Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Abraham (suite)

Abraham fondateur du culte de La Mecque

— Et quand Abraham dit : « Seigneur ! rends cette Ville sûre et détourne-nous, moi et mon fils, d’adorer les idoles !
— Elles ont, Seigneur ! égaré beaucoup d’Hommes. Celui qui me suivra sera de moi, mais qui me désobéira... Car Tu es absoluteur et miséricordieux.
— Seigneur ! j’ai établi une partie de ma descendance dans une vallée sans culture, auprès de Ton Temple rendu sacré, Seigneur ! pour qu’ils accomplissent la Prière. Fais que des cœurs, chez les Hommes, s’inclinent vers eux ! Attribue-leur des fruits ! Peut-être seront-ils reconnaissants !
— Seigneur ! Tu sais ce que nous cachons et ce que nous divulguons.
Rien n’est caché à Allah sur la terre ni dans le ciel.
Louange à Allah, qui, malgré ma vieillesse, m’a accordé Ismaël et Isaac ! En vérité, mon Seigneur entend certes bien la prière !
— Seigneur, fais de moi celui qui accomplit la Prière et qu’il en soit ainsi de ma descendance, ô Seigneur ! et accepte ma prière !
— Seigneur, pardonne-moi ainsi qu’à mes père et mère et aux Croyants, au jour où se dressera le Rendement de Compte ! »
Le Coran, surate XIV, 38-42 (trad. R. Blachère).

I. T.

➙ Hébreux.

 C. L. Woolley, Abraham. Recent Discoveries and Hebrew Origins (Londres, 1936 ; trad. fr. : Abraham. Découvertes récentes sur l’origine des Hébreux, Payot, 1949). / E. Dhorme, la Religion des Hébreux nomades (Geuthner, 1937). / E. Tisserant, Abraham père des croyants (le Cerf, 1952). / R. de Vaux, les Institutions de l’Ancien Testament (le Cerf, 1958-1960 ; 2 vol.). / J. Bright, A History of Israel (Philadelphie, 1959). / H. Cazelles, « Patriarches », dans Supplément au Dictionnaire de la Bible, t. VII (Letouzey, 1961). / A. Parrot, Abraham et son temps (Delachaux et Niestlé, 1962). / R. Martin-Achard, Actualité d’Abraham (Delachaux et Niestlé, 1970).

Abramovitz (Chalom Yaacov, dit Mendele-Mocher-Sefarim)

Écrivain d’expression yiddish et hébraïque (Kopyle, dans le gouvernement de Minsk, 1836 - Odessa 1917).


Son père, Hayyim Moseh Broydo, un érudit, a le souci de lui donner une bonne éducation, et, de fait, l’enfant manifeste un goût précoce pour les études philosophiques et religieuses. À treize ans il perd son père. Passant d’une école talmudique à l’autre, il arrive à Vilnious. Sa mère s’étant remariée, son beau-père le charge de veiller sur l’éducation de ses enfants nés d’un premier mariage, et, tout en s’acquittant de cette tâche, le jeune homme se promène, solitaire, dans la région qui lui inspire ses premiers poèmes.

À l’instigation d’un certain Abraham le Boiteux, il quitte la Biélorussie, frappée de sécheresse, pour se rendre en Russie du Sud. À Kamenetz-Podolski, il se sépare de ses compagnons. Il y rencontre l’écrivain hébreu Abraham Ber Gottlober, s’établit comme instituteur et se marie une première fois. Il commence à écrire des articles sur les sciences naturelles et l’éducation, qui paraissent en 1857 dans Ha-Maguid (le Messager) ; certains feront l’objet du recueil Mishpat Chalom (Jugement de Salom, 1860). Installé ensuite à Berditchev, Abramovitz se sépare de sa première femme et se remarie dans un milieu aisé, ce qui lui permet de se consacrer entièrement à la littérature. Il écrit alors Toledot ha-teva (Histoire naturelle), puis, en 1863, son premier conte, Limdû hetev (Apprenez bien), qui deviendra le roman Avot u Vanim (Pères et fils). Il souhaite, par une œuvre réaliste, donner la réplique aux romans romantiques de Mapou. Et surtout il veut être compris du peuple. Pour cela, abandonnant l’hébreu, il écrit en yiddish, langue comprise de tous. Dans le premier roman de son époque yiddish (qui durera de 1864 à 1886), Dos Kleyne menčele (le Petit Homme), apparaît son pseudonyme, nécessité par les critiques acerbes qu’il fait de la société juive de la ville. La supercherie connue, il doit fuir à Jitomir, puis à Odessa, où il devient directeur d’une école primaire. Parallèlement à ses romans en yiddish, Di Taxé (le Péage), Di Klatché (la Jument), il écrit également pour Ha-Shahar (l’Aurore) et Ha-Melitz (l’Interprète) des articles en hébreu. En 1886, revenant complètement à l’hébreu, il publie, dans le quotidien de J. L. Cantor Ha-Yom (le Jour), Be Seter ha-raam (Dans le secret du tonnerre), puis Emek-ha-bakha (la Vallée des larmes) et un roman autobiographique, Be-Yamin-ha-hem (Autrefois), qui sont des traductions et des refontes de ses œuvres en yiddish.

Mêlant l’allégorie à l’observation réaliste, Abramovitz peint le monde juif comme un univers d’infirmes et de mendiants, accablés par les bureaucrates, perpétuellement victimes d’exploiteurs. À ces malheureux il promet cependant une vie meilleure au terme d’un périple douloureux et pittoresque (les Voyages de Benjamin III, 1878) qui rappelle ses pérégrinations personnelles (Fichké le Boiteux). Véritable créateur de la prose yiddish et fondateur de la littérature hébraïque moderne grâce à une langue empruntée à la vie populaire et quotidienne, il reste pitoyable et malicieux, ironique et humain, sous le pseudonyme modeste de Mendele-Mocher-Sefarim, « Mendele le colporteur de livres », l’éveilleur de l’âme d’un peuple.

N. G.

➙ Hébraïque (littérature) / Yiddish (littérature).

 S. Niger, Mendele Mocher Sefarim (Chicago, 1936). / J. Drukier, Der Zeide Mendele (Varsovie, 1964).

abrasif

Substance cristalline très dure, utilisée en grains et faisant office d’outils coupants à très grand nombre de tranchants dans les opérations de meulage, tronçonnage, rodage, polissage. Par une action mécanique sur des corps moins durs, ces grains sont capables d’arracher à ceux-ci de petits copeaux.



Origine

Les produits abrasifs sont soit naturels, soit artificiels.


Produits abrasifs naturels

Beaucoup de roches ont des propriétés abrasives par leur dureté, mais leur homogénéité est souvent trop médiocre pour qu’elles puissent être utilisées comme abrasifs industriels, aussi les abrasifs naturels sont-ils peu nombreux :
— le grès est une roche formée de grains de silice (SiO2) agglomérés par un liant calcaire ;
— l’émeri naturel, ou corindon granulaire (émeri de Naxos), est une roche dure, dont la dureté est due principalement aux cristaux d’alumine (Al2O3) qu’elle renferme. Mais cette roche contient diverses impuretés (oxyde de fer) qui en altèrent l’homogénéité. Les très bons échantillons d’émeri naturel ne contiennent que 60 p. 100 d’alumine pure Al2O3. Certains échantillons n’en contiennent que 40 p. 100 ;
— le diamant est le plus dur de tous les corps connus ; dans l’industrie, on utilise essentiellement le diamant noir, qui n’a pas de valeur en joaillerie.