coopération (suite)
(Uzès 1847 - Paris 1932). Professeur d’économie politique aux facultés de droit de Bordeaux, de Montpellier et de Paris ainsi qu’au Collège de France (où il occupe de 1919 à 1930 une chaire de « coopération »), à l’École des ponts et chaussées et à l’École supérieure de guerre, initié aux réalités coopératives par Édouard de Boyve, il élabore la doctrine coopérative connue sous le nom d’école de Nîmes, qu’il présente ainsi au Congrès coopératif de 1889 : « Il faut un plan de campagne [...], il comprend trois étapes successives : 1o grouper entre elles les sociétés (coopératives) ; prélever sur leurs bénéfices la plus grosse part possible pour fonder de grands magasins de gros et opérer les achats sur une grande échelle ; 2o avec les capitaux ainsi constitués se mettre à l’œuvre pour produire directement tout ce qui est nécessaire aux besoins des sociétaires [...] ; 3o enfin, dans un avenir plus ou moins éloigné, acquérir des domaines, des fermes [...]. Pour tout résumer en trois mots : dans une première étape victorieuse, faire la conquête de l’industrie commerciale ; dans une seconde, faire la conquête de l’industrie manufacturière ; dans une troisième enfin, celle de l’industrie agricole. » C’est sans doute grâce à cette doctrine que la coopération française est parvenue, après mille difficultés, à réaliser son unité. Ch. Gide a notamment publié la Coopération (1900), l’Histoire des doctrines économiques (1909, en collaboration avec Charles Rist), les Sociétés coopératives de consommation (1910), les Institutions du progrès social (1921).
Robert Owen.
V. l’article.
Ernest Poisson
(1882 - Paris 1942). Premier cosecrétaire de la Fédération nationale des coopératives de consommation en 1912, il s’est attaché à populariser la « république coopérative » telle qu’elle pouvait paraître à la lumière de la pensée de Charles Gide. Il a publié la Coopération (1913), la Coopération nouvelle (1914), la République coopérative (1920), Démocratie et coopération (1932).
Albert Thomas
(Champigny-sur-Marne 1878 - Paris 1932). Professeur d’histoire, il fonde en 1904 la Revue syndicaliste et coopérative. Député socialiste (1910), sous-secrétaire d’État à la Guerre (1915), ministre de l’Armement (1916), il a été le premier directeur du Bureau international du travail (B. I. T.).
Eugène Varlin
(Claye-Souilly 1839 - Paris 1871). Membre de l’Association internationale des travailleurs, il cherche une meilleure organisation sociale à travers le développement des mutuelles, des syndicats et des coopératives de consommation. Ces dernières — dont il contribue à créer quelques unités en 1868, notamment la Marmite, restaurant coopératif, et la Ménagère, société civile d’alimentation qui ouvre des magasins dans plusieurs rues de Paris — lui paraissent indispensables « parce qu’elles procurent une sérieuse économie au travailleur et parce qu’elles doivent amener la suppression des intermédiaires parasites qui nous rançonnent sans relâche ». (V. également à l’article Commune.)
J. Gaumont, Histoire générale de la coopération (Fédération nationale des coopératives de consommation, 1924). / G. Lasserre, Des obstacles au développement du mouvement coopératif (Sirey, 1927) ; la Coopération (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1959 ; 3e éd., 1967). / G. Hoog, la Coopération de production (P. U. F., 1942). / P. Lambert, la Doctrine coopérative (Les Propagateurs de la coopération, Bruxelles, 1960). / A. Antoni, la Coopération ouvrière de production (Confédération générale des sociétés coopératives ouvrières de production, 1964). / R. Montagne, la Coopération agricole (Imprimerie du Paysan du Midi, 1964). / The International Cooperative Alliance, 1895-1970 (Londres, 1971). / J. Poitevin, la Coopération agricole (Dalloz, 1971).
