écaille occipitale. Au centre, le trou occipital fait communiquer la cavité crânienne avec le canal rachidien ; par ce trou passent la jonction bulbo-médulaire et les artères vertébrales. Cet étage présente également des orifices pour le passage des éléments vasculo-nerveux : l’orifice endocrânien du conduit auditif interne pour le nerf facial ; le trou déchiré postérieur pour les nerfs glosso-pharyngien, pneumogastrique et spinal ainsi que pour la veine jugulaire interne ; le trou condylien antérieur pour le grand hypoglosse. La face exocrânienne de la base du crâne est divisée en deux parties : une antérieure, articulée avec le massif osseux de la face et constituée par l’ethmoïde, le sphénoïde et la partie orbito-nasale du frontal ; une postérieure, libre, constituée par les temporaux et l’occipital.


Embryologie

Les os du crâne n’ont pas tous la même origine. Ceux de la voûte se développent à partir d’un tissu conjonctif embryonnaire ; ils sont appelés os de membrane ou os de revêtement. Ceux de la base résultent de l’ossification d’une ébauche cartilagineuse ; ils sont appelés os de cartilage ou os primaires. Les points d’ossification des os de la voûte s’accroissent progressivement du centre vers la périphérie, mais à la naissance existent des espaces non ossifiés, les fontanelles, qui sont au nombre de six : une lambdatique, une bregmatique, deux ptériques et deux astériques. La face endocrânienne du crâne est tapissée par les méninges, qui sont au nombre de trois : la pie-mère, adhérant aux structures nerveuses, l’arachnoïde et la dure-mère, adhérant à l’os. Elles limitent entre elles des espaces sous-arachnoïdiens contenant du liquide céphalo-rachidien.


Radiologie

L’examen radiologique du crâne est la meilleure méthode d’étude de cet assemblage complexe. Les incidences utilisées sont nombreuses. Lorsqu’il s’agit d’une étude générale, des clichés de face et de profil suffisent, mais, lorsque l’étude veut porter sur une structure particulière, force est alors de recourir à des incidences spéciales.

Sur le cliché de profil, il convient de noter la forme du crâne, la texture de la voûte (on recherche ainsi une hyperostose, une géode, une déminéralisation) et d’apprécier l’épaisseur et la régularité de l’os. Sur la voûte du crâne, on peut retrouver la projection des différentes sutures, les empreintes vasculaires que forment le sinus sphéno-pariétal, l’artère méningée moyenne, les veines diploïques pariétales dessinant l’étoile pariétale, le sinus transverse. On reconnaît facilement sur ce cliché de profil les trois étages de la base du crâne : l’étage antérieur, dont le plancher est représenté par les fosses orbitaires, au-dessous desquelles se projette la lame criblée ; l’étage moyen, limité en bas par la grande aile du sphénoïde, qui semble contenir concentriquement à elle la selle turcique, limitée en avant par les apophyses clinoïdes antérieures et en arrière par les apophyses clinoïdes postérieures (entre le fond de cette selle turcique et la grande aile se projette le sinus sphénoïdal) ; l’étage postérieur, qui se raccorde en arrière avec l’écaille de l’occipital et qui est marqué par la projection du conduit auditif interne, la pneumatisation (aération) des cellules mastoïdes et l’orifice du trou occipital.

Les clichés de face sont réalisés le plus souvent en incidence postéro-antérieure, c’est-à-dire que le front et le nez du sujet reposent sur le film (la cassette qui le contient). Selon la direction du rayon, on peut réaliser trois sortes de clichés ou incidences : face haute, face directe, dite aussi « rochers dans les orbites », et face basse. Ces incidences permettent l’étude de la voûte ; elles montrent que son épaisseur n’est pas uniforme, puisque c’est au niveau de l’écaille temporale qu’elle est la plus mince et au niveau des bosses pariétales qu’elle est la plus épaisse. Sur la voûte du crâne, on reconnaît les sutures, les empreintes vasculaires, les empreintes digitiformes, dont la signification n’est pas toujours pathologique. Au-dessous du toit des orbites, on reconnaît aisément les petites ailes du sphénoïde, qui se réunissent sur la ligne médiane par une ligne sombre horizontale qui correspond à la coupe optique du jugum sphénoïdal. Au-dessus de cette ligne on voit les sinus frontaux, à la morphologie et au développement très variables d’un sujet à l’autre, pouvant se prolonger le long du toit des orbites. Au-dessous de la ligne dense et médiane, le sinus sphénoïdal, avec de part et d’autre les cellules ethmoïdales, au-dessous et superposées au sinus sphénoïdal les fosses nasales, séparées par leur cloison médiane et à l’intérieur desquelles on peut retrouver les cornets inférieurs, projetés dans les orbites par une incidence spéciale (face haute), la grande aile du sphénoïde et la fente sphénoïdale.