cosmiques (rayons) (suite)
Importance des rayons cosmiques en géophysique, rayons cosmiques solaires
Malgré leur très grande énergie individuelle, les rayons cosmiques peuvent être déviés par le champ magnétique terrestre. Il ne faut donc pas s’étonner si, au cours de grands orages magnétiques, certaines fluctuations systématiques (en direction et en intensité) se manifestent dans le rayonnement cosmique arrivant au voisinage de la Terre. Le début de l’orage magnétique provoque en général une diminution du « flux cosmique » (effet Forbush) et une perturbation plus ou moins grande de l’isotropie naturelle du rayonnement (due à sa génération lointaine et spatiale). Dans certains cas, des renforcements du rayonnement sont observés avant le début de l’orage. Ces phénomènes ne doivent pas être confondus avec un rayonnement particulier, issu du Soleil (v. géomagnétisme), analogue au rayonnement cosmique proprement dit, mais avec des énergies individuelles beaucoup plus faibles (bien que leur flux total puisse être important). Ces rayonnements, qui peuvent atteindre le sol terrestre dans la région des calottes polaires (où ils constituent ce que l’on appelle les événements à protons), doivent être distingués des rayons cosmiques. Leur existence montre cependant, par analogie, que les étoiles — analogues au Soleil — doivent être partiellement la source de rayonnements qui, dans certains cas, pourraient avoir contribué directement au rayonnement cosmique reçu sur notre planète.
Action physiologique
L’énorme énergie que porte individuellement telle ou telle particule cosmique lui permet aisément de traverser de part en part le corps humain. À chaque instant, nous sommes donc transpercés par un grand nombre d’entre elles. Cela ne constitue guère un danger, car leur flux énergétique global reste faible. À ce titre, certains rayonnements solaires (tels que les « événements à protons ») pourraient être plus dangereux, notamment pour des astronautes. Au niveau du sol, l’atmosphère nous protège d’une façon en général satisfaisante contre des flux de rayonnement trop intenses.
E. S.
P. Auger, les Rayons cosmiques (P. U. F., 1941). / L. Leprince-Ringuet, les Rayons cosmiques (A. Michel, 1948). / A. Cachon, A. Daudin et L. Jauneau, les Rayons cosmiques (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1951 ; 2e éd., 1961). / A. Dauvillier, les Rayons cosmiques (Dunod, 1954).
Les spécialistes des rayons cosmiques
Pierre Auger,
physicien français (Paris 1899). Professeur à la Sorbonne, président du Centre national d’études spatiales (1961-62), directeur général de l’Organisation européenne de recherches spatiales (1962-1967), il a découvert l’émission d’un électron par un atome excité (effet Auger) et expliqué la production des gerbes atmosphériques par les rayons cosmiques.
Victor Franz Hess,
physicien autrichien, puis américain (Waldstein, Styrie, 1883 - Mount Vernon, New York, 1964). Il observa dès 1912 l’existence de rayons cosmiques lors d’ascensions en ballon et reconnut que leur intensité augmente avec l’altitude. (Prix Nobel de physique, 1936.)
Louis Leprince-Ringuet,
physicien français (Alès 1901). Professeur à l’École polytechnique et au Collège de France, il a étudié les rayons cosmiques dans les laboratoires de haute montagne, déterminé la masse de divers mésons et participé à la découverte des propriétés des hypérons. (Acad. des sc., 1949 ; Acad. fr., 1966.)