coopération (suite)
La Banque interaméricaine de développement (B. I. D.), créée en 1959, accorde des prêts à l’Amérique latine : 3 milliards de dollars en dix années (1959-1969). Mais elle estime qu’elle a servi de catalyseur à un ensemble de projets dont le coût se serait élevé à quelque 9 milliards de dollars. Tous les membres de l’Organisation des États américains, soit vingt-trois nations (dont les États-Unis), y sont affiliés, le capital étant fourni en fonction de la capacité financière des États membres. La Banque accorde des prêts remboursables en dix ou vingt ans.
La Banque asiatique pour le développement (B. A. D.) [créée en 1966] a pour but de favoriser la croissance et la coopération économique dans les pays sous-développés du Sud-Est asiatique. Elle peut octroyer des prêts, participer à l’élaboration de plans nationaux et orienter les programmes d’assistance technique. Elle s’efforce de coordonner les investissements publics et privés dans les pays bénéficiaires. Tous les pays non communistes d’Asie et la plupart des pays industriels occidentaux sont membres de la Banque. L’influence américaine est notable au sein de la B. A. D.
Le fonds européen de développement (F. E. D.) finance des opérations dans les États africains associés à la Communauté économique européenne. Un tiers environ de ses ressources provient de la France.
Les urgences actuelles
Malgré la multiplicité de ces interventions, le volume de l’aide financière des pays évolués en faveur des pays en voie de développement apparaît dramatiquement faible. Quelles que soient les tentatives faites par les nations du tiers monde elles-mêmes, une aide accrue — qu’elle soit publique ou privée — fera l’essentiel, dans la décennie 70, de la coopération : c’est seulement ainsi qu’un « seuil » minimal de « décollage » de ces nations pourra être réellement atteint. Le volume requis d’investissements de capital productif devra être, en très large part, importé, car il excédera considérablement les capacités d’épargne de ces pays, quels que soient les efforts de mobilisation faits pour la drainer. Les objectifs de la C. N. U. C. E. D., préconisant le transfert annuel, des pays développés aux pays en voie de développement, de ressources financières, publiques et privées, représentent manifestement un chiffre minimal. En chiffres absolus, le flux de l’aide financière des pays industriellement avancés est en deçà de ce seuil et a même fléchi ces dernières années. La France, qui tient un des meilleurs rang, participe également de ce fléchissement (1,24 p. 100 du produit national brut en 1970, 1,06 en 1972).
En France et aux États-Unis, des courants opposés à la coopération économique et financière se sont donné libre cours, selon lesquels il conviendrait, avant tout, de régler les priorités nationales dans les nations évoluées elles-mêmes. Pourtant, la coopération économique et financière, sous forme de dons notamment, au côté de l’assistance technique et de la réorganisation des marchés mondiaux, paraît être une politique d’urgence au profit des pays peu développés, si l’on veut éviter que les inégalités économiques ne s’accroissent démesurément entre nations.
J. L.
➙ Assistance technique / Commerce international / Développement / Échanges internationaux / Service national.
E. E. Papanicolaou, Coopération internationale et développement économique (Droz, Genève, 1963). / La Formation des coopérants (Mouton, 1973).