Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cosmiques (rayons) (suite)

Importance des rayons cosmiques en géophysique, rayons cosmiques solaires

Malgré leur très grande énergie individuelle, les rayons cosmiques peuvent être déviés par le champ magnétique terrestre. Il ne faut donc pas s’étonner si, au cours de grands orages magnétiques, certaines fluctuations systématiques (en direction et en intensité) se manifestent dans le rayonnement cosmique arrivant au voisinage de la Terre. Le début de l’orage magnétique provoque en général une diminution du « flux cosmique » (effet Forbush) et une perturbation plus ou moins grande de l’isotropie naturelle du rayonnement (due à sa génération lointaine et spatiale). Dans certains cas, des renforcements du rayonnement sont observés avant le début de l’orage. Ces phénomènes ne doivent pas être confondus avec un rayonnement particulier, issu du Soleil (v. géomagnétisme), analogue au rayonnement cosmique proprement dit, mais avec des énergies individuelles beaucoup plus faibles (bien que leur flux total puisse être important). Ces rayonnements, qui peuvent atteindre le sol terrestre dans la région des calottes polaires (où ils constituent ce que l’on appelle les événements à protons), doivent être distingués des rayons cosmiques. Leur existence montre cependant, par analogie, que les étoiles — analogues au Soleil — doivent être partiellement la source de rayonnements qui, dans certains cas, pourraient avoir contribué directement au rayonnement cosmique reçu sur notre planète.


Action physiologique

L’énorme énergie que porte individuellement telle ou telle particule cosmique lui permet aisément de traverser de part en part le corps humain. À chaque instant, nous sommes donc transpercés par un grand nombre d’entre elles. Cela ne constitue guère un danger, car leur flux énergétique global reste faible. À ce titre, certains rayonnements solaires (tels que les « événements à protons ») pourraient être plus dangereux, notamment pour des astronautes. Au niveau du sol, l’atmosphère nous protège d’une façon en général satisfaisante contre des flux de rayonnement trop intenses.

E. S.

 P. Auger, les Rayons cosmiques (P. U. F., 1941). / L. Leprince-Ringuet, les Rayons cosmiques (A. Michel, 1948). / A. Cachon, A. Daudin et L. Jauneau, les Rayons cosmiques (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1951 ; 2e éd., 1961). / A. Dauvillier, les Rayons cosmiques (Dunod, 1954).


Les spécialistes des rayons cosmiques


Pierre Auger,

physicien français (Paris 1899). Professeur à la Sorbonne, président du Centre national d’études spatiales (1961-62), directeur général de l’Organisation européenne de recherches spatiales (1962-1967), il a découvert l’émission d’un électron par un atome excité (effet Auger) et expliqué la production des gerbes atmosphériques par les rayons cosmiques.


Victor Franz Hess,

physicien autrichien, puis américain (Waldstein, Styrie, 1883 - Mount Vernon, New York, 1964). Il observa dès 1912 l’existence de rayons cosmiques lors d’ascensions en ballon et reconnut que leur intensité augmente avec l’altitude. (Prix Nobel de physique, 1936.)


Louis Leprince-Ringuet,

physicien français (Alès 1901). Professeur à l’École polytechnique et au Collège de France, il a étudié les rayons cosmiques dans les laboratoires de haute montagne, déterminé la masse de divers mésons et participé à la découverte des propriétés des hypérons. (Acad. des sc., 1949 ; Acad. fr., 1966.)

Costa Rica

État d’Amérique centrale.


Situé entre le Nicaragua et le Panamá, le Costa Rica présente deux longues façades maritimes, vers la mer des Caraïbes et vers l’océan Pacifique. Deux chaînes montagneuses en forment l’armature longitudinale : au sud la cordillère de Talamanca, granitique, et au nord la Cordillère volcanique, à laquelle se rattache la péninsule de Nicoya. Entre les deux chaînes se situe la Vallée centrale, cœur du pays par son peuplement dense et voie de passage entre l’Est et l’Ouest. Le climat, tropical, chaud toute l’année, nuancé par l’altitude, présente une pluviosité très élevée et permanente sur le versant caraïbe, couvert de forêts denses, tandis que les pluies sont moindres sur le versant pacifique, où elles laissent place à une saison sèche (janv.-avr.), favorable à une forêt à feuilles caduques.


La nation costaricienne

Sur un territoire habité par une population indigène peu organisée et peu nombreuse (sauf au nord-ouest, dans le Guanacaste), un petit noyau d’Espagnols venus du Nicaragua s’est établi autour de Cartago, dans la Vallée centrale, dès 1564. Dans cette région d’altitude favorable s’est développé un groupe de populations blanches, qui vécut dans l’isolement, organisant une économie de subsistance modeste. Fait unique en Amérique centrale, ce peuplement représente plus des trois quarts de la population nationale, les métis indiens restant peu nombreux ; s’y ajoutent sur la côte caraïbe des éléments noirs, esclaves venus des Antilles dès le xviie s., puis travailleurs, surtout Jamaïquains, depuis la fin du xixe s.

La croissance démographique approche le taux élevé de 3 p. 100 par an, grâce aux améliorations sanitaires surtout après 1940, tandis que la fécondité demeure à un niveau important. Depuis le noyau de la Vallée centrale (qui groupe encore la moitié de la population nationale), à mesure que s’accroissait leur nombre, les Costariciens se sont répandus vers la périphérie, surtout depuis le xixe s. et plus encore de nos jours, en suivant les axes d’extension du réseau routier, voire aussi dans des secteurs mal desservis où les terres libres abondent, mais surtout dans la moitié sud-ouest du pays plutôt que dans la forêt dense, encore partiellement vide.

Le niveau de vie est un des plus élevés d’Amérique centrale, mais surtout la répartition du produit national est ici moins inégale. Cette situation s’explique grâce à la tradition d’une démocratie de petits propriétaires ruraux. Les grandes propriétés ne couvrent que la moitié des terres utilisées et se localisent plutôt à la périphérie du pays (zones bananières), tandis que la petite propriété prédomine dans le Centre et en particulier dans la zone caféière : sur ces deux productions, bananes et café, introduites après 1850, reposent l’économie rurale du pays et ses exportations.