Copernic (Nicolas) (suite)
Pendant trente-six ans, ses conclusions se précisent au fur et à mesure qu’il travaille et qu’il observe. Après avoir déterminé de façon plus satisfaisante les distances des différentes planètes au Soleil, il démontre que la Lune est un satellite de la Terre, expliquant ainsi d’une manière aussi simple que rationnelle des phénomènes célestes ainsi que la diversité des saisons et l’inégalité des jours et des nuits. Le déplacement des points équinoxiaux lui permet de montrer que l’axe de la Terre ne reste pas parallèle à lui-même et que, à la fin de l’année, sa position n’est pas celle qu’il avait au début. Copernic attribue la précession des équinoxes à un mouvement des pôles de la Terre autour des pôles de l’écliptique, mais sans donner la raison de ce phénomène.
Son ouvrage fondamental De revolutionibus orbium cœlestium n’est imprimé à Nuremberg qu’en 1543, et Copernic n’en reçoit les premiers exemplaires que quelques heures avant sa mort des mains de son disciple Rheticus (1514-1576). Dans la dédicace qu’il fait de son livre au pape Paul III, il présente son système du monde comme une simple hypothèse, exposant qu’il le publie à la sollicitation de ses amis afin de n’être pas accusé de fuir le jugement de personnes éclairées et espérant que l’autorité du pape le garantira des attaques de ses ennemis.
Le système de Copernic, que Rheticus soutient dès 1540 non pas comme une hypothèse, mais en l’affirmant, eut d’abord beaucoup de détracteurs. Il ne fut universellement adopté qu’un siècle après la mort de l’astronome. Les savants accueillirent ces idées avec enthousiasme, mais la foule des ignorants les traita d’absurdes rêveries. Elles furent même exposées par des comédiens à la risée publique.
P. T.
T. S. Kuhn, The Copernician Revolution (Cambridge, Mass., 1957 ; trad. fr. la Révolution copernicienne, Fayard, 1973). / A. Koyré, la Révolution astronomique (Hermann, 1961). / Nicolas Copernic et son époque (Interpress, Varsovie, 1973).